64, 65, 66 ans…c’est NON ! Pour en finir avec ce régime !

Paris, 11-03, l'intersyndicale

Chaque jour qui passe voit l’opposition à la contre-réforme des retraites grandir parmi les travailleuses et travailleurs, la jeunesse, dans toute la population dans une majorité écrasante.

Tout le monde sait très bien qu’E. Macron a été élu par défaut sur la base d’une abstention massive qui plus est sur l’appel à faire barrage au RN, pas sur son « programme ».

Tout le monde sait que le 89 députés RN sont entrés à l’Assemblée nationale parce que les candidats de LREM rebaptisée « renaissance » en difficulté les ont fait élire, leur offrant deux postes de vice-président de l’Assemblée..

RN dont la principale dirigeante de ce parti ne rate pas une occasion de rappeler en substance qu’elle est là pour défendre les institutions.

Le RN, un parti que se tient en réserve de la « république » pour le moment où la bourgeoisie, la finance, « le système » dont il est un pilier aurait décidé de frapper les travailleurs avec le talon de fer du fascisme.

« Résignation » ou conscience ?

Depuis quelques jours les sondeurs, les commentateurs au service des groupes de presses tout entre les mains de quelques capitalistes glosent à l’infini à propos d’une soi-disant résignation des opposants à la contre-réforme qui penseraient que celle-ci sera adoptée et appliquée.

« Résignation » ou conscience ? Car tout les travailleurs le savent, le traité constitutionnel européen a bien été rejeté en 2005 et pourtant appliqué sous le nom de « traité de Lisbonne » sous Sarkozy en 2007 par la réunion des deux assemblées.

On peut établir un parallèle entre 2005 et 2023 : plus le temps passe, plus le gouvernement prétend faire preuve de « pédagogie » en faveur du texte « proposé », plus les travailleuses, les travailleurs et les jeunes y sont opposés.

On se souvient aussi des Danois ou des Irlandais appelés à voter jusqu’à ce que le « oui » l’emporte à chaque traité européen. Les référendums sont une impasse démocratique pour les travailleurs, notre arme c’est la grève !

Résignation ? Non : conscience que « les dés sont pipés », que le discours sur la démocratie cache de plus en plus mal le fait têtu que les décisions, les vraies décisions, échappent à tout débat démocratique.

Cette conscience nourrit en réalité un ressentiment grandissant et un rejet des institutions. Le gouvernement déploie tout l’arsenal anti-démocratique de la constitution de la V° République.

Chaque jour le gouvernement sort de sa manche un article, un alinéa de la constitution pour interrompre un débat, contraindre un vote, bricoler une majorité de circonstance. Mieux, pour menacer d’imposer son texte sans vote par ordonnances ou par l’article 49-3 contre la volonté de la majorité.

Nous voyons sous nos yeux se déployer la mécanique implacable du coup d’État permanent qui est au cœur des institutions Gaullistes, rédigées en vue d’un régime bonapartiste.

Désormais, exiger la destitution de Macron alors que monte l’exigence de sa démission est une tentative honteuse de sauvetage des institutions, remettant au parlement la responsabilité de trancher. Ceci dans le but d’en dessaisir les travailleuses, les travailleurs et les jeunes.

La grève générale est dorénavant à l’ordre du jour

La question de la grève générale est dorénavant à l’ordre du jour, non comme une incantation, mais comme une nécessité.

Pas seulement pour faire reculer ce gouvernement, pas seulement pour mettre fin à cette politique, mais pour en finir avec ce régime.

Parce que la grève générale, rassemblement au grand jour des opprimés face aux oppresseurs, peut dans ces circonstances ouvrir une issue, une perspective politique positive s’appuyant sur la puissance des travailleuses et travailleurs.

S’appuyant sur leur capacité à s’organiser en comités de grèves à les fédérer à l’échelle des communes, des départements, de tout le pays posant la nécessité d’un gouvernement pour et par les travailleuses et les travailleurs.

S’appuyant sur leur capacité à entraîner les plus larges couches de la société que le capitalisme pourrissant enfonce tous les jours un peu plus dans la régression. S’adressant à toutes les travailleuses et tous les travailleurs à tous les jeunes d’Europe.

On ne peut plus différer : les directions des organisations syndicales savent, et L. Berger, secrétaire général en activité de la Confédération européenne des syndicats, plus que tous, que la voie des journées d’actions est une impasse. Leur responsabilité écrasante est d’appeler maintenant à la grève générale.

Dans cette perspective, nous appelons tout les militants syndicaux à multiplier les prises de postions pour la grève générale dans les structures, et à interpeller la direction de l’intersyndicale.

Nous pensons aussi que pour monter d’un cran dans le rapport de force, l’intersyndicale doit organiser une manifestation nationale massive à Paris, là où réside le pouvoir politique. Nous sommes des millions et il faut montrer notre force, tous ensemble nous pouvons gagner !