Sixième contre-réforme des retraites : grève générale jusqu’au retrait !

Pour la sixième fois en trente ans, un gouvernement engage une contre-réforme des retraites. Pour la sixième fois les mêmes prétextes sont invoqués, pour la sixième fois les mêmes mensonges sont proférés.

Chaque contre-réforme a été présentée comme la dernière chance de sauver le système de retraites par répartition…

À l’exception de celle de 1993, chaque contre-réforme a été menée sur la base d’un rapport du COR (Conseil d’orientation des retraites, créé en 2000) qui annonçait une catastrophe entre les dix à quarante ans à venir.

Chaque contre-réforme a été menée sur des données et critères pour le moins contestables :

– Données démographiques biaisées ne tenant jamais compte de la hausse du taux de mortalité, comme si les retraités de la génération du « baby boom » étaient immortels et comme si un ouvrier du bâtiment était l’égal d’un avocat d’affaire.

– Données économiques volontairement catastrophistes prolongeant sur 20, voire 40 ans, une baisse qui n’est que conjoncturelle du PIB.

À chaque fois, on trouve les mêmes ingrédients : recul de l’âge de départ, allongement de la durée de cotisation et harmonisation européenne.

À chaque fois, on trouve les mêmes dogmes gouvernementaux : ne pas mettre à contribution les « entreprises », leurs dirigeants, leurs actionnaires.

Augmenter les salaires ? Aligner le salaire des femmes sur celui des hommes ? Relever le taux des cotisations sociales ? Combattre la précarité ? Mais vous n’y pensez pas !

C’est pourquoi, ce gouvernement, comme ses prédécesseurs, glose à l’infini sur « l’équité » et la justice. Ces dogmes gouvernementaux se sont toujours traduits par un nivellement vers le bas des pensions et une dégradation des carrières professionnelles.

La division est l’arme privilégié du gouvernement

La division est l’arme privilégié du gouvernement pour faire passer sa contre-réforme : le privé contre le public, le régime général contre les régimes spéciaux, les femmes contre les hommes, les jeunes contre les vieux (et vice-versa), les actifs contre les retraités, les travailleurs pourvus d’un emploi contre les chômeurs.

Depuis 2019, la propagande bourgeoisie s’est déchaînée pour convaincre les jeunes qu’ils n’auraient jamais de retraite. Pour convaincre aussi les vieux que le seul moyen de continuer à percevoir une pension, c’est d’enfoncer les jeunes dans la précarité.

D’ailleurs, en plein « débat » sur la contre-réforme actuelle, la bourgeoisie prépare déjà l’étape suivante : la baisse des pensions au prétexte que le « pouvoir d’achat » des retraités serait supérieur à celui des actifs.

À quoi sert donc cette sixième contre-réforme ?

À préparer la septième, la huitième, la neuvième, etc. jusqu’à ce que le système par répartition ne soit qu’une coquille vide.

La sécurité sociale est la vache à lait de l’État : dès qu’un problème surgit, c’est la sécu qui paye et… qui creuse son déficit ! Ce qui « justifie » une réforme.

M. Le Maire, Ministre de l’Économie et des finances s’est même permis d’annoncer il y a quelques mois que les économies réalisées avec la contre-réforme des retraites permettraient de financer l’école et l’hôpital. École et hôpital qui sont la cible d’un sabotage constant de tous les gouvernements depuis 40 ans !

D’ailleurs, le gouvernement s’est assuré de la contre-réforme de l’assurance chômage avant de lancer celle des retraites, histoire de ne pas perdre par ici ce qu’il gagnerait par là. Car la tarte à la crème de « l’emploi des seniors » revient, elle aussi, à chaque contre-réforme, comme la question de la pénibilité.

Il faut dire et le répéter : le seul but du gouvernement Macron-Borne-Maire-Darmanin c’est de démolir la retraite par répartitions !

Les capitalistes, les marchés financiers en particulier, et les institutions capitalistes internationales l’exigent.

Le Fonds Monétaire International, la Banque mondiale, l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), l’Organisation Mondiale du Commerce et l’Union Européenne, qui a inscrit cette politique dans sa constitution,veulent cette contre-réforme

Car ils veulent la baisse des salaires et des pensions. Ils travaillent à la démolition de la protection sociale à commencer par la sécurité sociale. Ils rêvent de leur substituer les fonds de pensions par capitalisation et les assurances santé. Ils veulent mettrent la main sur le budget de la sécurité sociale qui dépasse celui de l’État.

Voilà pourquoi Macron-Borne-Maire-Darmanin veulent cette contre-réforme.Voilà aussi pourquoi les travailleurs n’en veulent pas. C’est pour cela qu’ils s’apprêtent à faire grève et à descendre dans la rue le 19 janvier.

Nous n’appellerons pas madame Borne à la responsabilité en cessant de pénaliser les travailleurs et les jeunes : elle a choisi de servir les capitalistes. Nous ne nous faisons aucune illusion sur ce gouvernement.

Par contre, les dirigeants des organisations syndicales adopteraient une attitude responsable en rompant avec « le dialogue social », en impulsant une mobilisation unie pour le retrait pur et simple de la contre-réforme, s’appuyant sur des assemblées générales souveraines sur les lieux de travail dans le privé comme dans le public.

Travailleurs, travailleuses, jeunes, étudiants, unité et grève générale jusqu’au retrait !