L’exception comme règle ? déclaration du MCI
Depuis plusieurs années on assiste à une escalade « sécuritaire » sous prétexte de « lutter contre le terrorisme » le plus souvent, qui se retourne systématiquement contre les travailleurs et les jeunes. Il en va ainsi de l’état d’urgence.
Alors que le « plan vigipirate » a été mis en œuvre sans discontinuer depuis 1995, les émeutes de 2005 avait reçu comme réponse du gouvernement Chirac-Villepin-Sarkozy la promulgation de l’état d’urgence sur la base d’un texte de 1955 taillé sur mesure pour l’Algérie !
Après les attentats de novembre 2015 c’est le gouvernement Hollande-Valls-Cazeneuve qui promulgue à nouveau l’état d’urgence, avec pour conséquence immédiate l’interdiction de rassemblements ou manifestations au prétexte invoqué par la préfecture de police de Paris que… leur sécurité ne pourrait pas être assurée !
Une forme d’état d’urgence sans fin a alors vu le jour après la loi de 2016. Les manifestations contre la loi El-Khomri, comme les cortèges du 1er mai ont fait l’objet de manœuvres et de violences en vue de discréditer les manifestants et de « dissuader » les plus larges masses de descendre dans le rue. C’est ce qui se produit à nouveau avec la mobilisation des « gilets jaunes ».
Si des millions de travailleurs et de jeunes se mettaient à manifester, une telle situation pourrait déboucher sur la grève générale. Macron serait balayé et la Vème République serait par-terre.
Alors, aujourd’hui de nombreux « experts » et journalistes dissertent sur « la doctrine sur maintien de l’ordre », semblant ériger celle du Préfet Grimaud en poste en 1968 en modèle : en fait, les méthodes et pratiques d’officines chères à C. Pasqua et à M. Papon sont bien la norme.
Il faut bien comprendre que ceci n’est pas nouveau, mais que c’est en train de prendre une tournure dangereuse pour les libertés démocratiques car les capitalistes veulent imposer rapidement leurs contre-réformes. Ils voient que les bureaucrates qui ont jusqu’ici réussi à empêcher le déferlement de la grève générale sont de plus en plus discrédités.
Aussi, les capitalistes sont prêts à écarter d’un revers de main tout ce qui les empêchent de s’en prendre aux travailleurs et aux jeunes. En effet, l’empilement frénétique de lois sécuritaires depuis près de 30 ans n’aurait-il pas en réalité comme conséquence ultime l’instauration d’une dictature par les voies « constitutionnelles », insensiblement, dans le cadre de l’« État de droit ». On n’épuisera pas le sujet en un court article, cependant la question doit être posée avec urgence et insistance.
L’intégration des militaires de « l’opération Sentinelle » au dispositif policier, militaires qui peuvent être amenées à ouvrir le feu, comme l’a rappelé le gouverneur militaire de Paris, donne la mesure de la menace qui plane sur tous ceux qui ose exprimer le moindre désaccord avec une politique aux ordres des capitalistes.
Alors, cynique Macron ? Cynique et dangereux ! À quoi correspond sinon la transformation des (soi-disant) brigades anti-criminalité, les « BAC », les as du LBD-40, en « BRAV » (Brigades de Répression de l’Action Violente) ? Un pas vient d’être franchi par l’appareil d’État, un pas qui doit être compris pour ce qu’il est : une menace dont il faut prendre toute la mesure.
Tous les travailleurs, les jeunes, les démocrates sincères, les parti, syndicats et organisations qui prétendent représenter la classe ouvrière et la jeunesse doivent agir dans l’unité pour briser toute velléité des capitalistes.
Démantèlement de toutes les mesures de l’état d’urgence, dissolution des BRAV et des BAC !
Liberté de s’assembler, de manifester, de s’organiser, de faire grève pour en finir avec cette politique, avec ce gouvernement, avec ce régime, avec le capitalisme. Pour le socialisme authentique !
Le MCI, le 26-03-2018