Pour l’indépendance de classe ! Communiqué du 1 Mai 2021

Communiqué du Mouvement Communiste Internationaliste – Quatrième Internationale

Paris, le 24 avril 2021

Il y a 130 ans, le 1er mai 1891, pour la deuxième édition de leur journée internationale les travailleurs se rassemblent pour obtenir la baisse du temps de travail, la journée de 8 heures. L’armée tire sur les manifestants, à Fourmies dans le Nord, faisant 9 morts et 35 blessés.

Cet événement comme beaucoup d’autres doit nous rappeler que rien ne fût obtenu des capitalistes que par la lutte, la mobilisation unitaire, massive et indépendante. Il n’y a rien à attendre du « dialogue social » que la roublardise d’un côté et la trahison de l’autre.

Il en va toujours de même et ce serait une grave erreur que de croire que la violence aveugle et sanguinaire des capitalistes appartient au passé.

Les capitalistes exigent, les gouvernements s’exécutent

Les capitalistes exigent désormais l’application rapide et intransigeante de l’ensemble du catalogue de leurs « revendications ». Que la main qui frappe se nomme Modi, Bolsonaro, Trump, Biden, Poutine ou Macron, peu importe pour eux.

Depuis la fin du mandat de Hollande avec la loi « El Khomri » et dès l’installation de Macron à l’Élysée, la montée en puissance de la répression et le déchaînement de violence de la part de l’appareil d’État démontre que nous avons raison.

Depuis plus d’un an maintenant, les gouvernements Macron-Philippe et Macron-Castex-Darmanin utilisent la crise sanitaire pour imposer leur programme de régression, de remise en cause des conquêtes ouvrières et démocratiques.

Travailleurs, militants et jeunes, chaque aspect de notre vie est attaquée !

Au nom de l’éducation, ils ferment des classes et des écoles publiques. Ils subventionnent l’enseignement privé confessionnel et les « boîtes à bachot ». Au nom de la santé, ils suppriment des milliers de lits, ferment des hôpitaux et font la promotion des cliniques privées.

Au nom de la défense des retraites par répartition ils veulent imposer le système par points pour aligner tout le monde vers le bas et ouvrir la voie aux fonds de pension par capitalisation. Au nom de la lutte contre le chômage, ils organisent la lutte contre les chômeurs et les livre aux appétits des sociétés d’intérim.

Au nom de la « république », ils accentuent le caractère bonapartiste des institutions qu’il faudrait liquider. Au nom de la laïcité, ils veulent imposer une société cléricale et concordataire et ne concéder à l’agnoticisme et l’athéisme qu’une forme de liberté d’expression, une tolérance, à l’instar de ce qui existe au USA.

Avec Macron, au détour d’une phrase en janvier 2020, une ministre de la Justice, N. Belloubet, peut rétablir le délit de blasphème, tout comme un simple décret, en juin 2020, peut soumettre la liberté de manifester à une autorisation préalable.

Chaque attentat est un prétexte pour ajouter une nouvelle loi contre les mobilisations

Au nom de la « liberté », nous sommes entrés dans la vingt-cinquième année d’application du plan « vigipirate ». Depuis l’arrivée d’E. Macron à la présidence en 2017, 5 mesures, lois et décrets, ont été promulgués au prétexte de lutter contre « le terrorisme » ou « l’insécurité », plus la loi « sécurité globale » !

Chaque attentat est un prétexte pour ajouter une nouvelle loi, un nouveau décret, utilisés en fin de compte pour juguler toute lutte, toute mobilisation ouvrière et jeune. Une autre encore est désormais en préparation à la suite de l’ignoble assassinat de l’employée du commissariat de Rambouillet !

Ce gouvernement est celui de la réaction et de l’obscurantisme ; le gouvernement Macron-Castex c’est celui de Darmanin, qui trouve Le Pen « trop molle », et de Blanquer qui rêve de dissoudre l’UNEF avec laquelle, pourtant, naguère, il s’entendait si bien…

C’est maintenant qu’il faut agir, sans attendre. Sans attendre 2022 ! Car la lutte des classes n’attend pas. Tout retard dans notre riposte renforce un adversaire implacable. En finir avec cette politique, avec ce gouvernement, avec ces institutions : voilà l’objectif. Il est clair.

Pour faire face, les militants, les travailleurs et les jeunes ont besoin de se rassembler nombreux, par millions. Ce rassemblement exige l’unité de toute la classe et de ses organisations.

Mais il est une condition sine qua non à ce rassemblement et à cette unité : l’indépendance de classe !

Le « dialogue social » c’est la collaboration de classe. C’est l’intégration comme pilier de l’appareil d’État d’une bureaucratie qui a perdu de vue une chose essentielle : sans les millions de travailleurs et de jeunes, ils ne sont rien.

Nous devons restaurer notre indépendance de classe ! Les dirigeants de nos organisations doivent rompre avec cette pratique. Ils doivent se tourner vers celles et ceux qui n’en peuvent plus et sont en droit d’attendre des perspectives claires. Nos organisations doivent être entièrement au service de la défense de nos intérêts.

Assez de dialogue social, assez de collaboration de classe ! Place à la mobilisation unie pour en finir avec cette politique par la grève générale et l’élection de nos délégué(e)s !


« Un homme qui ne dispose d’aucun loisir, dont la vie tout entière, en dehors des simples interruptions purement physiques pour le sommeil, les repas, etc., est accaparée par son travail pour le capitaliste, est moins qu’une bête de somme. C’est une simple machine à produire de la richesse pour autrui, écrasée physiquement et abrutie intellectuellement. Et pourtant, toute l’histoire de l’industrie moderne montre que le capital, si on n’y met pas obstacle, travaille sans égard ni pitié à abaisser toute la classe ouvrière à ce niveau d’extrême dégradation. »

Karl Marx, Salaire, prix et profit 1865