1er mai 2016, déclaration du GSI-UITQI:Unité pour en finir avec cette politique !

Déclaration du GSI-UITQI pour le 1er mai 2016

La journée internationale de grève et de manifestation du 1er mai est née de la revendication pour la journée de travail de 8 heures, sur une décision de l’Internationale socialiste qui, en 1890, était une internationale révolutionnaire.

Depuis plus de 120 ans, les travailleurs du monde entier se mobilisent ce jour-là, bravant souvent l’interdiction et la répression, et dans nombre de pays la revendication de la journée de 8 heures est toujours d’une brûlante actualité, y compris dans un pays comme la France !

Dans ce pays, après trente-cinq ans de contre-réformes portées par tous les gouvernements et approuvées par des « syndicats » comme la CFDT, malgré une durée légale hebdomadaire fixée à 35 heures, la semaine de travail effective dépasse les 42 heures en moyenne. Le chômage, la précarité et la flexibilité s’étendent, rongeant toute la société.

Avec plus de 6 millions de chômeurs et de précaires inscrits à Pôle emploi, avec un jeune sur 4 sans travail, chiffre de l’INSEE, qui peut croire un seul instant qu’un contrat d’embauche puisse être « équilibré » surtout quand l’État met tout son poids dans la balance aux côtés des patrons ?

Pour imposer leur politique, patronat et gouvernement s’appuient sur les traités et directives européennes co-rédigés par la CES (Confédération européenne des syndicats) qui organisent le dynamitage des acquis ouvriers, de la protection sociale, de la santé et de l’éducation pour le plus grand profit des capitalistes.

Aussi, les travailleurs et les jeunes sont mobilisés depuis des semaines pour le retrait de la « loi El Khomri » ou « loi travail ». Ils savent parfaitement de quoi il retournerait si cette loi était votée : plus d’un siècle de conquêtes ouvrières seraient annulées, la toute puissance du capital représentée par le patron serait pleinement restaurée.

Ils n’ont pas besoin des mensonges de la « pédagogie » des ministres et « experts » en économie pour comprendre que la loi El Khomri, c’est bien le retour à la loi du pot de terre contre le pot de fer !

Ils savent bien que les déficits publics et la dette servent de prétexte à une attaque frontale contre le code du travail ; la propagande, le bourrage de crâne, sur la « compétitivité » visent à les mettre à genoux !

Le centre de la « loi El Khomri », c’est l’accord d’entreprise imposé par un « référendum » sur fond de chantage aux licenciements, à la délocalisation ou à la fermeture.

Cet accord aurait vocation à se substituer au Code du travail sur la base de dérogations à ce dernier, le vidant de son contenu, tout comme la « loi El Khomri » vide de son contenu le CDI pour en faire un nouvel instrument de précarité.

Le MEDEF et son gouvernement savent qu’ils peuvent compter sur la CFDT, ils savent aussi qu’ils peuvent s’appuyer sur la division orchestrée par les directions des centrales syndicales et des organisations étudiantes et lycéennes qui acceptent de négocier sur la base du projet de « loi travail » ou qui demandent au gouvernement une « bonne » loi travail…

La « loi El Khomri » n’est ni amendable, ni négociable : elle doit être retirée ! Les travailleurs et les jeunes exigent de leurs organisations qu’elles portent cette revendication.

Les dirigeants de ces organisations doivent rompre avec le gouvernement et avec le MEDEF, ils doivent rompre avec la pratique du « dialogue social ».

Nos syndicats doivent cesser d’être des « partenaires sociaux » du MEDEF et de son gouvernement, des institutions pro-capitalistes de l’Union Européenne. Ils doivent être les instruments exclusifs de la défense de nos intérêts de travailleurs et de jeunes, en tant que travailleurs en formation.

Qui plus est, on ne « dialogue » pas avec un gouvernement qui n’hésite pas à recourir à la répression et à la provocation contre les travailleurs et les jeunes, on le combat.

On ne dialogue pas avec un gouvernement qui peut à tout instant faire usage des prérogatives qu’il s’est données avec l’état d’urgence pour museler les travailleurs, les jeunes, leurs organisations. État d’urgence que Hollande, Valls et Cazeneuve envisagent de prolonger une nouvelle fois, jusqu’à la fin juillet !

Nombre de militants syndicaux de la CGT, de FO, de la FSU, de Solidaires se prononcent pour la grève générale : ils ont raison ! Ils se font l’écho de l’attente de leurs collègues de travail, de leurs camarades, qui n’en peuvent plus des journées d’actions sans lendemain car ce qui est à l’ordre du jour c’est le rassemblement au grand jour des opprimés face à leurs oppresseurs.

Partout des assemblées générales devraient se tenir dans l’unité, des assemblées souveraines pour ouvrir la voie à la seule réponse que méritent les capitalistes, le MEDEF et leur gouvernement : la grève générale !

  • Pour en finir avec la « loi El Khomri »,

  • Pour la levée immédiate de l’état d’urgence,

  • Pour en finir avec cette politique anti-ouvrière et anti-jeunes,

  • Pour l’annulation de la dette,

  • Pour l’abrogation des traités capitalistes de l’Union Européenne,

  • Pour en finir avec ce gouvernement,

  • Pour ouvrir une perspective vers un gouvernement pour et par les travailleurs !