Catalogne: A bas la monarchie franquiste! Vive la république catalane!

Tout au long du XXème siècle, les Catalans ont exigé leur indépendance. Pour ne citer que les principaux épisodes : lors de la grève générale qui frappa Barcelone en 1919, lors de la révolution espagnole et de l’instauration de la deuxième république (1931-1939), lors de la poussée révolutionnaire qui fit suite à la mort de Franco (1975).
90 % en faveur de la République
Le premier octobre 2017, les Catalans ont organisé un référendum démocratique dans toute la Catalogne. Tous les électeurs inscrits pouvaient se déplacer aux urnes des 712 mairies. La question était on ne peut plus claire : « Voulez-vous que la Catalogne soit un État indépendant sous la forme d’une république? »
Ce jour-là, malgré une répression extrêmement brutale de la police contre les électeurs, malgré qu’elle ait fermé violemment plus de 300 bureaux de votes, il y eut plus de 43 % de participation, et 90 % pour l’indépendance.
Cela fait donc déjà deux ans que les Catalans ont voté massivement pour l’indépendance et pour la république, n’en déplaise aux bourgeoisies d’Espagne et d’Europe. Ce vote, suivi d’une grève générale le 3 octobre 2017, obligea le gouvernement catalan à proclamer l’indépendance de la Catalogne.
Mais ce dernier étant composé de forces bourgeoises et petite-bourgeoises, n’a rien fait pour mettre réellement en œuvre l’indépendance.
La réponse de l’État espagnol : la répression et la prison !
Quelle a été la réponse de la monarchie espagnole et du gouvernement Rajoy (Parti Populaire), héritiers directs du franquisme ? La répression à grande échelle : en application de l’article 155 de la constitution de l’État espagnol, la Catalogne a perdu son statut d’autonomie et a été mise sous tutelle, de nombreux militants et responsables politiques ont été emprisonnés.
Lundi 14 octobre 2019, la Cour suprême espagnole, a prononcé de lourdes peines contre 9 dirigeants indépendantistes, pour « sédition et détournement de fonds publics » : 13 ans de prison et d’inéligibilité pour Oriol Junqueras (ancien président de la région), 12 ans pour Jordi Turull, Raul Romeva et Dolors Bassa, tous trois anciens ministres régionaux…soit 100 ans de prison cumulés !
Malgré les cris d’orfraies des « démocrates » d’Espagne et d’Europe, ce sont bien des prisonniers politiques.
En tant que digne pilier du régime monarchique espagnol, le PSOE, qui dirige actuellement le gouvernement de l’État espagnol, a appuyé cette décision de toutes ses forces.
Le premier ministre, Pedro Sánchez s’est d’ailleurs empressé de déclarer qu’il ferait appliquer cette décision en vertu du respect de la légalité des institutions.
Jose LuisAlbalos, un des dirigeants du PSOE, déclarait le jour même au journal français La Croix : « Je n’ai pas vu des situations de violence, de toute part, comme j’en ai vu à Paris avec les gilets jaunes. Nous sommes très loin de cette situation. »
Signalons que l’UE apporte tout son soutien à la monarchie espagnole et à l’emprisonnement des dirigeants indépendantistes catalans.
L’ultra-réactionnaire Manuel Valls, et soutien actif d’E. Macron, a applaudi des deux mains la condamnation des dirigeants catalans.
« Faisons de la Catalogne un nouveau Hong Kong » (slogan qui a circulé largement sur les réseaux sociaux)
Face à des sentences aussi abjectes, la réaction du peuple catalan ne s’est pas faite attendre. Des manifestations ont commencé dès le jour du jugement. Le soir, prenant exemple sur la lutte des Hongkongais, l’aéroport de Barcelone a été bloqué par plus de 10 000 manifestants !
Mardi soir, des dizaines de milliers de personnes (40 000 au moins selon Le Monde) ont manifesté dans Barcelone et ont fait face à la répression de la police.A Gérone, plus de 25.000 personnes se sont rassemblées.
Les 16, 17 et 18 octobre, des centaines de milliers d’étudiants ont manifesté dans les rues de Barcelone, suite à l’appel à une grève de 72h du « Sindicat d’Estudiants ».
Toute la semaine, à l’appel de l’Assemblée Nationale Catalane, des cortèges entiers ont rallié à pied Barcelone depuis les grandes villes de Catalogne (« marche pour la liberté »).
Les syndicats de travailleurs ont appelé à une journée de grève générale, le vendredi 18 octobre. La grève a été très suivie dans l’éducation et les services publics. Les transports en commun étaient paralysés. De même, les dockers étaient en grève.
Des dizaines de barrages ont été dressés sur les routes et les voies ferrées de Catalogne. L’autoroute reliant l’Espagne à la France a été « coupée » par les manifestants. Près d’un million de personnes ont manifesté à Barcelone.
Un tsunami démocratique qui parcourt le monde
La solidarité internationale avec le peuple catalan et entre les peuples s’est aussi manifestée !
Ainsi samedi 19 octobre, des gilets jaunes ont bloqué l’autoroute vers l’Espagne. Puis, le dimanche 20 octobre, Hong Kong manifestait en soutien au peuple catalan, mettant en avant leurs exigences démocratiques.
Enfin, le jeudi 24, un rassemblement était appelé devant l’ambassade de Chine à Barcelone, en soutien à la lutte des Hongkongais.
La vague profonde et puissante de mobilisation et de grève générale massive qui parcourt le monde contre les gouvernements autoritaires pro-capitalistes qui se plient aux diktats du FMI, de l’OMC, de la Banque Mondiale et de l’Union Européenne, indique aux travailleurs et aux jeunes la voie à suivre pour gagner.
Tout notre soutien à la lutte du peuple catalan !
A bas la monarchie franquiste ! Vive la république catalane !
Halte à la répression, libération de tous les prisonniers politiques, amnistie des condamnés !
Le MCI, le 26 octobre 2019