1er Mai 2023 : L’unité et la grève générale à l’ordre du jour ! Édito internationaliste 205

Déclaration du Mouvement Communiste Internationaliste Pour la reconstruction de la IVe Internationale à l'occasion du 1er mai

Journée de la colère cheminote le jeudi 20 avril, Photo (C) MCI

Depuis 1890, le mouvement ouvrier international a fait du 1er mai sa journée de mobilisation et de revendications.

Il en ira de même en 2023 quelles qu’en soient les conditions. Dans de nombreux pays, toute grève, tout rassemblement, toute manifestation ce jour-là sont interdits et la répression est au rendez-vous avec ses brutalités, ses blessés et souvent ses morts.

Dans ce pays, la journée du 1er mai revêt cette année un caractère exceptionnel à plus d’un titre.

Elle se déroule alors que depuis des mois les travailleuses, travailleurs et jeunes sont mobilisés pour le retrait pur et simple de la contre-réforme des retraites, la sixième en trente ans.

Jour après jour, les arguments du gouvernement et les prétextes avancés pour « justifier » la contre-réforme ont été démontés.

L’adoption sans vote du projet gouvernemental a été une insulte, sa promulgation dès la validation par le Conseil constitutionnel, une provocation.

Les travailleuses, les travailleurs et les jeunes ne sont pas dupes de ce gouvernement, du Président de la république ni du régime par lequel ils couvrent leurs forfaits, de l’escroquerie politique qui est à l’œuvre.

Ils ne sont pas dupes du danger mortel pour eux et pour les libertés démocratiques que constitue la survie de ces institutions.

Depuis 2022, élu sur fond d’une abstention massive, E. Macron qui a limité sa « campagne » du second tour à un appel à faire barrage à le Pen, prétend avoir obtenu un vote d’adhésion à sa politique ce qui constitue un déni de la réalité.

Il pensait pouvoir réitérer l’escroquerie de son élection de 2017, mais la réalité l’a rattrapé.

Les candidats LREM / Renaissance en difficulté au second tour des législatives ont facilité l’accès à l’Assemblée nationale de 89 élus du FN / RN, posant les bases d’un front anti-républicain revendiqué aujourd’hui par J.-P. Raffarin.

Maintenant, il prétend mettre les travailleurs, les travailleuses et les jeunes devant le chantage suivant : ou vous acceptez le catalogue de contre-réformes exigées par les capitalistes dont le Medef est le porte-parole, ou bien le Pen parviendra au pouvoir et vous en porterez la responsabilité. Quel culot !

Macron utilise le FN / RN comme une menace pour imposer sa politique. Pire. Il fait passer le message de la grande bourgeoisie, de la haute finance : elle est prête à durcir le ton et à faire appel à l’arme du fascisme.

Alors que M. Le Pen, qui porte un programme économique conforme aux attentes du Medef, elle aussi, et ne manque pas une occasion de rappeler qu’elle est là pour défendre les institutions, on est en droit de s’interroger : ces deux là ne constituent-ils pas une alliance, un « système », un « establishment » ?

Quand on se remémore les sorties de Macron (dans Valeurs actuelles qui plus est), Blanquer, Vidal, Darmanin on est en droit d’affirmer que tout ceux-là ouvrent un boulevard au FN / RN. Ceux-là sont les trumpistes, honteux certes, mais à peine.

Que l’on se penche sur la signification réelle, au-delà de la volonté de faire diversion, de l’opération coloniale honteuse lancée par Darmanin à Mayotte.

Que l’on se penche sur la manœuvre entre la Première ministre, qui fait mine d’abandonner son projet de loi sur l’immigration, et la reprise de ce projet par le parti les « républicains ». Ceci avec le FN / RN en embuscade, qui cherche à fracturer le parti de Ciotti, en accord avec la tactique de Macron.

Ce 1er mai, pour la première fois depuis des décennies toutes les organisations syndicales appellent cette année conjointement à manifester, ensemble, sur les mêmes parcours et horaires. Faut-il que la colère ouvrière, populaire et jeune soit forte pour que se réalise un tel appel !

Il ne saurait être question que ce 1er mai se transforme en « enterrement de première classe » de la mobilisation.

La contre-réforme des retraites doit, elle, être enterrée, de même que le « dialogue social » qui tend à transformer les syndicats en courroies de transmission de l’État et des patrons.

L’indépendance des syndicats vis-à-vis de l’État et du patronat doit être un principe intangible : toutes les organisations syndicales doivent rompre avec le « dialogue social », c’est l’exigence de millions !

Les travailleuses, les travailleurs et les jeunes viennent de se heurter une fois de plus au coup d’État permanent que permettent ces institutions anti-démocratiques, bonapartistes. Et de quelle façon !

La colère, le ressentiment doit trouver une issue positive en ouvrant une perspective politique par la grève générale pour faire reculer le gouvernement, pour le faire tomber, pour en finir avec cette politique et ces institutions.

La grève, organisée en comités de grève qui se rassemblent à l’échelle de la commune, du département du pays afin de contester la légitimité de ce pouvoir honnis, la grève générale, voilà la voie.

Ce 1er mai, ouvrons la voie de la victoire, en avant vers la grève générale pour en finir avec ce régime autoritaire et la contre-réforme des retraites !