Keno, militant à Solidaires étudiant-e-s Paris 3, sur la préparation de la journée mondiale contre les violences sexistes et sexuelles

24/11/2018 MArche contre les violences sexistes à Paris

À Paris le 15 novembre

1/Comment se présente la marche féministe du 24 Novembre ?

Nous préparons activement, la journée mondiale du 24 novembre contre les violences sexistes et sexuelles. Ce sera en France une journée de mobilisation puisqu’un appel soutenu par de nombreuses organisations syndicales, associations et personnalités, a été lancé avec le slogan #Nous toutes.

Il y a peu d’initiatives nationales liées aux revendications des femmes en France. C’est pourquoi pour nous cet appel est très positif, et nous faisons campagne là où nous sommes, à l’université de Paris 3 Censier pour que le 24 novembre soit un succès.

Nous menons cette campagne syndicale avec le comité « la lutte des classes est féministe » présent sur Paris 3 depuis l’année dernière. Nous avons déjà manifesté ensemble, le 28 septembre, journée européenne pour le droit à l’avortement sûr, libre et gratuit.

Nous faisons connaître l’initiative du 24 novembre aux étudiants depuis le début du mois d’octobre, par des diffusions de tracts et par nos interventions dans plusieurs cours. Nous faisons comprendre dans nos interventions que nous n’obtiendrons des avancées du mouvement féministe que par la mobilisation, la manifestation et la grève.

C’est l’exemple des femmes irlandaises qui ont obtenu le droit à l’avortement l’année dernière après des manifestations très importantes, ou du mouvement Me Too aux États-Unis qui a obtenu la condamnation des coupables pour des cas de viol ou de harcèlement.

Les étudiants et en particulier les étudiantes que nous avons pu rencontrés sont très enthousiastes. Ce n’est pas la volonté de la jeunesse à se mobiliser sur ces questions qui manque, mais les dates de mobilisation unitaire comme celle du 24 Novembre !

2/Comment voyez-vous la mobilisation contre la réforme des retraites ?

Le gouvernement Macron prévoit une nouvelle attaque sur les retraites. Concernant la Sécurité Sociale le plus grand flou règne aujourd’hui. Or c’est l’ensemble des cotisations des salariés qui permet de financer la Sécurité Sociale et le système de retraites par répartition.

Ces deux acquis sociaux ont été obtenus en 1945, alors que les caisses de l’état étaient vidées par l’effort de guerre. Aujourd’hui, nous avons donc largement les moyens de les financer à hauteur des besoins.

Pour l’instant nous bénéficions d’un système de solidarité inter-générationnelle. En effet, les cotisations des actifs financent les pensions des retraités.

Si cette attaque passe, on devra individuellement, épargner ou placer notre argent dans des fonds de pension privés, ou des groupes d’assurance maladie, qui veulent uniquement faire des profits.

L’étudiant est un travailleur en formation, l’accès à la retraite le concerne donc directement. En tant que syndicaliste étudiant nous défendons les cotisations sociales et les retraites par répartition. Nous rejetons la prochaine réforme des retraites du gouvernement Macron et nous participerons aux mobilisations à venir !

Par ailleurs, la Sécurité sociale étudiante a été supprimée à cette rentrée. Cela constitue une attaque très grave, car cette caisse qui était autonome du régime général, a toujours été excédentaire. En conséquence, les frais médicaux des étudiants faisaient partie des mieux remboursés.

Certes les droits d’inscriptions sont moins élevés par rapport aux années précédentes, mais cela implique une dégradation de l’accès aux soins, pour tous ceux qui n’auront pas les moyens de payer par une mutuelle étudiante.

3/ Que pensez vous du « salaire étudiant » et de « l’allocation d’autonomie » ?

Certaines organisations étudiantes revendiquent un « salaire étudiant » ou une « allocation d’autonomie » comme la solution miracle à la précarité étudiante.

Quand on sait que le gouvernement Macron veut fermer les portes de l’Université aux enfants d’ouvriers, proposer ce genre de revendications est vraiment réactionnaire.

En effet étant donné le processus de sélection sociale qui pourra vraiment bénéficier de cette allocation ou de ce salaire ? Certes on versera plus d’argent, mais seulement à une minorité qui aura les moyens financiers d’étudier.

Ce sont les bourses sur critères sociaux qui sont insuffisantes, à cause des coupes budgétaires et de la privatisation des CROUS (centres régionaux des œuvres universitaires sociales).

Nous combattons donc toutes ces revendications, et à l’inverse nous demandons la revalorisation du montant des bourses et le réinvestissement financier de l’État à hauteur des besoins.

4/Aurais-tu quelque chose à ajouter ?

Notre signature apparaît encore sur le site internet du Front Social alors que nous n’en faisons officiellement plus partie depuis Juillet 2017. Nous sommes étonnés que les organisateurs du Front Social continuent à utiliser notre nom contre notre gré.

Ce n’est pas la première fois qu’une organisation utilise notre nom. Apparemment , c’est devenu une mauvaise habitude de la part de certaines équipes militantes… nous souhaitons que cela cesse.