Pour l’honneur des travailleurs, pour un monde meilleur, pour un gouvernement des travailleurs ! Édito de L’Internationaliste 188

le Mercredi 18 décembre 15h00
La démission de Delevoye est le résultat de la grève générale (visible les jours de manifestation nationale…) qui s’installe par en bas, dans les assemblées générales sur les lieux de travail, malgré l’opposition des directions syndicales bureaucratiques fédérales et confédérales qui ne veulent pas rompre le dialogue avec le gouvernement.
Bien au contraire, en acceptant le « débat » avec Darmanin sur BFM TV le dimanche 15 décembre, Martinez joue le jeu de la pitoyable communication du gouvernement, allant ainsi contre la volonté majoritaire et l’exigence du retrait pur et simple de la contre-réforme Macron-Philippe-Delevoye.
Avec cette démission, c’est tout l’édifice gouvernemental qui est fragilisé, c’est aussi l’objectif réel de cette réforme qui est dévoilé : la mise en place de fond de pension ! Les mêmes qui sont rejetés massivement par la révolution chilienne…
Les représentants du plus grand fonds d’investissement au monde, très intéressés par la loi Pacte et la réforme des retraites, ont déjà rencontré à plusieurs reprises Macron et Delevoye, l’ex-haut-commissaire aux retraites. Le lobby dont fait partie BlackRock en France, l’AFG, a également multiplié les actions d’influence sur la loi Pacte auprès des dirigeants français (source Libération).
Et Capital d’ajouter, « la baisse des cotisations sur les hauts revenus va offrir une plus grande place à la retraite par capitalisation, l’un des prés carrés de BlackRock, le plus grand fonds du monde murmure à l’oreille de l’Élysée depuis le début du quinquennat »

La démission de Delevoye n’en déplaise aux médias bourgeois, est bien une première victoire pour les travailleurs, elle ne peut que renforcer la détermination et la volonté d’aller jusqu’au bout, la grève générale jusqu’au retrait.
Elle traduit la détermination des salariés, des jeunes, des femmes (de tous ceux et celles en particulier qui rejoignent les piquets de grèves et les blocages, comme nos militants)
C’est un premier recul partiel du gouvernement qui ne peut que renforcer le mouvement profond qui s’est construit par en bas, dans les assemblées générales sur les lieux de travail en opposition à la bureaucratie syndicale, qui elle par en haut, tente de reprendre le contrôle et de briser les assemblées générales réellement démocratiques en expliquant qu’il faut lever les blocages – et donc la grève…
La démission de Delevoye est donc aussi une défaite pour la bureaucratie syndicale et politique !
Personne ne pourra stopper cette révolte profonde qui pose d’ores et déjà la question de la grève générale pour chasser Macron, son gouvernement et toutes ses contre-réformes, le retour en force du Macron démission des gilets jaunes en quelque sorte…
Les directions syndicales bureaucratiques fédérales et confédérales ont maintenant un mandat impératif…qu’elles chercheront à trahir en permanence. C’est pourquoi il faut continuer à exiger d’elles qu’elles appellent à la grève générale (qu’elles mettent tous leurs moyens, en particulier financier, au service de la grève) et qu’elles rompent toutes les discussions avec le gouvernement !
Depuis la lutte contre la loi travail en 2016 et la soi-disant grève perlée promue par la bureaucratie syndicale à la SNCF, le mouvement ouvrier, le prolétariat, les femmes, la jeunesse, ne cessent de se mobiliser et n’ont plus confiance envers les directions syndicales bureaucratiques.

Le mouvement des Gillets Jaunes a quant à lui marqué un tournant majeur dans la situation politique en mettant à nue l’inertie des directions syndicales bureaucratiques fédérales et confédérales.
Rappelons-le les abstentionnistes d’hier, honnis par les médias bourgeois, ont fait irruption avec les gilets jaunes, et cloué le bec à tous ceux qui avaient enterré le prolétariat révolutionnaire et le marxisme (en glosant par exemple sur la « conscience des travailleurs »).
Le prolétariat révolutionnaire, les femmes, la jeunesse qui s’abstiennent massivement – refusant ainsi de jouer le jeu pro capitaliste de l’alternance – se sont mis en mouvement pour prendre leurs affaires en main.
À mesure que les grèves et les manifestations ont grandi, à mesure que la résistance pied à pied contre les contre-réformes s’est généralisé dans toute la société (étudiants, enseignants, hospitaliers, pompiers, Gillets Jaunes, migrants…), la répression et la remise en cause des droits et libertés démocratiques se sont aussi accentuées, et les masses se sont radicalisées.
Les travailleurs ont compris que Macron-Castaner s’inscrivent dans la droite ligne d’Hollande-Valls, celle tracée par les traités capitalistes de l’UE.
Aujourd’hui, les directions bureaucratiques syndicales fédérales et confédérales sont sous la pression constante des mobilisations par en bas, comme l’ont prouvé les grèves « sauvages » des cheminots et de la RATP, mais aussi celle des urgences qui dure depuis des mois.
Les travailleurs, les jeunes, les retraités, exigent l’unité, car ils ont compris que seul un mouvement de grève d’ampleur nationale de toute la classe ouvrière pourra en finir avec ce gouvernement et sa politique.
Ils ne laisseront personne décider à leur place, ils choisiront eux-mêmes leur direction, ils ne laisseront personne, ni aucune organisation leur dicter la conduite à suivre. La jeunesse, les femmes, la classe ouvrière ont soif de démocratie directe !
Nous l’avions dit, en particulier depuis 2016, avec des avancées et des reculs (dus en particulier à l’inertie des directions syndicales bureaucratiques fédérales et confédérales), dans un processus inégal et combiné de mobilisation, répression, grève, manifestations, et de crise politique institutionnelle et des partis (nourrie en particulier par l’abstention), les travailleurs avancent vers la centralisation des luttes, vers l’affrontement politique, vers la grève générale.
Dans ce contexte, le faux dialogue social qui s’installe ce 18 décembre entre le gouvernement et les directions syndicales confédérales a pour principal objectif de défaire la grève générale qui s’installe. C’est pourquoi l’intersyndicale appelle à la dispersion (la multiplication des « actions » en langage bureaucratique), et ne prévoit même plus – le minimum syndical !- une date nationale de manifestation…
Les travailleurs ne sont pas dupes, ils ne se laisseront pas faire. Le 5 décembre près de 1,5 million de personnes se sont mises en grève et ont manifesté, et le 17 décembre nous étions près de 1,8 millions à crier « grève générale jusqu’au retrait » ! Les jeunes, les salariés ont compris que c’est la seule voie à suivre pour la victoire, pour imposer une défaite à Macron et sa politique.
Directions syndicales, fédérales et confédérales, rompez les discussions avec le gouvernement !
Grève générale jusqu’au retrait total du projet Macron-Delevoye !
Pour un gouvernement par et pour les travailleurs :
Comité national de grève issu des assemblées générales de grévistes sur les lieux de travail !
Grève générale pour chasser Macron, son gouvernement et sa politique !

