Poursuivons la mobilisation pour l’annulation pure et simple de la dette

Par Loïc
Ce mardi 16 juin, les personnels hospitaliers étaient nombreux à manifester. À l’hôpital de Nancy, ils revendiquaient en particulier : « le maintien des postes et des lits » et « L’annulation de la dette de l’hôpital créé par les réformes passées ».
Ce que l’on voit à échelle locale, se reproduit à échelle nationale et dans tous les pays du monde. C’est la politique de l’UE, du FMI et de la Banque Mondiale. Les travailleurs hospitaliers nous montrent la voie : par notre mobilisation, exigeons et obtenons l’annulation pure et simple de la dette publique !
La dette publique détruit les services publics et détériore les conditions de travail
Ainsi, quel que soit le gouvernement, le discours est le même : la dette publique doit être remboursée par les travailleurs.
Le 10 avril 2020 Bruno Lemaire, ministre de l’économie annonçait : « A la sortie de cette crise il faudra faire des efforts, le redressement sera long et il passera par le désendettement du pays. ». E. Macron n’a pas dit autre chose lors de son allocution dimanche 14 juin : un fond de 500 milliards d’euros est disponible pour le patronat. « Ces dépenses se justifient en raison des circonstances exceptionnelles que nous venons de vivre, mais elles viennent s’ajouter à notre dette déjà existante. » Les grandes fortunes ne paieront pas d’impôts supplémentaires. On comprend donc vers qui se tourne Macron pour payer la facture : les travailleurs !

Ce coup-là, on nous l’a déjà fait. En 2008, c’était la crise dite des « subprime ». Les milliers de milliards injectés pour sauver les banques, N. Sarkozy, F. Hollande, puis E. Macron nous les ont fait chèrement payer : plusieurs contre-réformes des hôpitaux, des universités et de l’éducation, des retraites, de la sécurité sociale, du code du travail, etc. ont été mené par ces trois présidents.
Ces politiques pro-patronales ont eu comme résultat une explosion des profits des multinationales françaises, et une dégradation sans précédent de nos conditions de vie et de travail.
Derniers avatars de ces contre-réformes : pendant le confinement E. Macron a passé par décrets la remise en cause de la semaine de 35 heures et les congés payés !
Plus on rembourse la dette, plus elle augmente !
Comme si cela ne suffisait pas, entre 2008 et 2018, l’État français a remboursé entre 39 et 57 milliards d’euros chaque année. En effet, ces milliards donnés aux banques pour les renflouer, l’État ne le possédait pas et l’a donc emprunté… à ces mêmes banques. Sur 10 ans il a ainsi donné 527 milliards aux banques, au nom du remboursement de la dette.
On serait en droit de s’attendre à ce que, sur cette période, la dette publique ait baissé d’autant. Or, la dette, loin d’avoir diminué, a en fait… augmenté ! On est passé de 1 327 milliards d’euros de dette publique en 2008 à 2315 milliards de dette en 2018, soit une augmentation de 1000 milliards !
Une telle augmentation de la dette publique, alors que celle-ci est remboursée régulièrement, implique qu’année après année, l’État emprunte plus que ce qu’il rembourse, et que l’État emprunte, donc s’endette, dans le but de… rembourser la dette !
Ainsi, tant que la dette sera remboursée, même « un peu » (c’est le projet de « dette perpétuelle » des économistes bourgeois), même « un peu plus tard » (c’est le projet de « moratoire » qui fait l’unanimité, de J-L. Mélanchon au… Pape), elle restera une rente pour les banques, et une épée de Damoclès au-dessus de la tête des travailleurs, justifiant contre-réformes, destruction-privatisation des services publics, et saccage des acquis sociaux.
Ce n’est pas notre dette, c’est celle des patrons
En 2008, ce sont les banques qui ont été sauvées. En ce printemps 2020, ce sont les patrons et les banques. On nous répète à l’envi qu’« augmenter les salaires, embaucher, ce n’est pas possible », ou que « les Français » vivent au-dessus de leurs moyens, que leur comportement est irresponsable et qu’ils endettent leurs enfants…
Mais cette dette on le voit bien, ce n’est pas la nôtre, c’est celle de la finance et du patronat ! Mais c’est à nous qu’il reviendrait de la payer ! Il s’agit d’un véritable scandale. Non seulement une poignée de multinationales se goinfrent de subventions publiques au motif de « sauver les emplois » mais elles en profitent du même coup pour… licencier en masse !
Chez Renault par exemple, 5 milliards de « prêt garanti » ont été touchés, tout en licenciant 15 000 personnes dans le monde, dont 4500 en France, et en « restructurant » toutes les usines ! De qui se moque-t-on ?
La réaction des travailleurs ne s’est pas faite attendre : à Choisy-le-roi (91) – site dont la fermeture est programmée par Renault – les salariés se sont mis en grève. L’usine de Maubeuge quant à elle, devrait être fusionnée avec d’autres, afin de constituer un pôle d’excellence à Douai. Là aussi les travailleurs ont cessé le travail et ont manifesté. En deux jours, les salariés étaient reçus à Bercy, au ministère de l’économie, et les restructurations ont été reportées de plusieurs années.
Pour l’annulation pure et simple de la dette publique !
Que ce soit une usine privée (Renault) ou un hôpital public (Nancy), c’est la même politique qui est menée : on « réorganise », crée des « pôles d’excellence »… en réalité on nous fait payer la dette, on privatise, on engraisse les actionnaires.

Cette dette, ce n’est pas la nôtre, c’est celle des patrons, c’est celle des actionnaires. Ce n’est donc pas aux travailleurs de la payer. C’est pour cela que les militants du MCI mobilisent depuis plus de 10 ans maintenant pour l’annulation de la dette.
La dette publique justifie toutes les politiques anti-ouvrières. Les travailleurs l’ont compris. C’est pourquoi toute lutte, manifestation, grève qui vise à empêcher des licenciements, défendre des acquis sociaux ou des services publics, exige des hausses de salaire, ou cherche à défendre sa santé et ses conditions de travail, est une lutte pour l’annulation pure et simple de la dette.