Contre-réforme des retraites : Rejetons l’ultimatum du gouvernement !

Déclaration du Mouvement Communiste Internationaliste – Quatrième Internationale (MCI-QI)

Depuis des mois, Macron, Philippe, Buzyn, Roux de Dézieux et Berger, flanqués des DRH Pénicaud et Pietraszewski, encouragés par les fonds spéculatifs, au nom de tous les capitalistes, soutenus par le FMI, la Banque mondiale, l’OCDE et la Commission européenne, toutes et tous sont engagés dans une contre-réforme qui est conçue pour préparer le basculement des travailleurs et des jeunes vers la retraite par capitalisation.

Les travailleurs, dans leur écrasante majorité l’ont compris. L’enjeu est décisif, c’est pourquoi ils se sont engagés nombreux dans la grève depuis le 5 décembre, c’est pourquoi ils soutiennent massivement les grévistes.

Depuis 5 semaines, tout aura été fait pour briser ce mouvement, le faire refluer. Tout. Les manœuvres du gouvernement, les mensonges de la presse aux ordres, les pressions et menace des capitalistes, boîte par boîte, la division orchestrées par les bureaucrates, leurs diversions, le silence absolu des soi-disant syndicats étudiants et lycéens qui œuvrent à tenir la jeunesse à l’écart de cette mobilisation déterminante pour son avenir.

Tout aura été tenté, la menace, l’intimidation, une brutalité calculée, ordonnée depuis les plus hauts sommets de l’État, la répression dont chaque jour vient ajouter son lot de scandales, ses garde-à-vue innombrables, ses jugements expéditifs, ses estropiés ses éborgnés.

Pourtant, les travailleurs et les jeunes, mobilisés dans cette grève qu’ils cherchent avec opiniâtreté tous les jours à généraliser, tiennent bon. Ils veulent diriger eux-mêmes la grève. Ils veulent organiser leur piquet de grève, leur caisse de solidarité sans passer par les bureaucrates.

Ils rejettent les « AG interpro » qui ne sont pas des assemblées de grévistes, mais un rassemblement de la frange militante, de la soi-disant « avant-garde » (qui cours derrière les cheminots et les agents de la RATP) et qui organise des coordinations autoproclamées, stériles destinée à empêcher la constitution de véritables comités de grève élus.

Ils ne veulent pas se soumettre, à qui que ce soit. Ni se soumettre aux Berger, Escure et consort qui sont à l’origine du projet de Macron, ni se soumettre aux Martinez et Veyrier aux bureaucrates de la FSU ou Solidaires. Eux, travailleurs, connaissent le contenu véritable de l’expression « dialogue social » : c’est la collaboration de classe !

Les grévistes exigent le retrait du projet de Macron et compagnie, mais ils se battent aussi et surtout pour l’indépendance de leur classe.

Ils exigent que les syndicats soient à eux, à leur service et qu’ils tournent le dos au gouvernement au service des capitalistes.

C’est alors que le 11 janvier, É. Philippe somme les bureaucrates de boire le calice du « dialogue social » jusqu’à la lie de la capitulation. Il les somme de trouver des financements afin de réaliser « l’impératif d’équilibre ».

La seule porte de sortie qu’il leur donne est de fixer un âge d’équilibre ! Le cirque autour de l’âge pivot – qui existe en réalité depuis 2003 (l’âge auquel la décote disparaît) – était bien une arnaque.

Fini l’âge pivot, vive l’âge d’équilibre ! Berger est content. Les autres s’apprêtent néanmoins à participer à cette conférence « sur l’équilibre et le financement des retraites », proposée par Berger, convoquée par Philippe : pourquoi ?

Pour avoir éventuellement droit, s’ils sont sages, à pourvoir poser leur fragile postérieur sur un coussin posé délicatement sur un strapontin aménagé dans le cadre de la « nouvelle gouvernance ».

À savoir un conseil d’administration qui « piloterait » la Caisse nationale de retraite universelle « dans le cadre des lois financières proposées par le gouvernement et adoptées par le parlement », ainsi que le dit le rapport Delevoye qui est repris dans le projet de loi qui vient d’être transmis pour avis au Conseil d’État.

Si les bureaucrates n’obtempèrent pas, alors le Premier ministre menace d’imposer l’âge d’équilibre par la voie des ordonnances. Car le projet de loi qui va être déposé au Parlement, contient un volet qui permettra au gouvernement de promulguer des ordonnances !

Soit ces dernières reprendront l’accord entre les bureaucrates et les patrons, soit le gouvernement leur donnera le contenu qu’il voudra, sachant qu’à la conférence de financement siégeront les bureaucrates, les patrons, l’État, un représentant de la Cour des comptes !!!

En tout, par cette lettre, le gouvernement exige que les syndicats soient intégrés pleinement à l’appareil d’État. Il l’exige des bureaucrates qui dirigent ces syndicats. Eux qui ont déjà mis plus que le bras dans l’engrenage en refusant d’appeler à la grève générale alors que l’exigence monte dans les manifestations dans tous le pays. Ils sont maintenant à la croisée des chemins.

Cet ultimatum doit être rejeté, le projet Macron-Philippe-Delevoye-Berger doit être retiré. Cette politique doit être battu, ce gouvernement doit être défait.

Grève générale maintenant ! Organisons nos comités de grève, avec nos délégués élus, avec les nombreux militants syndicaux honnêtes qui choisiront leur classe et non leur appareil, en écartant impitoyablement les autres.

Paris, le 14 janvier 2020