Le 29 mars : un premier meeting étudiant pour préparer le 1er tour social !

Le mercredi 29 mars s’est tenue la réunion publique du collectif des étudiants de Paris 3 pour préparer le premier tour social.

Cette réunion a joué un rôle très important dans la préparation du premier tour social, car il s’agissait du premier meeting étudiant depuis l’appel lancé le 16 février au théâtre de la Belle Etoile à Saint-Denis.

Une trentaine de personnes ont participé à cette réunion organisée à l’initiative de Solidaires Etudiant-e-s Paris 3 et du comité de soutien #Justice pour Théo et tous les Autres. Depuis le constitution du collectif le 1er mars 2017, un long travail d’information et d’affichage a été fait sur l’université.

L’unité des travailleurs et des jeunes est vitale

Tribune_meeting_1ertoursocialeLa tribune était composée de Griselda, pour la CGT Éduc’ Action 93, de Laura pour Solidaires Etudiant-e-s Paris 3 et de Mickaël Wamen, ex-CGT Goodyear, à l’initiative de l’appel.

À l’image de la commission exécutive du 14 mars de la CGT Éduc’ 93, la salle a observé une minute de silence en hommage à Edouard, délégué de Sud Rail qui a mis fin à ses jours le dimanche 12 mars, sous les pressions de sa hiérarchie. Toutes les personnes présentes, étudiants et ouvriers, étaient émues.

Dans son intervention, Mickaël Wamen, a raconté l’acharnement qu’avaient subi les syndicalistes de Goodyear.

assemblée_meetingLa veille, un rassemblement avait lieu, devant le Tribunal de Versailles, auquel ont participé environ 150 personnes, pour soutenir Gaël Quirante, de SUD PTT 92, victime aujourd’hui de répression anti-syndicale. Le militant a pris la parole, pour expliquer la situation dans son secteur.

Laura, militante à Solidaires Etudiant-e-s Paris 3, le premier tour social était « comme une évidence, comme une logique […] depuis la loi El Khormi,et même avant, on voit que les directives politiques sont anti-jeunesse. ».

Pour cette syndicaliste étudiante, l’unité entre les étudiants et les travailleurs fait peur «au gouvernement qui voit cette unité comme un danger », c’est pour cela qu’il faut « unifier les luttes, en priorité avec les ouvriers, car eux, détiennent un pouvoir énorme ».

Lors des débats, André, militant du GSI UIT-QI, a salué le succès de la réunion car « on cherche à se lier aux luttes en cours, on cherche à faire un lien direct entre le monde étudiant et le monde du travail, lien qui a été rompu après la chute du mur de Berlin, où toute une séries de théories sont arrivées qui ont rompu ce lien ».

Le camarade est également revenu sur « la base du syndicalisme étudiant, qui est celui qui se réclamait de la charte d’Amiens et qui définissait l’étudiant comme un travailleur en formation ».

Le premier tour social a déjà commencé !

Toutes les interventions des membres du collectif du premier tour social, sont revenues sur les enjeux de cette initiative. Le constat était le même : le premier tour social a déjà commencé.

Dans son intervention, la camarade Griselda est revenue sur la genèse de l’appel du 22 avril, en rappelant les premières initiatives unitaires qui s’étaient déroulées au mois de mars, en particulier le 7 mars, le 8 et la marche pour la justice et la dignité le 19 mars.

2017_04_22_1erTourSocial_Affiche_03_RVB_SiteMickael Wamen a complété en évoquant la manifestation des pompiers, la mobilisation des ouvriers de l’énergie en grève tous les mardis, ou encore les travailleurs de Mc Donald’s qui sont en train de s’organiser collectivement.

À la tribune, Laura a raconté tout le travail préparatoire d’agitation, d’explication et de discussion. « Nous avons fait de l’affichage massif dans l’université et du tractage, nous sommes intervenus, dans les TD et les amphis et on en profite pour discuter avec les étudiants».

En effet, il était important pour elle de poser « une perspective pour que les étudiants puissent se reconnaître dans le 22 avril, ce n’est pas seulement un mouvement fait par des organisations syndicales ouvrières, le 22 avril est aussi un mouvement étudiant »

Julien, lui aussi militant chez Solidaires Etudiant-e-s, a exprimé le même sentiment : « quand j’ai vu cet appel, j’étais super enthousiaste. C’est le fruit d’une expérience avec la loi El Khormi, c’est le fruit d’une unité voulue à travers les luttes qu’on mène tous au quotidien. »

Pour Antoine, membre du comité #Justice pour Théo et tous les autres, employé chez Alstom, et syndiqué à la CGT-Intérim : « il y a une attente des jeunes et des travailleurs. […]La plupart autour de moi vont s’abstenir, mais nous avons ensemble des discussions très politiques. […] Le premier tour social doit être une réussite, tout simplement parce qu’on n’a pas le choix ! »

Quelles conclusions ?

C’est la raison pour laquelle, il nous semblait fondamental non seulement d’apporter tout notre soutien au peuple guyanais, mais également de remettre au cœur du débat la véritable radicalité : la grève générale et la force du mouvement ouvrier, le seul à même d’imposer un rapport de force face au patronat ou au gouvernement.

Cette initiative est un point d’appui pour construire l’unité d’action autour de revendications concrètes : abrogation de la loi travail, levée immédiate de l’état d’urgence, et relaxe de tous les inculpés.

Comme l’expliquait Mickaël Wamen dans son intervention : « ce qu’on fait le 22 avril, c’est porter notre programme. On sait qu’on aura des victoires symboliques dans quelques endroits, mais quand il y a 6 millions de chômeurs en France, ce n’est pas suffisant ! »

Comme l’expliquait Laura au sujet de la fusion des universités, on a conscience qu’il s’agit d’ « une bataille de longue haleine, sinon après les blocages, AG, re-blocages, on serait démoralisés ».

C’est la raison pour laquelle, Loïc, militant à Solidaires Etudiant-e-s, a expliqué « dans les facs, on a des victoires partielles, on a pu repousser d’un an le non-renouvellement de 30% de personnels précaires sur l’université. […] oui en se mobilisant on peut gagner trois semaines, on peut gagner un an, mais ça ne suffit pas, il faut qu’on mette un terme à ce processus de fusion et de sélection. C’est pour cela qu’on interpelle les directions des syndicats pour qu’ils appellent enfin à la grève contre la fusion ! »

Les débats ont été très riches, et nous avons pu aborder également d’autres éléments centraux des luttes à venir : la rupture avec la CES et l’annulation de la dette.

La loi travail est une loi européenne, avec son équivalent qu’est la loi Peeters, en Belgique. Il est clair désormais qu’il n’y a aucune solution pour les peuples d’Europe dans le cadre de l’Union Européenne. Et le Brexit a été salué à la tribune comme une victoire pour les travailleurs et les jeunes en Angleterre.

Après redire que les débats allaient se poursuivre au-delà de la réunion, le meeting s’est conclu sur les futures activités organisées.

Ainsi, une projection du film Liquidation, réalisé par Mourad Laffite et Laurence Karsznia militants d’Info Com’ CGT , sera organisée par le collectif le vendredi 7 avril à la Cinémathèque de Paris 3 Censier.

Puis il s’agira ensuite de préparer le meeting d’Île-de-France qui se déroulera à la Bourse du Travail de Paris le jeudi 13 avril à19h.