Le Groupe socialiste internationaliste condamne avec la plus grande énergie les assassinats brutaux des journalistes et des travailleurs survenus dans la rédaction du journal satirique Charlie hebdo puis lors de la prise d’otage du supermarché à la porte de Vincennes. Nous témoignons nos profondes et sincères condoléances à leurs familles et à leurs proches.

Les tireurs se sont attaqués aux libertés démocratiques fondamentales que sont la liberté de conscience et la liberté de publication. Les journalistes ont été exécutés au nom d’un prétendu délit de blasphème, parce qu’ils ont toujours défendu leur liberté de conscience, c’est-à-dire leur liberté d’opinion politique, philosophique et religieuse, le droit de croire, mais surtout le droit de ne pas croire en une religion quelconque.

Ces assassins ne sont que le sous-produit abject de la société capitaliste en décomposition et de la politique impérialiste française au Proche et Moyen-Orient. Ils n’ont rien à voir avec les travailleurs et les jeunes, musulmans ou non, qui subissent ici chaque jour discrimination et racisme. Signalons que parmi ceux qui manifesteront ce dimanche, nombreux seront les racistes et les apôtres du conflit de civilisation.

Dans cette situation, nous affirmons que nous continuerons à nous battre quotidiennement aux côtés de tous ceux qui défendent avec conviction les libertés démocratiques, dont la laïcité est un élément essentiel.

Mais dans un contexte où le gouvernement s’en prend tous les jours aux conquêtes ouvrières et aux acquis démocratiques, nous refusons de participer aux appels à l’union nationale parce que :

– Nous refusons de manifester avec ces partis, le PS et les autres, qui s’attaquent régulièrement à la laïcité, ne serait-ce qu’en acceptant qu’en Alsace et en Moselle le délit de blasphème soit encore reconnu. Nous ne soutenons pas ce bal des hypocrites qui ont toujours reproché au journal Charlie hebdo sa ligne éditoriale ouvertement athée et antireligieuse.

– Nous refusons de manifester avec les promoteurs des lois racistes, ceux qui expulsent nos collègues et camarades de classe sans papiers, ceux qui s’engagent dans des guerres impérialistes qui massacrent hommes, femmes et enfants en Afrique et au Moyen-Orient. Ils sont les premiers responsables d’un climat social qui vise à diviser par la religion ou de prétendues origines nationales les travailleurs et les jeunes. Nous, pour notre part, nous condamnons fermement tout acte raciste, quel qu’il soit.

– Nous refusons de manifester aux côtés de Merkel, Cameron, Rajoy, Renzi, du néonazi Porochenko, de Tusk et Juncker, ou du Premier ministre turc Davutoğlu, ce soutien officieux de l’État islamique. Tous ceux-ci viendront ce dimanche pour représenter l’Union européenne et ses alliés (dont des membres de l’Otan). Une UE anti-laïque (le drapeau de l’UE est une référence à la religion chrétienne !), l’UE raciste de Schengen, cette UE anti-ouvrière qui, à travers ses traités et au nom du paiement de la dette, fait sombrer dans la misère tous les travailleurs du continent.

Nous dénonçons le gouvernement de Hollande et Valls qui récupère odieusement cet assassinat barbare pour mieux faire passer ses plans procapitalistes et durcir la répression.

C’est pourquoi le GSI ne participe pas à toute cette mascarade antilaïque, mais appelle à continuer au contraire le combat permanent pour la liberté de conscience. Nous appelons à la fin du délit de blasphème et au respect le plus strict de la laïcité sur tout le territoire, dans tous les services publics.

Unité pour la liberté de conscience, pour la défense de la laïcité !

Paris, le 10 janvier 2015.