Pour la levée immédiate de l’état d’urgence et le retrait de la Loi El Khomri ! Edito de l’Internationaliste n°162

Sur fond d’aggravation de la crise économique, d’exode massif des réfugiés, d’aiguisement des affrontements interimpérialistes au sein de l’UE (qui risque l’explosion définitive si la Grande Bretagne vote majoritairement, lors du réferendum de juin, la sortie de l’UE), d’affrontements et de divisions au sein du PS bourgeois et du gouvernement affaibli et en crise; Holande-Valls-El Khomri n’ont pas d’autre choix que la fuite en avant.
Ainsi, ils tentent -désespérement ! – de passer en force pour tenter d’en finir avec 170 ans de luttes de classe en France , en liquidant le code du travail avec ladite Loi Travail El Khomri. On le voit bien, l’instauration de l’État d’urgence vise d’abord et avant tout à briser la résistance ouvrière et à mettre au pas les militants syndicaux lutte des classes qui s’opposent aux licenciements, aux privatisations …
Vers un nouveau krach économique !
Souvenons-nous des subprimes. La crise avait débuté en 2007, avec la faillite de deux fonds spéculatifs de la banque américaine Bear Sterns. Du fait de l’évolution de la conjoncture, et du retournement du marché immobilier, de nombreux souscripteurs avaient réclamé, en même temps, à récupérer leurs avoirs. Dans l’incapacité de rembourser, les deux fonds avaient fait faillite.
Ce mouvement avait enclenché une crise de confiance, qui avait elle-même fait tanguer les Bourses mondiales, avant d’aboutir à la plus grande crise économique et sociale (avec l’explosion du chômage de masse notamment) depuis la Grande Dépression.
Les banques centrales et les états ont inondé l’économie mondiale de liquidités, soignant le mal par le mal : si la crise économique s’en est trouvée en apparence apaisée, aux Etats-Unis surtout, les germes ont été plantés pour la crise suivante, liée à l’explosion des bulles formées par cet excès d’argent dans le système.
Ainsi, pour leur première séance de l’année 2016, les Bourses chinoises se sont effondrées de près de 7 %, les places de Shanghai et de Shenzhen étant tout simplement fermées. La contagion a été immédiate : Paris, Londres, Wall Street, Francfort…
Faire payer la crise et la dette aux travailleurs : une question de survie pour les capitalistes
Faire payer la crise et la dette des banquiers, et autres spéculateurs, aux travailleurs et aux jeunes, baisser les salaires en détruisant diplômes nationaux et code du travail pour s’assurer une main d’oeuvre exploitable à merci, sont donc une question de survie pour les capitalistes. Le gouvernement aux ordres du MEDEF en est conscient et s’exécute fidèlement.
Il est évident dans ce contexte que le report de 15 jours de la présentation de la loi Travail devant le conseil des ministres, vise à réajuster la stratégie du gouvernement, notamment avec l’aide de la CFDT et du PS.
La peur d’un nouveau mouvement de type CPE et d’une explosion sociale généralisée
La peur d’un nouveau mouvement de type CPE (lors duquel la jeunesse avait joué un rôle déterminant pour faire tomber le projet), ainsi que d’une explosion sociale généralisée , y sont aussi sans doute pour beaucoup dans cette redisposition.
Mais nous l’affirmons, il ne peut y avoir de bonne « réforme » du code du travail dans un contexte de crise économique et de chômage de masse. Aujourd’hui, il est clair que derrière le mot « réformer » se cache la volonté du MEDEF, du PS et du gouvernement, d’associer les syndicats à la rédaction des contre-réformes procapitalistes afin de s’assurer la paix sociale.
Le 09 mars, le 12 mars, le 31 mars et après ?
Les grèves et manifestations des fonctionnaires du 26 janvier ont été massivement suivies, la première mobilisation nationale du 30 janvier pour la levée immédiate de l’état d’urgence a aussi été un succès, tout comme la journée nationale de grèves et manifestations du jeudi 4 février pour la relaxe des Goodyears.
Il s’agit maintenant d’assurer le succès des mobilisations du 9 mars (déjà près de 200 manifestations sont anoncées!) et du 30 mars contre la Loi Travail, et de celle du 12 mars pour la levée immédiate de l’état d’urgence.
Mais, face à la multiplication des grèves, des mobilisations et des dates, la question du « tous ensemble au même moment » pour la levée immédiate de l’état d’urgence et le retrait de la Loi El Khomri est posée !
Les directions syndicales doivent rompre les discussions avec le gouvernement !
Voilà pourquoi les directions syndicales doivent rompre les discussions avec le gouvernement et quitter les « tables rondes » de collaboration de classe. Ce dont il s’agit aujourd’hui, c’est d’unifier les mobilisations en cours contre la politique du gouvernement et ses deux piliers que sont la destruction du code du travail et l’état d’urgence, pour avancer vers la grève générale.
La Loi travail El Khomri veut en finir avec notre Code du Travail qui est le fruit de 170 ans de luttes sociales en france, nous ne pouvons laisser faire, notre réponse doit être à la hauteur de l’attaque.
Alors oui, mobilisation permanente et unité étudiants, travailleurs jusqu’au retrait de la Loi Travail El Khomri !