Mobilisations étudiantes dans les universités toulousaines
Par Sophie correspondante pour le GSI
Les étudiants subissent la politique du gouvernement visant à faire payer la dette des capitalistes aux jeunes et aux travailleurs. Ce sont 500 millions d’euros qui ont été retirés du budget des universités, 400 millions ont été retirés en novembre 2014 et 100 millions en avril 2015 ! Les universités accueillent 50 000 étudiants supplémentaires chaque année depuis trois ans (2012-2015). Et ce n’est pas terminé puisque le nombre d’étudiants devrait augmenter de 9 % d’ici 2023, gagnant 200 000 étudiants par rapport à 2013 !
Face à cette situation, le gouvernement répond par toujours plus de coupes budgétaires et de suppressions de postes d’enseignants et de personnels dans les universités ! Ainsi il n’y a rien d’étonnant à ce que cette nouvelle année universitaire commence avec des chiffres alarmants : plusieurs milliers de bacheliers se retrouvent sans université ou dans une filière qu’ils n’ont pas choisie. Cette situation est aggravée par les mesures prises par les universités pour limiter le nombre de places dans certaines filières. Cette politique est illégale, car tout étudiant en possession du BAC ou d’un DAEU doit être inscrit dans la filière de son choix.
Collectif d’étudiants en lutte à Toulouse II le Mirail
Au début du mois de septembre, un collectif d’étudiants au sein de l’université Toulouse II le Mirail (sciences humaines) s’est formé afin de lutter contre les conséquences de la politique du gouvernement. Ces étudiants ont créé le « comité des sans facs » et ont pris en charge environ une centaine d’étudiants qui ne pouvaient pas s’inscrire au sein de l’université ou qui étaient inscrits dans une autre filière.
Le jeudi 10 septembre, le comité a envahi la CFVU (commission de la formation et de la vie universitaire) afin de demander à la présidence du Mirail de prendre position sur ce problème. Un entretien avec une délégation a été obtenu le lendemain afin d’examiner les dossiers de ces étudiants. A la fin du mois de septembre, grâce à la mobilisation, presque tous les étudiants ont été inscrits. C’est une grande victoire, cela montre que seule la lutte paie !
Cette victoire ouvre des perspectives pour l’avenir et la poursuite de la mobilisation, car en dehors des étudiants sans facs, d’autres problèmes découlant de la politique du gouvernement, restent toujours présents : TD à 50 étudiants, salles de cours insalubres, manque de professeurs, hausse des frais d’inscription, parking de seulement 300 places pour 25 000 étudiants ! Les étudiants cherchent désormais à faire la jonction avec les syndicats de personnel et appellent à une AG commune le mardi 29 septembre.
Mobilisation au sein de l’université des sciences Paul Sabatier
Le mercredi 23 septembre, 400 étudiants en Staps (soit la moitié de la filière) et les personnels enseignants ont manifesté pour dénoncer des conditions de formation qui se dégradent : l’accès à la première année est réalisé par tirage au sort, dévaluation de la filière, manque de professeurs, manque de place en amphi pour accueillir tous les étudiants, manque de salles de TD, un futur métier en danger et moins reconnu. Cette mobilisation fait écho à la mise en garde d’une partie des enseignants et personnels qui avaient prévenu que la rentrée ne pourrait se faire dans de bonnes conditions. Les étudiants en science ont rejoint les étudiants de Staps, et vont lutter également aux côtés des étudiants du Mirail.
Les étudiants toulousains ont compris que ce ne sont pas des problèmes isolés mais que cela découle de la volonté de détruire l’enseignement supérieur public de la part du gouvernement ! Ces étudiants sont déterminés à se battre et refusent de payer les conséquences d’une politique déterminée par le paiement de la dette!