Les premiers succès du MCI
À la rentrée 2017, le Mouvement Communiste Internationaliste est né ! Très vite, son lancement a été couronné de succès.
1) Quelles ont été vos premières campagnes, en tant que Mouvement Communiste Internationaliste ?
Laura : Dans un premier temps, nous avons participé à la campagne internationale pour la défense du droit à l’avortement public et gratuit. En effet, la commission femmes de notre internationale, avait appelé toutes les sections de l’UIT-QI à participer à cette campagne.
Nous avons donc diffusé largement la déclaration de l’UIT-QI, puis, le 28 septembre, nous avons participé au rassemblement à Place de la République, à Paris, appelé par différents secteurs politiques, syndicaux et associatifs dont la revendication était « pour un droit européen à l’avortement libre et gratuit ».
Pour moi, c’était important. En tant que militante révolutionnaire, il est évident que la lutte pour le droit des femmes est à inclure dans notre combat pour le renversement du capitalisme.
Je considère en fait que ne pas défendre les droits des femmes, est tout simplement une incohérence avec l’idée même d’être révolutionnaire.
Griselda : Effectivement, la lutte des classes ne peut être que féministe. Aujourd’hui, je trouve honteux que des secteurs liés directement à la droite, au Parti Socialiste, instrumentalisent la lutte féministe sans aucun contenu de classe.
C’est oublier que ce sont ces secteurs-là, qui appliquent les plans d’austérité, les coupes budgétaires, la destruction du code du travail, dont les premières victimes sont justement les femmes.
Il y a un vrai enjeu à développer un féminisme ouvrier, un féminisme lutte de classes contre le féminisme petit-bourgeois ou bourgeois.
Nous devons expliquer que le combat de l’émancipation de la femme travailleuse, c’est-à-dire la fin de l’oppression de la femme par l’homme, est intrinsèquement lié à un combat plus général : celui de la fin de l’exploitation de l’homme par l’homme.
Keno : Nous avons également lancé dès la fin du mois de septembre la campagne pour l’indépendance de la Catalogne (voir article dans ce numéro.)
Nous nous sommes battus pour que le syndicat Solidaires Etudiant-e-s Paris 3 porte cette campagne. D’un point de vue syndical, il s’agissait au début de le droit démocratique des peuples à disposer d’eux-mêmes, puisque le vote était remis en cause par l’état espagnol, et les institutions européennes.
D’un point de vue politique, nous avons participé à deux rassemblements, les 27 septembre et 3 octobre devant l’ambassade d’Espagne à Paris, appelé par plusieurs organisations. Sur nos pancartes signées MCI – LI, nous avons repris les revendications de notre section sœur, Lucha Internacionalista : « Vive l’indépendance ! Vive la République Catalane ! », qui ont à chaque fois été accueillies très chaleureusement.
Pour amplifier la campagne, nous avons donc milité au sein du comité de soutien au peuple catalan, qui s’est constitué à l’Université de Paris 3 le jeudi 12 octobre, et dont nous sommes signataires.
Ce comité a permis de rassembler les étudiants qui étaient déjà sensibles à cette question ( en particulier les étudiants catalans présent à Paris 3) et qui cherchaient comment apporter un soutien « pratique » au processus de mobilisation en Catalogne.
2) Comment se développent ces campagnes, et quelles perspectives se dessinent ?
Keno : Avec le comité, nous avons déjà organisé deux réunions publiques qui ont chacune été des succès. À chacune de ces réunions, un camarade de Lucha Internacionalista était présent avec nous par Skype, ce qui donnait un aspect vivant et concret à notre campagne de soutien.
Aujourd’hui, le comité s’est élargi, avec le collectif Sortir du Colonialisme, la CUP – extérieure, mais également le Syndicat Étudiant des Pays Catalans.
Depuis la déclaration d’indépendance de la Catalogne le 27 Octobre, la revendication de soutien à l’indépendance ne suffit plus : il faut défendre la république des travailleurs catalans. Le comité va donc changer de nom : Comité de soutien à la République Catalane.
De nouvelles réunions sont prévues, et nous répercutons également cette campagne sur l’Université de Paris 7 – Denis Diderot, ainsi que sur l’Université Toulouse – Jean Jaurès (anciennement Université de Toulouse Le Mirail).
La lutte du peuple catalan se polarise de plus en plus depuis le 1er Octobre et elle est loin d’être terminée, nous allons donc continuer de la soutenir !
Griselda : En effet, cette campagne est pour nous centrale car c’est un acte internationaliste concret, de soutien à un processus hautement révolutionnaire. Dans la situation actuelle, notre appartenance à une internationale révolutionnaire, même modeste, en l’occurrence l’UIT-QI, est un atout déterminant dans notre intervention et notre construction !
Laura : La commission femmes va continuer un travail de mobilisation et d’information à travers des réunions publiques et la participation à des rassemblements, ou initiatives unitaires, qui nous paraissent pertinentes. La prochaine réunion aura lieu le samedi 18 novembre à l’Université de Paris 3, et nous organiserons également des réunions publiques sur le rôle des femmes dans deux révolutions en particulier : dans la révolution russe, et dans la révolution espagnole.
3) Quelles autres initiatives internationales pouvez-vous encore évoquer ?
Keno : Nous avons continué à faire connaître et à diffuser à Paris 3 la pétition internationale contre le gouvernement répressif et autoritaire de Maduro au Venezuela. Le MCI a également mené cette campagne à Toulouse, auprès des étudiants de l’Université Jean Jaurès.
L’année 2017 est, entre autres, les 100 ans de la Révolution russe et c’est l’occasion de faire connaître sur les universités cette période centrale de l’histoire du communisme. Nous avons déjà commencé à le faire pendant l’année scolaire précédente et nous avons prévu de recommencer ce mois-ci.
Laura : En effet, l’an dernier, nous avions organisé une première réunion publique à l’occasion des 100 ans de février 1917, ce cycle de réunions a pour but de propagandiser les victoires de la révolution russe comme révolution ouvrière, et de gagner de nouveaux contacts ou sympathisants.
Pour cela nous avons un très bon outil qu’est notre journal L’Internationaliste, car nous publions une synthèse politique du déroulement des événements depuis la prise du palais d’Hiver jusqu’à la victoire complète de la Révolution.
Nous avons participé également au rassemblement du 1er Novembre pour exiger justice et vérité pour Santiago Maldonado un militant de la cause mapuche retrouvé mort, victime de la répression du gouvernement Macri. En Argentine, et sur tout le continent, la mobilisation est massive, car la disparition de ce militant fait écho aux milliers de disparus de la dictature militaire.
4) Quels ont été vos axes d’intervention dans la lutte de classes nationale ?
Laura : Le MCI a participé de la constitution de différents comités. Cela a permis de rassembler des étudiants et des travailleurs indifféremment des étiquettes syndicales ou politiques.
Les comités auxquels nous participons ont aussi pour objectif de rendre concret l’unité jeunes et travailleurs. Pour beaucoup d’étudiants, ces comités représentent leur première expérience militante, sans qu’ils se sentent obligés d’adhérer à tel syndicat ou tel parti.
Griselda : En effet, le 10 octobre, lors de la journée de grève interprofessionnelle de la Fonction Publiquemes collègues et moi-même avons voté la grève sur mon collège. Une délégation d’une dizaine d’enseignants, syndiqués ou non-syndiqués, ont ainsi manifesté avec les étudiants derrière la banderole du comité pour le retrait des Ordonnances.
Nous avons manifesté tous ensemble avec les personnels mobilisés du collectif Touche Pas Ma Zep, où étaient présents d’autres collègues de Bobigny, de Pantin, d’Aulnay-sous-Bois ou de Saint-Denis.
Keno : C’est vrai, que d’un point de vue national, la mobilisation pour le retrait des Ordonnances Macron est centrale, car les ordonnances sont un condensé de toutes les attaques du gouvernement.
Pour nous, il est donc urgent de créer un cadre unitaire pour rassembler toutes les forces possibles dans les universités où nous étudions. Avec le comité de mobilisation pour le retrait des ordonnances, nous avons participé avec les étudiants de Paris 3 aux manifestations contre les ordonnances, et nous participerons à la prochaine le 16 novembre.
Laura : La sélection à l’université continue cette année, et avec elle, les attaques contre l’université publique. Nous avons obtenu que le projet de fusion des Universités soit annulé à Paris 3 ! Mais les politiques de privatisation de l’éducation sont toujours là, et nous continuons à lutter pour une université gratuite et ouverte à tous.
Les crimes racistes perdurent et se sont aggravés depuis l’instauration de l’état d’urgence, en particulier chez les jeunes. Nous avons également participé, avec Solidaires étudiants Paris 3 et le Comité Justice pour Théo et Tous les autres au rassemblement organisé par la famille de Théo à Bobigny, le 28 octobre dernier, qui a réuni près de 300 personnes et surtout différents comités tels que Urgence Notre Police assassine, ou encore le comité Vérité pour Yacine.
5) Quelles suites envisagez-vous, et quelles perspectives proposez-vous ?
Keno : Je pense que la situation est explosive que ce soit au niveau national ou européen. Nous allons donc très certainement être amenés à amplifier encore plus la mobilisation sur les facs dans nos activités.
Laura : En effet, la réponse des organisation syndicales et politiques que nous côtoyons est totalement insuffisante par rapport à la gravité des attaques. Là où nous sommes, nous mobilisons par des réunions régulières, des diffusions de tracts et des interventions en amphithéâtre et en TD en plus de l’affichage.
Pour nous, il est essentiel et urgent de reconstruire un mouvement politique. Pour cette raison, nous lançons un appel à tous les jeunes qui comme nous, aspirent à une véritable rupture avec le système capitaliste. Organisés ou pas, si vous en avez assez des appareils bureaucratiques, ou des organisations tétanisées par le conservatisme ou le sectarisme, rejoignez-nous !
Paris, le 11 novembre 2017





