Mardi 25 octobre , un travailleur est mort sur un chantier…

Le chantier en question...

Par Farouk

Mardi 25 octobre , un travailleur d’une cinquantaine d’années est mort sur un chantier au Blanc-Mesnil, 15 allée des carrières.

Il est mort d’une chute brutale du troisième étage. Des collègues ( dont le rédacteur de cet article) se sont précipités pour lui porter assistance et lui prodiguer les premiers soins, des massages cardiaques. Les pompiers et le SAMU sont arrivés vite sur les lieux et on tenté de le réanimer, hélas sans succès. Une enquête est en cours pour déterminer les causes de l’accident. Il est encore trop tôt pour savoir exactement ce qu’il s’est passé.

Toutefois, il est certain que le garde-corps qui aurait du empêcher la chute n’était pas fixé comme il aurait du l’être. Certain aussi que l’ouvrier qui ne travaillait pas habituellement sur le chantier n’en savait rien. Il a basculé dans le vide et est tombé au sol, le garde-corps ayant cédé sous le poids de son corps.

Pour nous qui travaillions ce jour-là, pour tous les ouvriers, le sentiment que la mort de cet homme était évitable ne fait aucun doute. Cela aurait pu arriver à n’importe lequel d’entre nous. Nos pensées vont en premier lieu à sa famille, à ses proches , ses collègues.

Raconter ce drame c’est d’abord rendre hommage à tous ces travailleurs et travailleuses, à toutes ces vies humaines que la mort a emporté , à toutes ces familles endeuillées, leur dire qu’on ne les oublie pas.

C’est aussi refuser qu’on les banalise, qu’on en soit réduit à se dire « ça arrive » , à les minimiser et au final, à les accepter comme une fatalité. Car les accidents graves et mortels sur les chantiers arrivent beaucoup plus fréquemment qu’on ne le croit.

Et, c’est le résultat direct de la précarité du marché du travail, de la sous-traitance, de la mise en concurrence des travailleurs, de la surexploitation capitaliste, de la destruction systématique du code du travail, des conventions collective, notamment avec la loi El Khomry

Demandons-nous : combien d’ouvriers sont morts ou ont fini gravement handicapés dans des conditions analogues ? Combien de vies auraient pu être préservées ? Il n’est pas nécessaire de s’en aller jusqu’au Qatar pour en prendre conscience. Cela arrive ici, en France, tout les jours, la preuve…

Il faut le dénoncer, s’organiser et combattre contre la surexploitation capitaliste !


Selon des données Eurosat , le nombre d’accidents mortels au travail a globalement diminué ces dix dernières années en Europe, mais il a augmenté en France : passant de 537 en 2010 à 803 en 2019. Le pays enregistre également le taux d’incidence le plus élevé d’Europe, avec 3,53 accidents mortels en moyenne pour 100 000 travailleurs.