Royaume-Uni : Abolish the monarchy…

Des manifestants agitent des pancartes « Not My King » près de la « King’s Procession », un trajet de deux kilomètres entre le palais de Buckingham et l’abbaye de Westminster dans le centre de Londres le 6 mai 2023. © Crédit photo : SEBASTIEN BOZON/AFP

Le premier couronnement en soixante-dix ans a été regardé par 20 millions de personnes à la télévision samedi 6 Mai au Royaume-Uni. La presse mondiale réactionnaire s’en est fait largement l’écho…

Mais comme l’affirme The Guardian : « L’avenir de la famille royale repose sur la personnalité d’un seul homme – et on se souviendra peut-être de lui comme du roi qui a ouvert la voie à une république »

Et de préciser : « Le Royaume-Uni est le seul pays de taille restant en Europe dont les institutions sont encore fondamentalement monarchistes. Le pouvoir circule du haut vers le bas en Grande-Bretagne, et non du peuple vers le haut. Une vieille déférence fantomatique imprègne les cabinets, les conseils, les administrations et les cérémonies.

Au moyen-âge, la royauté était souvent « contractuelle » : vous nous protégez et nous vous obéissons et combattons pour vous.Mais plus tard vint l’ère du « droit divin » des rois : l’autorité absolue, sacrée et illimitée d’un monarque. En Europe, cela a été renversé par la Révolution française et par le siècle de révolutions et de constitutions qui a suivi. »

Ainsi, tout le royaume et « ses sujets » n’était pas derrière le roi et son épouse ce samedi…Inaudible sous le règne d’Elizabeth II, décédée en septembre dernier, le mouvement républicain entend faire entendre sa voix.

Selon un récent sondage YouGov, la majorité des Britanniques (58%) sont toujours favorables au maintien de la monarchie, mais ce sentiment baisse chez les jeunes. Seuls 32% des 18-24 ans y sont favorables contre 38% qui souhaitent un chef d’Etat élu (et 30% sont sans opinion).

Voilà pourquoi, avant le début de la cérémonie du couronnement , la police a procédé à des dizaines d’arrestations à Londres, dont six militants anti-monarchie.

Au total, 52 personnes ont été arrêtées dans la journée, dont le leader de Republic, mouvement qui, comme son nom l’indique, milite pour l’instauration d’une république. La police a arrêté des manifestants avec des panneaux, « Not my King » (pas mon roi), « Citizens not Subjects » (citoyens, pas sujets) ou « Abolish the Monarchy ».

Le communiqué de presse de Republic affirme: « Ces arrestations sont une attaque directe contre notre démocratie et les droits fondamentaux de chaque personne dans le pays. Le droit de manifester pacifiquement au Royaume-Uni n’existe plus. »

Le coût du couronnement du roi Charles III est estimé à 100 millions de livres sterling (environ 114 millions d’euros). Contrairement aux mariages princiers, qui sont directement financés par la famille royale, le couronnement est considéré comme un événement d’État : c’est donc le gouvernement britannique, et par extension le contribuable, qui paiera une grande partie de la facture via le Sovereign Grant (« subvention souveraine »).

Cette taxe est versée chaque année à la famille royale par le Trésor pour financer les fonctions officielles du monarque. Son montant varie chaque année, car il dépend des revenus issus du domaine de la Couronne, un ensemble de terres et de propriétés détenues par la famille royale.

En 2022, la subvention souveraine a été fixée à 97 millions d’euros environ, soit 1,50 € pour chaque personne au Royaume-Uni, selon Euronews.

97 millions d’euros qui pourraient bénéficier à la population, à l’éducation, la santé, les services publics…comme l’affirment les militants pour l’abolition de la monarchie.

Comme nous l’affirmons dans notre manifeste, il est toujours pénible d’avoir à répéter que la monarchie, fût-elle constitutionnelle, fût-elle « respectueuse » des libertés démocratiques, au moins en apparence, à l’instar du Royaume-uni par exemple, doit dans tous les cas être une cible de notre combat révolutionnaire.

Renoncer à abattre la monarchie absolue (Arabie « Saoudite », etc.) ou « constitutionnelle » (Thaïlande, Royaume-uni, Belgique, Pays-Bas, etc.) c’est capituler. La monarchie espagnole des Bourbons restaurée par Franco tient à ce titre une place particulière parmi les régimes à renverser.

Toutes les séquelles des institutions féodales doivent être vaincues comme le système de castes et les « crimes d’honneur » qui perdurent dans nombre de pays et dont les femmes sont les premières victimes.