Ni négociable, ni amendable, pour le retrait total de la loi El Khomri !

Etudiants pour le retrait de la loi travail

Cela fait maintenant un mois que la mobilisation de la jeunesse et des travailleurs pour le retrait de la loi El Khomri a commencé.

En mars, le GSI a organisé quatre réunions publiques dans les universités de Paris 3 Censier, Paris X Nanterre et Toulouse – Le Mirail, sur la question du retrait de la loi El Khomri. Ces réunions nous ont permis de comprendre la gravité et la centralité de l’attaque, de faire le bilan de la mobilisation en cours, et de s’organiser pour défendre jusqu’au bout le retrait total de la loi. Chez tous les participants, les mêmes préoccupations : comment faire grossir les mobilisation et faire l’unité jeunes et travailleurs, comment répondre aux manœuvres bureaucratique de l’UNEF (qui ne respecte pas la démocratie des Assemblées Générales et encore moins les votes et les mandats ).

Ça commence fort !

La journée du 9 mars, première manifestation pour le retrait de cette loi, a été une réussite puisque 500 000 personnes ont défilé dans les rues de nombreuses villes de France. 100 000 étudiants et lycéens, mais aussi et surtout, 400 000 travailleurs de différents secteurs d’activité.

Le 31 mars, c’est près de 1 200 000 personnes qui ont manifesté dans toute la France dont 200 000 jeunes, le double donc de la manifestation du 9 mars !

On dénombre aujourd’hui une soixantaine de facs et d’écoles mobilisées dans toute la France. Le 31 mars, selon le ministère de l’éducation, 176 lycées étaient bloqués. Dans les facs les plus mobilisées, les Assemblées Générales rassemblent des centaines d’étudiants (en moyenne 500 à l’université de Saint-Denis, Paris 1 Tolbiac, Nantes, jusqu’à 800 à Rennes 2).

Ni négociable, ni amendable, unité pour le retrait !

Le mot d’ordre qui domine aujourd’hui dans les Assemblées Générales c’est le retrait total de la loi, sans négociations ni amendements. D’ailleurs, seul ce mot d’ordre a été voté à l’unanimité lors de la première Coordination Nationale Étudiante du 19 mars. C’est en effet ce mot d’ordre qui permet aux étudiants et aux lycéens de faire l’unité avec l’ensemble des travailleurs.

Mais voter le mot d’ordre en assemblée générale et en Coordination n’est pas suffisant. Il faut se donner les moyens de l’obtenir, en construisant réellement une mobilisation de masse pour le retrait. Cela passe par se battre pour que les décisions des assemblées générales soient respectées et que le retrait de la loi soit central sur les tracts, les banderoles, les chants et slogans en manifestation.

Ce n’est pas une petite bataille, puisque lors de la manifestation du 31 mars à Paris, peu de banderoles et de chants du cortège jeune revendiquaient le retrait. Rien d’étonnant puisque certains secteurs cherchent à évacuer cette question et veulent négocier. Ainsi, l’Unef, dans sa « diversité », freine des quatre fers et a été invitée par E. Valls à discuter d’un nouveau texte sur le dos des étudiants mobilisés. Pendant que les jeunes subissaient matraques et gazs lacrimogènes, cette dernière négociait bien au chaud dans les salons…avec ses amis du PS bougeois.

Le gouvernement a peur et réprime férocement la jeunesse révoltée

Le gouvernement a compris qu’on se dirigeait vers une mobilisation de grande ampleur et il fait marcher son appareil répressif pour essayer de casser et démoraliser. La répression est facilitée par l’état d’urgence encore prolongé jusqu’en mai. Les travailleurs et les jeunes sont donc confrontés aux coups de matraque, gaz lacrymogènes, interpellations musclées…

Au sein même des facs, l’État avec l’accord des présidents d’universités réprime les étudiants mobilisés. Des fermetures administratives ont été décidées à Tolbiac, Paris 7, Limoges, Lyon II… pour empêcher la tenue des Assemblées Générales, et ainsi faire obstacle à l’organisation des étudiants et travailleurs. Idem dans les lycées. Belle preuve de démocratie…

Malgré cela, la mobilisation continue, prend de l’ampleur et se radicalise imposant aux directions syndicales-y compris à l’UNEF-PS, le mot d’ordre de retrait total ! D’ailleurs, sous la pression de la lutte des classes, le gouvernement a été obligé de reculer sur la constitutionnalisation de l’état d’urgence et la déchéance de nationalité. C’est une première victoire d’importance puisque le gouvernement a besoin de l’état d’urgence pour avancer dans ses contre-réformes.

Objectif dans les facs : massifier les Assemblées Générales!

A l’étape actuelle, l’objectif central c’est de convaincre l’ensemble des étudiants, des profs et des personnels des universités de se mettre en grève et de participer à la mobilisation. Être des milliers en grève et en Assemblées Générales c’est possible, à la condition que celles-ci soient réellement démocratiques et soient des espaces d’organisation pour le retrait de la loi.

Ce combat n’est pas gagné d’avance. C’est pour cela qu’il est apparu nécessaire, au cours des réunions publiques du GSI, d’élaborer un texte sur ces questions. Nous avons donc voté au cours de la réunion de Nanterre, le texte « Pour des AG massives et démocratiques ». Il a été diffusé sous forme de tract dans les facs de Censier, de Toulouse, Nanterre, et dans les manifestations parisiennes.

Nous avons prévu d’autres réunions publiques ce mois-ci et invitons tous ceux qui veulent mener la lutte jusqu’au bout pour le retrait à y participer.

Lutter, mobiliser, s’organiser
Venez discuter avec nous lors des réunions publiques du GSI :
Mercredi 6 et 20 avril à 17h30 à l’Université Paris X – Nanterre
Mercredi 13 et 27 avril à 17h30 à L’université Paris III – Censier