Il manque au moins 130 000 places dans l’enseignement supérieur !
Le Conseil d'Etat entérine les frais d’inscription différenciés pour les étudiants extracommunautaires et la privatisation des universités

Vendredi 17 juillet, Frédérique Vidal claironnait au micro de France Info : il n’y a plus que 9500 lycéens qui n’ont pas eu de propositions pour leur poursuite d’étude.
Dès le lendemain, Le Monde titrait dans son édition du week-end : « Plus de 52 000 bacheliers restent sans proposition sur Parcoursup à la mi-juillet contre 32 000 en 2019. » Ce qui est encore en dessous de la réalité.
Le site Parcoursup indique qu’il y avait 662 363 candidats lycéens, et 198 853 candidats en réorientation ou postulant depuis l’étranger. Soit 857 212 candidats en tout.
Parmi ces candidats, 52 000 lycéens n’ont effectivement pas eu de propositions ou ont abandonné la procédure, et seuls 9500 lycéens ont saisi la Commission d’Accès à l’Enseignement Supérieur (CAES).
Mais si on ajoute les réorientations et les demandes d’étudiants étrangers, on obtient le chiffre de 128 096 personnes qui n’ont pas reçu de propositions ou ont abandonné la procédure en cours de route. Soit près de 15 % des demandes !
La ministre annonce triomphalement que 3000 places vont être créées en BTS, et d’autres en université. On voit que ceci n’est absolument pas à la hauteur des besoins. C’est au bas mot 130 000 places qu’il faut créer dans l’enseignement supérieur public.
Allons plus loin : depuis cette année, pour postuler dans la plupart des formations privées post-bac, il fallait en passer par la plate-forme Parcoursup.
Écoles de commerce, écoles de design, d’ingénieur ou d’informatique sont pour la plupart des centres de formations privés, dont le coût annuel s’élève à plusieurs milliers d’euros. Le nombre de places manquantes dans l’enseignement public et gratuit est donc grandement sous-évalué.
Ceci signifie que nombre de candidats ont eu à nouveau cette année des propositions pour poursuivre leur formation dans le privé, faute de place dans le public. Et que ceci est organisé par le ministère de l’éducation nationale publique !

Voilà où ont conduit les contre-réformes de l’enseignement supérieur menées par Sarkozy, Hollande et Macron : à la sélection sociale, raciale et patriarcale.
Comme l’atteste l’augmentation des frais d’inscription en particulier pour les étudiants étrangers ( Le Conseil d’Etat entérine les frais d’inscription différenciés pour les étudiants internationaux )
L’objectif du gouvernement étant d’accélérer et de finaliser sa politique de privatisation de l’enseignement supérieur public avant 2022.
Face à cela, qu’ont fait les organisations syndicales et étudiantes ? Elles ont « dialogué » avec les ministres successifs, autrement dit, elles se sont vautrées dans le « dialogue sociale »…
La palme revenant aux soi-disant syndicats étudiants, eux qui ont applaudit Castex, ministre d’un gouvernement ultra-réactionnaires qui compte comme ministre de l’intérieur le violeur Darmanin.
1 euro le tiket de restau U pour les étudiants boursiers dans ce contexte, c’est le coût de la destruction et de la privatisation de l’enseignement supérieur pour le gouvernement et pour les soi-disant syndicats étudiants...