Macron – Blanquer : un arsenal de mesures pour dynamiter l’enseignement public
Entre 2012 et mai 2017, les gouvernements de la présidence Hollande, soi-disant de « gôche », étaient déjà allés plus loin que tous les gouvernements précédents, en terme de destruction de l’éducation.
L’abrogation du décret 50 relatif au sAtatut des enseignants, les rythmes scolaires, le démantèlement des zones d’éducation prioritaire, la contre-réforme du collège, ou encore toutes les mesures contenues dans la loi dite de refondation de l’école, ont aggravé la politique de désengagement financier de l’état dans les écoles et les collèges.
Le président-DRH Macron a nommé un nouveau ministre de l’éducation nationale, dont le CV nous indique que la situation de l’enseignement public va encore se dégrader. En effet, Jean-Michel Blanquer, entre autres, ancien recteur de l’académie de Guyane (2004- 2006) et de Créteil (2007 – 2010), directeur général des l’enseignement scolaire, a déjà fait ses armes dans les politiques de mise en pièce de l’éducation publique. Voilà en quoi consiste les grandes lignes de son programmes(1) :
Tout d’abord, il s’agit d’accroître l’autonomie des établissements. J.-M. Blanquer explique : « l’idée est d’avoir un volume horaire garanti à l’échelle nationale en français et en mathématiques et fonctionner ensuite en laissant une autonomie accrue aux équipes pédagogiques pour fixer elles-mêmes la dotation horaire pour les autres matières.
[ …]L’idéal à terme est que le chef d’établissement recrute lui-même es professeurs certifiés sur la base du projet qu’il souhaite mener. […] les ressources humaines doivent être gérées à l’échelle locale. »
Ensuite, il veut approfondir les coupes budgétaires des gouvernements précédents : « Les dépenses de la France en matière scolaire sont dans la moyenne des pays de l’OCDE. Compte tenu de la situation de nos finances, je ne pense pas qu’il soit nécessaire et possible de dépenser plus. »
Par conséquent, il n’y aura aucune création de postes, et les salaires réels des fonctionnaires continueront à baisser, comme l’explique lui-même le nouveau ministre : « Dans l’ensemble la création de postes crée plus de problèmes qu’elle n’en résout [et pose] celui de la rémunération, car plus il y a des professeurs moins il est facile pour l’Etat de les augmenter. »
Pour finir, la fin du contenu national du baccalauréat est programmée, : « Il faut faire évoluer le baccalauréat […] que quatre matières, dont le français et les mathématiques. Toutes les autres feraient l’objet d’un contrôle continu. »
L’objectif est de mettre en place une éducation complètement déréglementée et privatisée pour répondre aux exigences des marchés. Il s’agit de répondre aux critères de l’OCDE et du classement PISA.
Il faut ajouter que les personnels de l’éducation sont touchés par les conséquences de la loi travail et toutes les contre-réformes prévues pour l’ensemble des fonctionnaires, comme l’instauration du jour de carence, l’augmentation de la CSG, le prolongement du gel du point d’indice.
De plus, la suppression des 144 000 emplois aidés constitue un premier plan de licenciement dans la fonction publique pour le gouvernement qui ont eu un impact particulier dans les écoles maternelles et élémentaires.
Des mobilisations ont déjà commencé. Les colonies ont ouvert la voie de la mobilisation. À la Réunion, 18 mairies sur 24 ont reporté la rentrée scolaire en raison de la suppression de 1300 contrats aidés. La colère s’est étendue à d’autres départements dans le Calvados, ou encore le Pas de Calais.
En Seine- Saint-Denis, les enseignants se sont mobilisés au lycée Suger et au lycée La Plaine (Saint-denis), G. Politzer et J. Brel ( La Courneuve), M. Utrillo ( Stains), G. Tillion ( Le Bourget), Jean Zay ( Aulnay-Sous-Bois) ou encore Mozart du Blanc Mesnil.
Le mouvement de colère qui s’est organisé dans le collectif « Touche pas ma Zep », n’est pas clos. Les enseignants qui ont le soutien des élèves et des familles, continuent d’exiger une éducation publique de qualité pour leurs élèves.
Le mercredi 6 septembre, près d’une centaine de personne ( dont certaines délégations venant de Province) se sont rassemblées devant le ministère de l’Education Nationale. Des rassemblements unitaires devant les rectorats ou les préfectures ont eu lieu sur des revendications de conditions de travail, pour la titularisation de personnels précaires, ou encore contre le manque de moyens dans les établissements.
Ces attaques sont sans précédent. Il s’agit d’une liquidation programmée de l’enseignement public : le statut de fonctionnaire, les programmes nationaux, le financement public.
Face à ce gouvernement, il n’y a rien à négocier ! C’est pour cela qu’il faut aujourd’hui se mobiliser dans la plus large unité. Dans nos organisations syndicales, nous devons interpeller les directions pour qu’elles jouent leur rôle.
Elles doivent rompre le « dialogue social », c’est-à-dire qu’elles doivent cesser de gérer la pénurie organisée par le gouvernement et le patronat, et aller sur le terrain organiser réellement la mobilisation.
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Abrogation des décrets Peillon, des rythmes scolaires et de la contre-réforme du collège.
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Création de postes à hauteur des besoins
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Titularisation immédiate sans condition de tous les précaires
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Augmentation des salaires