Pour un 1er Mai de lutte : Faire barrage à la Cinquième république ! Édito Internationaliste 201

La Sorbonne occupée, "la révolution est un devoir"...

Comme chaque année le Premier mai verra dans le monde entier les travailleuses, les travailleurs se réunir et manifester.

Dans de nombreux pays, ils devront faire grève ce jour-là et affronter la police ou même l’armée pour faire valoir leurs revendications comme ils le font depuis plus de 130 ans.

Dans ce pays même, nous savons que le pouvoir et toutes les forces réactionnaires rêvent d’interdire ce jour de mobilisation, si nécessaire par la force, comme elles s’y emploient depuis 2016 avec régularité.

Le Premier mai nous serons dans la rue, encore plus déterminé.es ! Car sans aucun doute, Macron va vouloir poursuivre son « programme » de démolition des acquis ouvriers et démocratiques.

Encore une fois, et plus encore le 24 avril, le locataire de l’Élysée a été élu par défaut, oui par contrainte aussi, c’est juste. Il est aussi le plus mal élu depuis 1969, c’est également vrai. Mais dire cela ne suffit pas.

L’abstention de 2022 est au plus haut niveau après 1969 (voire graphiques en annexe), dans des conditions politique qui ont profondément changé : la Cinquième république, le régime, est en crise profonde. Chaque scrutin produit des élus dont la légitimité est plus faible.

L’abstention, le vote blanc, le boycott de cette élection présidentielle sont la manifestation du rejet des institutions semi-bonapartistes mises en place par le général De Gaulle suite à un coup d’État en 1958.

La grève des mineurs en 1963, refusant la réquisition, la grève générale de mai-juin 1968 ont empêché de Gaulle d’aller au bout de son projet politique. Il faut désormais liquider cet « héritage » anti-démocratique entièrement tourné contre le mouvement ouvrier, contre les jeunes.

« Ni Macron, ni le Pen » ! Nous avons vu comment tous les appareils et appareillons liés aux institutions ont tenté de combattre ou de dévoyer ce cri de la jeunesse dans certaines universités, entre les deux tours, ou dans les rues de plusieurs villes, au soir du 24 avril.

Ils s’y sont opposés ou ont tenté de le dévoyer parce qu’ils ne veulent pas entendre, ils ne veulent pas comprendre ce que signifie ce mot d’ordre, alors répétons-le.

« Ni Macron, ni Le Pen » qu’est-ce que ça signifie ?

Du « pouvoir d’achat » ? Non : des augmentations du salaire brut et des pensions de retraites et des allocations chômage pour vivre dignement !

Une « prime inflation » ? Non : l’indexation systématique des salaires bruts sur les prix de façon à neutraliser les effets de l’inflation !

Une « prime carburant » ? Non : la nationalisation sans indemnité ni rachat des compagnies pétrolières sous le contrôle des travailleurs pour combattre la spéculation !

Un « chèque énergie » ? Non : la nationalisation du secteur de la production et de la distribution d’énergie sans indemnité ni rachat des entreprises du secteur sous le contrôle des travailleurs pour combattre la spéculation !

Cela signifie mettre fin au « quoi qu’il en coûte », aux aides « en un clic » aux entreprises et à leurs actionnaires qui pillent les caisses de la sécurité sociale, notre salaire socialisé !

Cela signifie mettre fin au « quoi qu’il arrive » en remettant en cause toutes les mesures qui mènent depuis 40 ans l’hôpital public et le système de santé vers un effondrement programmé !

Cela signifie la nationalisation sans indemnité ni rachat des EHPAD et cliniques privés avec leur intégration au service public. Ceci, sous le contrôle des travailleurs parce que la santé est un besoin social et ne doit plus être un « chiffre d’affaires » et des profits.

Cela signifie mettre fin au sabotage de l’école publique qui n’a qu’un objectif : pousser les parents à mettre leurs enfants à l’école privée, confessionnelle de préférence ! C’est l’exigence d’un enseignement public, laïc et gratuit de la maternelle à l’université.

Cela signifie : ne pas s’en remettre aux « entreprises » et aux « marchés » pour combattre la catastrophe climatique, car nous savons que l’augmentation des risques et l’aggravation des crises ne sont pour les capitalistes que prétexte à encore plus de spéculation.

Cela signifie l’annulation de la dette publique qui s’accroît depuis que les pouvoirs publics empruntent sur les marchés financiers. Cette dette qui a bondi avec le rachat de la dette privée des entreprises, des banques et assurances en 2008.

Cette dette qui a bondi encore une fois pendant la crise sanitaire alors que les dividendes encaissés par les actionnaires ont doublé ! Où sont passés les centaines de milliards du « quoi qu’il en coûte » ? Ouvrons les livres de comptes des entreprises, levons le secret commercial, bancaire, fiscal !

Oui, « Ni Macron, ni Le Pen » c’est l’exigence de l’annulation de la dette, quoi qu’il en coûte aux capitalistes !

Voilà ce que signifie tout simplement le rejet des institutions : nous exigeons une politique au service des travailleurs, une politique qui vise à la satisfaction des besoins sociaux !

Nous voulons nous organiser et décider démocratiquement. Nous rejetons les injonctions du FMI, de la Banque mondiale, de l’OMC de l’OCDE. Nous voulons l’abrogation des traités européens et nous voulons une autre Europe que celle des capitalistes et des nations impérialistes !

Nous voulons savoir de quoi les chancelleries discutaient avec Poutine avant le 24 février et de quoi elles discutent depuis, nous voulons la fin de la diplomatie secrète !

Nous rejetons la généralisation des polices municipales et leur armement, nous rejetons l’arbitraire d’un État policier et d’un état d’exception permanent, nous voulons mettre fin à toute présence militaire coloniale.

Nous rejetons les islamistes et les christianistes qui veulent nous enfoncer dans l’obscurantisme et mettre fin à la liberté de conscience !

Faire barrage à la Cinquième république !

Voilà, mesdames et messieurs les bureaucrates, ce que signifie « Ni Macron, ni le Pen ».

Nous le MCI, nous voulons le socialisme, c’est-à-dire la propriété collective des moyens de production et d’échange à l’échelle du monde sous le contrôle des travailleurs, sous le contrôle de conseils ouvriers.

Nous le MCI, nous voulons la République universelle des conseils ouvriers et, dans ce cadre, nous nous prononçons pour des États-Unis Socialistes d’Europe, de toute l’Europe.

C’est pourquoi nous combattons contre la logique bonapartiste des institutions de Macron et Le Pen, parce que nous sommes convaincus que l’issue sera dans la grève générale d’où pourra émerger un gouvernement pour et par les travailleurs.

L’issue est dans la mobilisation, toujours plus large, toujours plus profonde, toujours plus déterminée : la lutte des classes est la clé de la situation.

L’indépendance de classe, de notre classe, est un enjeu primordial, c’est pourquoi la fin du « dialogue social » est un objectif essentiel pour toute travailleuse, tout travailleur et tout militant.

Assez de compromission, unité, mobilisation pour nos revendications,
pour le pain, la paix et la liberté.

Pour l’honneur des travailleurs et pour un monde meilleurs, nous sommes là !