Indonésie : Vive la révolte des étudiants et des travailleurs!

Déclaration du MCI-QI

Ce lundi, les étudiants indonésiens ont manifesté dans plusieurs villes du pays contre la vie chère, et contre le projet de report des élections présidentielles de 2024.

L’actuel président, Joko Widodo a été élu en 2014 et réélu en 2019. Il est membre du « Parti démocratique indonésien de lutte », qui est rattaché au niveau international à « L’alliance progressiste » auquel appartient, en France, le Parti Socialiste.

Derrière son étiquette ‘’de gauche’’, il mène une politique anti-ouvrière et anti-jeune.

Ainsi en 2020, en pleine pandémie, Joko Widodo a passé une « loi Omnibus » pour « stimuler la croissance de l’économie » : destruction du salaire minimum, remise en cause des indemnités de licenciement, facilitation des licenciements.

Cette surexploitation des travailleurs est allée de pair avec celle de la nature : la déforestation* allait pouvoir être accélérée, au bénéfice des géants de l’agroalimentaire (fabrication d’huile de palme notamment).

Joko Widodo mène donc une politique pro-capitaliste.

Le 5 avril 2022, le gouvernement indonésien a annoncé qu’il ne pouvait rien faire contre l’inflation, qui touchait tous les pays du monde.

En conséquence, le prix de l’essence et des produits alimentaires allait continuer d’augmenter.

Dans le même temps, ses ministres ont laissé entendre que les élections de 2024 pourraient être repoussées, ou que Joko Widodo briguerait un troisième mandat. Or la constitution du pays limite les mandats présidentiels à deux.

Lundi 11 avril, des milliers d’étudiants de plusieurs universités ont manifesté devant le Conseil Représentatif du Peuple (la chambre basse du parlement indonésien) dans la capitale Jakarta.

Les cortèges étaient massifs. Des travailleurs se sont joints à la manifestation.

La police a durement réprimé les manifestants, en utilisant du gaz lacrymogène et des canons à eau. Il y a également eu des manifestations dans les provinces du Java occidental et du Sulawesi du Sud.

En 1998, les manifestations étudiantes avaient d’ailleurs contribué à la chute du dictateur Soeharto. La jeunesse indonésienne a donc de nouveau un rôle clef à jouer pour la défense des libertés démocratiques, comme celle de Birmanie, de Hong Kong, de Thaïlande…

Partout dans le monde, en particulier en Asie (comme en Inde, au Sri-Lanka), la jeunesse et les travailleurs se révoltent, en particulier contre l’exploitation capitaliste et l’autoritarisme des états bourgeois et leurs partis.

Vive la révolte de la jeunesse contre la vie chère, pour ses libertés démocratiques et contre l’exploitation capitaliste !

A bas le gouvernement Joko Widodo !

Jeunes, travailleurs, suivons son chemin !

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*Parce que l’actuelle capitale indonésienne, située sur l’île densément peuplée de Java, devient invivable, le gouvernement a décidé d’en construire une nouvelle, à 2 000 kilomètres de là, sur l’île de Bornéo.

Bornéo, qui abrite l’une des plus grandes forêts tropicales au monde et île partagée entre l’Indonésie, la Malaisie et Brunei, accueillera donc la nouvelle capitale politique.

Occupant plus de 56 000 hectares dans la province de Kalimantan Est de Bornéo, Nusantara sera gouvernée par l’Autorité gouvernementale pour la capitale.

Et en vue d’une expansion du projet, ce sont plus de 256 000 hectares qui ont été réservés aux alentours. Coût du déménagement ? 33 milliards de dollars.