Contre-réforme du collège : la résistance des enseignants s’organise

manif pour abrogation reforme college

Depuis la rentrée, le ministère et ses relais que sont les rectorats et les inspections académiques, tentent par tous les moyens d’appliquer la réforme des collèges. Dans les quartiers populaires, les coupes budgétaires, les plans de suppression de postes et le manque de formation des enseignants, ont créé les conditions d’une situation explosive.

Ainsi, le gouvernement a mis en place un outil pour détecter et nous citons : les profs « opposants, rebelles, hostiles,irréductibles » à la contre-réforme1. La répression contre ceux qui luttent, contre les militants syndicaux combatifs va donc se poursuivre et s’intensifier. Mais la volonté du gouvernement d’imposer coûte que coûte sa politique, risque fort de se retourner en son contraire. Cette répression porte en elle la radicalisation de ceux qui luttent, qui s’opposent ou qui résistent … En clair de la majorité des professeurs !

Le ministère a choisi de court-circuiter le rejet majoritaire des enseignants en tentant de les associer à la destruction des programmes. De nouvelles pressions s’exercent aujourd’hui sur les profs à travers les conseils d’administration, les conseils pédagogiques, ou encore les conseils d’enseignements. Le ministère cherche ainsi à monter les profs les uns contre les autres. C’est pourquoi les syndicats doivent appeler au Boycott de ces structures de cogestion. Ne soyons pas dupes du soi-disant dialogue social !

Ainsi, conscients du rejet de cette politique, les rectorats sont à la recherche d’enseignants formateurs pour intervenir dans les collèges et « expliquer » la réforme à leurs collègues ! Pour attirer les profs, l’académie de Versailles a même mis en place des stages de formation pendant les vacances de la Toussaint rémunérés 54 euros la journée ! Mais les enseignants ne sont pas dupes, le ministère a du mal à recruter ceux qui vont vendre sa politique …

Les directions syndicales, en premier lieu la FSU, soutiennent la réforme et revendiquent « des moyens pour une bonne application de la réforme des collèges ». C’est scandaleux ! Depuis des années, ils ont usé et abusé de cette soi-disant revendication. Or, force est de constater que les choses n’ont cessé de s’aggraver. Jamais depuis 20 ans au moins, ils n’ont gagné de « bonne réforme ». C’est en grande partie ce qui explique la défiance des bases de la FSU vis-à-vis de leur direction.

Pourtant, les 15 à 20 000 personnes qui ont participé à la manifestation nationale du samedi 10 octobre étaient bien mobilisés pour « l’abrogation de la réforme des collèges » comme le montrait la banderole intersyndicale (FSU, FO, CGT, SNALC, SUD) en tête de cortège.

Malgré la disposition des enseignants, les directions syndicales nationales n’ont appelé à aucune journée de grève et de manifestation nationale ! Et pour cause, elles voulaient faire de ce samedi une promenade du dimanche sans perspectives de lutte. Et pourtant, malgré tous les obstacles, sur le terrain, dans les salles de profs, la résistance s’organise.


Collège Liberté (Drancy, 93) : Succès

de l’heure d’information syndicale contre la réforme du Collège

Nous étions 19 collègues réunis en heure d’information syndicale le jeudi 15 octobre au collège Liberté. Cette réunion appelée par les sections syndicales CGT, FO et SNES avait pour objectif de répondre aux questions concrètes des collègues sur la contre-réforme du collège. Tous étaient inquiets des conséquences concrètes de cette contre-réforme sur les conditions de travail et d’étude des jeunes. En effet, ces dernières années, celles-ci n’ont cessé de se dégrader. L’inquiétude est d’autant plus grande que la Seine-Saint-Denis sert une énième fois de laboratoire…

Contrairement à ce qui est annoncé par le ministère, il est apparu évident pour tout le monde que cette contre-réforme ne réglera rien sur le fond. Et ce d’autant plus que la remise en cause de notre statut, après l’abrogation du décret 50, sera effective dès cette année !Notre charge de travail va exploser, nos obligations de service seront imposées par les chefs d’établissement, les programmes seront encore une fois allégés…

La participation massive (19 profs sur quarante au total dans le collège), et la présence de stagiaires, de néo-titulaires, de professeurs expérimentés, démontre que la politique de Najat Vallaud-Balkacem est largement questionnée. Les enseignants ont par exemple été très attentifs au fait que cette politique s’inscrit dans le cadre de la privatisation exigée par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).

Il s’agit maintenant de continuer ce travail d’explication, de l’élargir pour mobiliser. D’ailleurs, il y a eu ces derniers mois, de nombreuses mobilisations dans les collèges. À n’en pas douter, celles-ci se poursuivront. C’est pourquoi nous devons travailler à construire un mouvement national unitaire, sur la base d’une seule exigence : abrogation de la contre-réforme du collège !