Des élections européennes marquées par une radicalisation inédite de la lutte des classes. Édito de l’Internationaliste 186

Par la direction du MCI
Les élections européennes de la fin du mois de mai 2019, ont confirmé plusieurs des tendances de fond qui caractérisent la situation politique et sociale actuelle. Les élections constituent un prisme très déformant de la situation réelle, mais aucun militant révolutionnaire sérieux ne peut s’exonérer de les analyser, pour en tirer des conclusions concrètes qui débouchent sur une intervention politique.
Les résultats de ce scrutin sont le fruit d’une situation inédite, complexe, traversée par des forces contradictoires. La crise systémique du mode de production capitaliste s’aggrave de manière très marquée. Pour garder leur système, les capitalistes s’attaquent chaque fois plus violemment aux droits sociaux et démocratiques.
De leur côté, la très grande majorité des travailleurs et des jeunes ne reste pas passive : elle résiste avec les armes dont elle dispose et ce malgré l’absence d’alternative politique et les obstacles politiques et syndicaux qui sont dressés sur les voies de la mobilisation.
L’approfondissement de la crise du capitalisme
En 2007-2008, s’ouvrait une nouvelle phase de la crise du système capitaliste, à la suite de l’éclatement de la bulle des crédits immobiliers aux Etats-Unis, la plus violente crise du capitalisme depuis 1929. Cela fait désormais plus de dix ans et la situation ne fait que s’aggraver.
De l’aveu même des analystes bourgeois, des montagnes spéculatives d’une ampleur inédite se sont accumulées depuis 2008 et risquent d’éclater à tout moment, et ce alors que l’économie réelle est plus fragile qu’à l’époque.
Depuis la crise de 2008, l’UE et les gouvernements qui la composent se sont attachés à accélérer les attaques contres les travailleurs : la Grèce, le Portugal, l’Espagne, l’Italie, l’Irlande ont été particulièrement touchés par les mesures de destruction des services publics, de la législation du travail.
Ces mesures se sont traduites par des privatisations, des baisses drastiques de salaires, une explosion du chômage réel et des inégalités. Une large partie des masses a été brutalement plongée dans la misère. Cette réalité à particulièrement touché la classe ouvrière, mais des secteurs de la petite bourgeoisie ont aussi été concernés, connaissant un déclassement significatif.
Mais tout le monde n’est pas perdant : les plus riches le sont encore plus. Ces derniers ont gros à gagner en appliquant les mesures de guerre sociale contre les travailleurs et les jeunes, c’est même une politique indispensable pour garantir leur survie. Voilà ce qu’est l’UE : un cartel des bourgeoisies qui mène une guerre sans relâche contre les travailleurs afin de garantir la survie du système capitaliste. C’est donc logiquement que dans le cadre des élections européennes, les formations politiques ouvertement pro-UE ont été durement sanctionnées.
Une radicalisation de la bourgeoisie
Mais la situation est plus complexe. Car dans le cadre de la crise capitaliste et de celle de l’UE, la bourgeoisie capitaliste se radicalise. Elle a une haute conscience de classe et une compréhension aiguë de la situation. Elle a compris la nécessité de se réorganiser pour frapper au plus fort toute velléité de contestation.
La radicalisation de la bourgeoisie se traduit donc non seulement par une accélération des politiques anti-sociales que nous avons mentionnées plus haut, mais aussi par un accroissement de la répression contre toute forme de contestation.
De ce point de vue, la France est une des pointes avancées de ce processus de radicalisation de la bourgeoisie et du durcissement répressif.
C’est au moment de la mobilisation contre la loi travail en 2016 que le tournant répressif contre les travailleurs et les jeunes a connu une véritable accélération, touchant, en particulier, les militants politiques et syndicaux. A ce moment, M. Valls était premier-ministre, et E. Macron, ministre de l’économie.
Depuis, cette tendance s’est encore accentuée. Désormais, c’est C. Castaner, ancien militant du Parti socialiste, qui est à la tête du ministère de l’intérieur. Malgré les affaires à répétition montrant les liens entre le pouvoir et les officines – l’affaire Benalla en a été l’exemple le plus éclatant – le gouvernement réprime, emprisonne, blesse, licencie. Depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, ce sont des milliers de personnes qui ont été soumis à la brutalité policière et à l’arbitraire judiciaire.
On assiste au retour des officines. Le régime pourrissant de la Ve république se bonapartise et se transforme en dictature constitutionnelle. Cette tendance se trouve peu ou prou dans l’ensemble des pays de l’UE.
C’est bien cette réalité qu’il faut avoir en tête pour comprendre les résultats du scrutin du 26 mai dernier. Les partis de gouvernement traditionnels, PS et LR, ne sont plus les outils les plus utiles pour la bourgeoisie pour appliquer sa politique anti-ouvrière et anti-démocratique.
Lors des élections présidentielle et législatives de 2017, la bourgeoisie et ses alliés avaient tout fait pour réduire l’enjeu des élections à un clivage entre « progressistes pro-européens » et « populistes anti-européens ». La bourgeoisie a réédité lors de ces élections européennes.
En dramatisant l’enjeu du scrutin, elle a notamment cherché à jouer sur la peur de déclassement de la petite-bourgeoisie et à l’attirer vers elle. En effet, en période d’affrontement de classe aigu, ce groupe social devient un enjeu car chacun des camps antagonistes – la bourgeoisie et la classe ouvrière – cherche à l’attirer de son côté. Face à cette fausse alternative, la majorité des travailleurs et des jeunes a refusé de participer à cette farce électorale.
A l’échelle européenne, on assiste aux même tendances, avec des nuances nationales : abstention importante, notamment dans les classes populaires et chez les jeunes ; effondrement des partis traditionnels bourgeois (PSE, et PPE qui depuis 1979 ont toujours détenu la majorité absolue au parlement européen). C’est-à-dire que dans un contexte de radicalisation de la bourgeoisie, on assiste aussi à une recomposition de sa représentation politique.
Pour sauvegarder son système pourri, la bourgeoisie s’appuie sur des partis prêts à mettre en place une politique de répression violente contre le mouvement ouvrier et de réaction sur toute la ligne. Quelque soit l’apparence extérieure de ces formations politiques, de Macron à Salvini, d’Orban à Merkel, en passant par Costa et Tsipras, il s’agit d’écraser le mouvement ouvrier et la jeunesse pour sauver l’UE à tout prix.
En dernier recours, la bourgeoisie n’aura aucun scrupule à faire appel à l’extrême droite. Les contacts existent déjà entre les secteurs traditionnels de la bourgeoisie et ce courant politique. Cette réalité aussi s’est reflétée dans les résultats des élections européennes.
Une radicalisation de la lutte des classes
Si la crise systémique du mode de production capitaliste explique en grande partie la radicalisation de la bourgeoisie, il ne faut pas oublier un autre facteur essentiel de la situation actuelle, qui est le corollaire de cette crise systémique : la radicalisation de masses travailleurs et de la jeunesse.
En effet, des dizaines d’années de politiques anti-sociales à travers le continent ont plongé des dizaines de millions de travailleurs dans la misère et la précarité et les ont poussées à se mobiliser. Car c’est un fait, malgré la féroce répression mise en place par les gouvernements européens, malgré le manque d’alternatives politiques, malgré plus de trente années de trahison de la part des prétendues organisations ouvrières (PS, PC, directions syndicales), les masses du continent européen résistent : c’est d’ailleurs une question de survie.
Sur le terrain très déformé des élections, on a vu à plusieurs reprises les travailleurs et les jeunes d’Europe rejeter les projets de l’UE. À ce sujet, l’exemple le plus éclatant dans la période récente a été le vote pour le Brexit dans lequel la classe ouvrière du Royaume-Uni a joué un rôle déterminant. Il y a d’autres exemples de ce type en Italie, et plus anciennement, en Irlande, au Danemark, aux Pays-Bas, en France. Les travailleurs ne veulent pas de l’Europe capitaliste.
Mais le fait le plus significatif de cette radicalisation de la lutte des classe est la mobilisation des masses dans de nombreux pays contre leurs gouvernements pro-capitalistes et leurs politiques. En Pologne, en Bulgarie, en Roumanie, en République Tchèque, des mobilisations de masses ont eu lieu pour exiger la démission des gouvernements en place.
Les grèves pour les salaires et contre la destruction des services publics ont eu lieu au cours des dernières années en Allemagne, au Royaume-Uni, au Portugal, en Espagne et cette liste n’est pas exhaustive.
Encore une fois, la France constitue une des pointes avancées de la radicalisation des luttes de la classe ouvrière et de la jeunesse. Depuis le mois de novembre, le pays est secoué par une mobilisation d’une ampleur inédite, la mobilisation des Gilets jaunes, qui a eu un écho dans de nombreux pays européens et du monde.
Au départ, la contestation s’est cristallisée autour de la question des taxes sur les carburants avant de s’élargir à des questions sociales (augmentation des salaires, arrêt des privatisations, réouverture des services publics) et politiques d’ordre démocratique.
Ces revendications défendues dans la rues entrent directement en confrontation avec les plans de la bourgeoisies et les directives européennes.C’est ce qui donne à cette mobilisation un caractère révolutionnaire.
Cela fait plus de huit mois que chaque samedi des dizaines voire des centaines de milliers de travailleurs et de jeunes se mobilisent défendre ces revendications et pour exiger la démission de Macron. Malgré des milliers d’emprisonnement, des centaines de blessés, des dizaines de morts, malgré la brutalité policière les travailleurs et les jeunes continuent à se mobiliser.
Ces masses qui se mobilisent sont aussi celles qui s’abstiennent. Elles correspondent à cette abstention populaire consciente et active que la MCI a identifié depuis longtemps.
Pour ces élections européennes de mai 2019, le MCI avait donc logiquement appelé de manière claire et sans équivoque à l’abstention militante et active. En effet, participer ou appeler à participer à ce scrutin, revenait à légitimer le cadre anti-démocratique des institutions pourries de l’Union Européenne. Et, ce, alors même que les travailleurs et les jeunes d’Europe rejettent déjà de manière consciente et massive l’UE et ses politiques anti-ouvrières et anti-démocratiques.
Cela s’est confirmé dans les résultats des élections européennes. Dans les milieux populaires et dans la jeunesse, l’abstention a encore été massive dépassant allégrement les 50 %.
Toutes les tentatives de récupérations politiques de gauche, de droite et d’extrême droite ont échoué. D’ailleurs les listes se réclamant des Gilets jaunes ont fait des scores marginaux et les appels de certaines « figures » des Gilets jaunes à aller voter ont été ignorés par les principaux intéressés.
La détermination de la classe ouvrière et des jeunes, particulièrement des Gilets jaunes, à résister aux attaques du gouvernement sont un élément que les marxistes révolutionnaires doivent voir avec un grand optimisme, pour les mobilisations actuelles et à venir.
Des obstacles bureaucratiques
S’il est vrai que l’on assiste à une radicalisation de la lutte des travailleurs, il est aussi vrai qu’il existe d’importants obstacles sur la voie de la mobilisation. Pour ouvrir une alternative politique à l’Europe capitalise, il est impossible de faire l’économie de l’identification de ces obstacles.
De ce point de vue, les masses ont déjà leur expérience. Dans le cadre des élections, les masses se sont détournées de ces organisations qui disent défendre leurs intérêts : ainsi les listes de la gauche dite radicale ont obtenu des scores particulièrement bas pour rassembler moins de 3 % du corps électoral à l’échelle de l’UE.
En France, LFI regroupe 1,4 millions de voix, le PCF 500 000, LO moins de 180 000. En Italie, la coalition électorale La sinistra obtient un score marginal, réunissant moins de 500 000 voix ce qui ne lui permet pas d’envoyer des députés à Strasbourg.
En Allemagne, Die Linke perd encore du terrain avec 2 millions de voix, ce qui représente deux députés de moins qu’en 2014. En Espagne, Podemos et Izquierda Unida s’étaient alliés mais la liste unique perd près de 500 000 voix et cinq députés. En Grèce, Syriza perd 200 000 voix et arrive 10 points derrière Nouvelle démocratie.
Ces scores sont logiques, étant donné que ces organisations défendent l’idée réactionnaire d’une « Europe sociale » c’est-à-dire qu’elles font croire que l’UE, dont la raison intrinsèque d’exister est d’attaquer les classes ouvrières du continent, peut être réformée.
Ce qui constitue cette gauche radicale c’est un ensemble d’organisations et de militants qui ont liquidé tout l’héritage du mouvement ouvrier, du marxisme et de l’internationalisme, pour s’inscrire dans des projets électoralistes. C’est-à-dire que ces organisations ne veulent plus changer le système, elles ne sont plus mues que par des intérêts d’appareil.
Elles sont associées aux organisations social-démocrates et staliniennes qui, depuis des dizaines d’années, ont participé à l’application des politiques anti-ouvrières. C’est donc logiquement que les masses s’en sont détournées.
En France, les organisations telles que le LO, le NPA, LFI, le PC ont une responsabilité particulière dans l’impasse politique actuelle.
Cette décomposition politique des organisations dites de « gauche » se retrouve également sur le terrain syndical, avec une responsabilité particulière des directions syndicales confédérales et fédérales.
Depuis de longues années, ces directions connaissent un processus croissant d’intégration à l’appareil d’état. Elles pratiquent le « dialogue social » et le « syndicalisme rassemblé », c’est-à-dire la collaboration de classe, dans une période où il n’y a rien à négocier.
Ces directions sont devenues les championnes de la démobilisation et de la démoralisation des travailleurs : journées saute-mouton sans lendemain, appels à la grève sans perspectives, sans travail de mobilisation etc. Le mouvement des Gilets jaunes est venue bousculer ces organisations.
Mais leur attitude vis-à-vis de la mobilisation montre qu’un cap a été franchi dans la collaboration de classe, puisque les directions syndicales bureaucratiques ont commencé par condamner ouvertement la mobilisation.
Face à la violence des dernières attaques contre les retraites, les chômeurs, contre le code du travail, contre le statut de la fonction publique, contre la santé et l’école publiques, face à la répression policière les directions syndicales bureaucratiques n’ont même pas fait le « minimum syndical », et ce, alors même que certains de leurs militants sont concernés.
Dans le cadre des élections européennes, les directions confédérales se sont fendues d’une déclaration aux côtés de la CES – cette même organisation qui corédige les directives avec la commission européenne – pour appeler à voter et faire barrage au populisme. C’est-à-dire qu’elles ont repris exactement le même discours que Macron et consorts. Tous ceux qui ont appelé à participer à ces élections portent une responsabilité dans la situation d’impasse actuelle.
L’Union syndicale solidaires, qui n’est pas membre de la CES, et qui joue sur la fibre de la radicalité, n’est pourtant pas en reste en ce qui concerne la collaboration de classe. Lors des échéances électorales, elle s’est même fait la spécialité de donner des consignes de vote, défiant ainsi le sentiment général des masses travailleuses : en 2012 pour Hollande contre Sarkozy, en 2017 pour Macron contre Le Pen. Lors des ces élections européennes, elle s’est associé à un texte lancé par la Ligue des Droits de l’Homme, appelant à participer au scrutin.
Pour une mobilisation indépendante des travailleurs et des jeunes
La détermination, la résistance exemplaire des masses à travers le continent indiquent que les travailleurs et les jeunes cherchent les moyens de passer à l’offensive. Cela passe par lever les obstacles bureaucratiques politique et syndicaux, en se battant, en créant des outils d’auto-organisation que les travailleurs et les jeunes contrôlent eux-même. Cela passe par l’unité la plus large du mouvement ouvrier et de la jeunesse, sur la base de leurs intérêts de classe.
Pour le prolétariat de France, l’exigence principale, celle portée par les Gilets jaunes, est : Macron, démission. Mais il faut aussi poser des mots d’ordres qui permettent de mobiliser pour les attaques en cours ou à venir. Cela passe notamment par l’exigence du retour de la retraite à 60 ans pour tous à taux plein. Dans une perspective européenne, la question centrale est d’exiger l’annulation de la dette étant donné que c’est au nom du paiement de la dette que toutes les attaques sont menées contre les travailleurs et les jeunes. Cela implique la rupture avec tous les traités de l’UE.
Sur quelques situations nationales
Regardons maintenant quelques situations nationales, où les tendances générales identifiées plus haut se vérifient mais qui présentent quelques questions politiques particulièrement représentatives de la crise qui traverse l’UE.
Au Royaume-Uni, la scrutin a été encadré par la question du Brexit. Ici, les deux faits marquants sont l’abstention très élevée, à peine plus d’un tiers des électeurs s’étant déplacé aux bureaux de votes, ainsi que l’effondrement du bipartisme institutionnel. Le parti travailliste et le parti conservateur qui ont historiquement dominé le système politique britannique ne rassemblent à eux deux que 3,8 millions de voix pour près de 50 millions d’inscrits !
Le parti d’extrême droite de Nigel Farage arrive en tête avec 5,2 millions des voix, sur la base de l’effondrement de ses concurrents, et de la polarisation de la vie politique au Royaume-Uni, mais ce chiffre ne correspond qu’à à peine plus de 10 % des inscrits.
En Allemagne, les deux partis qui dominent la vie politique depuis la fin de la seconde guerre mondiale connaissent leur plus bas scores historiques. Le SPD, parti social-démocrate, rassemble moins de 10 % des inscrits, et paie très chèrement ses politiques anti-ouvrières et sa participation à la GroKo (grande coalition regroupant la CDU, parti d’Angela Merkel, et le SPD).
De même, la CDU obtient un score historiquement bas ce qui va continuer à aggraver la crise politique en Allemagne et dans toute l’Europe. Macron n’a-t-il pas cherché à s’appuyer sur la chancelière allemande pour accélérer les politiques anti-ouvrières et anti-démocratiques de l’UE ?
En Espagne, malgré une participation en hausse le taux de participation dépasse à peine les 60 % . Il faut dire que cette hausse de la participation est sûrement due au fait que les élections européennes étaient couplées avec les élections municipales et que le résultat devait déterminer la composition du futur gouvernement, en suspens depuis le mois d’avril.
Ici, aussi les partis institutionnels atteignent des chiffres historique bas : c’est le cas en particulier pour le PP. Car les partis bourgeois de l’État espagnols sont aussi touchés par un processus de décomposition. Ainsi, Ciudadanos, parti pro-monarchiste de droite, allié à LREM de Macron, s’est allié au nouveau parti d’extrême-droite VOX dans plusieurs mairies, alors même que Macron prétend combattre l’extrême-droite…
Dans l’État espagnol, c’est la question nationale qui a dominé les débats, alors que plusieurs représentants nationalistes catalans, sont emprisonnés ou en exil depuis plus d’un an, avec le soutien de l’UE. En Catalogne et dans le Pays-Basque ce sont les formations nationalistes qui arrivent largement en tête.
La gauche radicale qui regroupait Podemos, les héritiers du stalinisme du PCE et une partie du prétendu Secrétariat Unifié de la 4e Internationale, connaît des résultats en baisse : et pour cause.
Ces organisations politiques n’ont qu’un but électoraliste qui repose sur la sauvegarde du système. Une partie des jeunes et des travailleurs s’en sont donc logiquement détournés.
Podemos discute actuellement avec le PSOE pour constituer un gouvernement de « gauche » dans le cadre du respect des traités européens. Tout est dit.
En France, Macron avait mis toutes ses forces pour que les électeurs se déplacent dans les bureaux de vote et que LREM batte le RN, cherchant ainsi à faire du clivage « progressistes pro-UE » contre « populistes anti-UE » la question centrale du scrutin. A peine plus de 50 % des électeurs se sont déplacés, beaucoup moins chez les jeunes et dans les quartiers populaires.
LREM a toujours une base aussi étroite, malgré l’effondrement des autres principaux partis bourgeois que sont le PS et LR. En effet, ces partis qui ont dominé la vie politique depuis le début de la Ve République regroupent à eux deux moins de 7 % du corps électoral. LREM ne rassemble que 10 % des inscrits, à peine plus pour le RN.
Paris le 1er juillet 2019