Luttes des classes : Colère et ressentiment

Les salariés du parc d'attractions de Marne-la-Vallée, qui compte 17.000 salariés, demandent notamment une augmentation de salaires de 200 euros par mois et le paiement double des dimanches travaillés. Les travailleuses et les travailleurs en grève du parc d'attractions , qui compte 17.000 salariés, demandent notamment une augmentation de salaires de 200 euros par mois et le paiement double des dimanches travaillés. photo Disney Cast Member on Strike @LoskLive

Le gouvernement cherche à « tourner la page » de la contre-réforme des retraites, à « passer à une autre séquence » dans le jargon des technocrates de la communication politique, de la propagande.

Il lui faut maintenant imposer les autres volets de sa contre-réforme : l’assurance chômage et une nouvelle loi travail dont l’aspect du « partage de la valeur », etc pour tenter de rendre irréversible la contre-réforme des retraites.

Comment ? En amenant les dirigeants des organisations syndicales de salariés à « discuter » de ces volets, les impliquer en définitive dans la mise en œuvre de la contre-réforme des retraites. D’où les « invitations » à Matignon « en format bilatérale », l’un après l’autre.

Le but est d’infliger aux travailleurs une défaite à froid qui ouvrirait un boulevard aux exigences capitalistes, sur la base non plus d’une « simple » intégration des syndicats à l’État et à l’entreprise, mais d’un affaiblissement durable de ceux-ci.

Aussi, le Medef, particulièrement discret ces derniers mois, commence à redonner de la voix et les exigences de baisse des impôts, des cotisations sociales et de renforcement des « incitations », des subventions aux capitalistes reviennent en force dans ses expressions.

Mais il y a loin de la coupe aux lèvres. La colère perdure et le ressentiment s’accroît de jour en jour...

Le gouvernement multiplie les provocations et apporte de l’eau au moulin de l’extrême-droite de façon à faire diversion et à semer le trouble et la division parmi les rangs des travailleurs.

Ainsi, la décision de déplacer les sans-abris de la région de Paris vers la province correspond à cet objectif.

Patronat et gouvernement marchent la main dans la main pour attaquer les travailleurs, les syndicalistes, partout où ils se manifestent ou se sont manifestés ces derniers mois.

La répression syndicale bat son plein et la réponse de l’intersyndicale est loin d’être à la hauteur de l’offensive du gouvernement.

Pas un licenciement, pas même une sanction ne doit rester sans riposte, pas une évacuation de piquet de grève par la police ou par des nervis ne doit être possible. De même les convocations de militants, leur mise en examen éventuelle, ne doivent pas s’opérer dans le silence.

Tolérance zéro pour la clique Macron-Borne-Darmanin-Cioti-Le Pen-Zemmour et leurs commanditaires du CAC 40 !

Toutes les tentatives contre les travailleurs, les travailleuses et les syndicalistes doivent être recensées et doivent recevoir une réponse unitaire, par les moyens de la lutte des classes.

Pratiquer la seule voie judiciaire condamnerait les travailleurs à de longues années de procédure alors que c’est tout de suite, maintenant qu’il faut riposter et faire reculer patronat et gouvernement.

Toute mobilisation pour les salaires, pour l’emploi, les conditions de travail, etc. doit obtenir un soutien inconditionnel et un soutien à l’échelle du pays.

La bourgeoisie, le gouvernement doivent craindre la colère populaire, le ressentiment doit se transformer en une force mobilisatrice à laquelle rien ne pourra résister.

C’est l’enjeu de ces prochaines semaines, sans attendre, au-delà du 6 juin qui doit être massif pour l’exigence du retrait de la contre-réforme : seul le rapport de forces compte. Des millions doivent se faire entendre.

C’est la seule voie pour ouvrir une issue politique positive dans le sens de l’intérêt des exploités et de la jeunesse.