La jeunesse debout !

Banderole de la Coordination Régionale Etudiante pour le retrait de la loi El Khomri

Le gouvernement comptait sur le calendrier pour que la lutte dans les facs et les lycées s’arrête au moment des vacances de printemps et des partiels. Il a un recours systématique à la répression policière sur nos lieux d’étude et en manifestation, afin d’intimider la jeunesse. Les manifestants arrêtés en mars et avril vont commencer à passer en procès en mai. Le syndicat UNEF, satellite du PS, a annoncé des  »grandes avancées » pour les étudiants. La propagande médiatique bat son plein pour décrédibiliser ceux qui luttent(ils n’auraient pas compris la loi, ils seraient de méchants « cassseurs »). N’en déplaise aux hommes politiques de tout bord qui sont pour cette loi, et malgré tout l’ arsenal répressif de l’appareil d’état, lycéens et étudiants sont toujours mobilisés pour le retrait de la loi El Khomri !

Échec de la politique de la carotte

Un des outils du gouvernement pour essayer de casser la lutte a été d’utiliser l’UNEF et ses soi-disant courant interne de « gôche ». Ce  »syndicat » totalement inféodé au PS et à l’appareil d’état, qui ne représente que lui-même, a ainsi déclaré par la voix de son président William Martinet mi-avril : « [les jeunes] ont réussi à obtenir des mesures fortes » :

Augmentation de 100 euros de bourse pour certains étudiants, quelques mois de bourse en plus à la fin des études, quelques places en plus en BTS, mise en place d’une  »garantie jeune » de 400 euros mensuel (que l’on peut toucher un an maximum). Un RSA jeune de 524 euros maximum par mois (auquel on soustrait d’autres aides que l’on pourrait toucher…). Rappelons qu’au RSA on ne peut pas refuser plus de deux « offres raisonnables d’emploi ». Autrement dit, on touche 500 euros et il faut accepter des jobs pourris.

Valls a ainsi promit de débloquer 500 millions d’euros, et fait miroiter un  »salaire étudiant »… de misère. En réalité la mise en place du RSA jeune s’inscrit totalement dans le cadre de la loi El Khomri : avoir des travailleurs corvéables à merci, que l’on paye une bouchée de pain. Il s’agit donc d’acheter la jeunesse avec une poignée de cacahuètes : En effet, qui peut survivre avec 400-500 euros par mois ?

D’ailleurs sur quel autre budget cet argent va-t-il être pris ? La politique budgétaire du gouvernement c’est déshabiller Paul pour habiller Jacques, et surtout de pousuivre les plans d’austérité pour continuer de faire payer la crise et la dette aux travailleurs et aux jeunes.

Contrairement à l’UNEF, les lycéens et étudiants ne sont pas achetables. Ces « mesures » n’ont pas eu l’effet escompté : La mobilisation de la jeunesse n’a pas baissé, bien au contraire.

La plus grosse AG depuis mars

Pendant les vacances, sur les facs, les comités de mobilisation, c’est-à-dire le noyau dur des étudiants mobilisés, ont continué de se réunir, et de participer à des actions avec les travailleurs. Rien qu’en région parisienne, plus de 15 comités de mobilisation sont actifs.

A Rennes II, pendant les vacances, les étudiants ont été jusqu’à 200 à se réunir. Dès la rentrée, ils ont ainsi pu tenir la plus grande Assemblée Générale depuis le début de la mobilisation en France : ils étaient 1500 étudiants, personnels et enseignants le lundi 18 avril. Ce qui a permis de faire des manifestations de plusieurs milliers de personnes dans cette ville.

A Nantes, étudiants et lycéens manifestent régulièrement depuis la rentrée, et sont confrontés à une forte répression policière. Face à cela, leur détermination reste intacte, c’est pourquoi ils ont décidé d’organiser leur auto-défense. Leur caisse de grève finance les masques à gaz, les casques etc. Ils étaient 400 en AG fin avril.

A Tour à la fin du mois, les étudiants ont organisé un blocage de 4 jours et ont obtenu une non-comptabilisation des absences, rétroactive depuis le 9 mars.

Quant aux lycéens, ils se sont organisés en coordination de ville (Nantes, Bordeaux, Montpellier, …), et deux coordinations nationales ont également eu lieu au mois d’avril.

Les Coordinations Nationales continuent

Au niveau national, la Coordination Nationale Étudiante de Montpellier qui devait se tenir le 23 avril a malheureusement été annulé à la dernière minute. Néanmoins, une « rencontre nationale des facs en lutte » a pu se tenir à Paris le même week end, et une nouvelle Coordination Nationale Étudiante (CNE) s’est de nouveau tenue le 30 avril, à l’ENS Paris (Ecole Normale Supérieure). Réunissant plus de 15 facs en lutte, dont Rennes II et Nantes, elle a appelé à poursuivre la lutte pour le retrait de la loi travail dans l’unité avec les travailleurs : « la volonté existe à grande échelle d’ancrer [les journées de grève] dans la durée et d’aller vers un tous ensemble, qui seul permettra de gagner. Cette perspective est clairement la nôtre, et nous appelons tou-te-s les salarié-e-s et leurs organisations syndicales à construire une grève générale et reconductible autour de la mi-mai. ». Ainsi La CNE appelle à manifester le 10 mai avec les cheminots, et « Le 17 mai, date pour laquelle nous nous adressons à tou-te-s les salarié-e-s et interpellons l’intersyndicale pour en faire une journée de grève générale, début d’un mouvement de grève reconductible. »

Ceci montre que malgré les manoeuvres des organisations politiques de jeunesse liées au PS et à l’UNEF pour casser ce cadre unitaire national, les étudiants dans les facs poursuivent le combat, et cherchent à donner une ampleur nationale à leur lutte. Il est salutaire que cette coordination soit maintenue et régulière. Une prochaine CNE est ainsi appelé le 7 mai à la fac de Lille 1.

La jeunesse unit avec les travailleurs, pas avec les bureaucrates !

Dans toutes les villes, on observe chez les travailleurs et chez les jeunes, une volonté forte d’unité. Ainsi à Paris des débuts de jonction étudiants – travailleurs ont été fait, à l’initiative de la CNE, de syndicats, et/ou de la commission grève générale de Nuit Debout, avec les hôpitaux (La salpêtrière), avec les cheminots des gares parisiennes (grève et manif du  »train de la colère » du 26 avril), avec le secteur automobile (PSA et Renault), avec les précaires des fast food, avec les intermittents (occupation des théâtres nationaux, coordination nationale des étudiants en art et des intermittents).

A Toulouse, la Coordination Nationale Étudiante du 16 avril s’est tenue ainsi à la Bourse du Travail, qui est le lieu dans lequel se trouve les locaux des syndicats de la ville. Preuve en est que la volonté d’unité entre jeunes scolarisés et travailleurs est forte !

De même, avec les occupations des sièges locaux du Medef, des banques, et du PS, la jeunesse et les travailleurs désignent très clairement leur adversaire : La loi El Khomri, c’est la loi du capitalisme, qui veut faire de nous de la chaire à patron !

C’est pourquoi aussi, partout en France, dans les manifestations, les jeunes sont à l’avant des cortèges : lycéens et étudiants ne veulent pas manifester derrière le  »carré de tête » des directions syndicales bureaucratiques, ni avec le  »carré jeune » de l’UNEF, car ces directions syndicales liées au PS ne veulent pas de la grève générale et de l’unité étudiants-travailleurs.

Ni chaire à patron, ni chaire à matraque !

La jeunesse n’accepte pas l’avenir de misère qu’on veut lui imposer, elle rejette les manif – kermesse, et refuse de servir de chair à élection des partis institutionnels qui les accoste sur le sparcours des manifestations en vue de 2017. Elle refuse aussi de servir de punching ball pour les CRS. C’est pourquoi elle cherche à s’organiser, à se défendre face à la répression policière.

Dans les manifestations, les mots d’ordres les plus repris sont « retrait de la loi travail », « lycéens, étudiants, chômeurs, et salariés, c’est tous ensemble qu’il faut lutter », « tous ensemble, grève générale », et « levée immédiate de l’état d’urgence ». La jeunesse sait très bien pourquoi elle est dans la rue : La jeunesse veut des manifestations combatives.

Construisons l’unité dans nos lieux d’étude

Le 31 mars, à la fac de Nanterre, les professeurs du département de Sciences politiques étaient en grève. Le 28 avril, tous les personnels de la BU de Paris III était en grève, obligeant cette dernière à rester fermée. Les précaires de l’enseignement supérieur (chargés de TD…) se sont réunis deux fois en coordination nationale et sont présents en manifestation. Ces quelques exemples montrent que les travailleurs dans les facs sont aussi dans la lutte et dans la grève. Si l’on veut construire la grève générale, il faut construire la grève sur nos lieux d’étude dans l’unité avec les personnels.

Ainsi face au gouvernement qui mène une guerre d’usure, nous devons nous organiser en conséquence.Ceci passera, entre autre, par la lutte contre la répression , et la poursuite de la lutte pour la levée immédiate de l’état d’urgence.

Pour un vrai travail, un vrai statut, un vrai salaire, une vraie formation : grève générale jusqu’au retrait total de la loi El Khomri !