Pas touche au code du travail ! Pas touche à la durée légale du temps de travail !

Le Code du Travail

Paris le 6 novembre 2015

Le gouvernement alourdit encore son bilan anti-ouvrier en annonçant sa volonté de liquider le code du travail. Après l’Accord National Interprofessionnel de 2013, après la loi Macron, après l’accord sur les retraites complémentaires, après les attaques contre la santé publique et l’éducation publique Manuel Valls a annoncé, le mercredi 4 novembre, sa volonté de « récrire » le code du travail d’ici à 2018.

L’argument est toujours le même : en « flexibilisant » – c’est-à-dire en attaquant les conquêtes ouvrières et en baissant les salaires – on va relancer l’économie et créer des emplois. Partout où cela est appliqué, c’est exactement le contraire qui se passe : baisse généralisée des salaires, explosion du chômage, de la précarité et de la pauvreté. Dans le même temps les actionnaires et les grands patrons se goinfrent. L’annonce de Valls, c’est une attaque supplémentaire d’une extrême brutalité contre les conquêtes ouvrières, c’est-à-dire contre les droits de tous les travailleurs. La première cible ? Le temps de travail, dès 2016 !

Comme il est désormais courant parmi le personnel politique de la bourgeoisie, le chef du gouvernement a joué sur les mots pour semer le trouble et la confusion. En effet, par la voix de la ministre du travail, M.El Khomeri, il a affirmé que la durée légale du temps de travail de 35 heures par semaine resterait inchangée, et que les heures effectuées au-delà de cette durée seraient payées en heures supplémentaires.

Or, l’enjeu pour le gouvernement et le patronat de la contre-réforme est, précisément, de vider de son contenu la notion même de durée légale.portant sur le temps de travail. C’est la première étape de la liquidation du code du travail. 35 heures par semaine, c’est une moyenne : l’idée du gouvernement est de généraliser les mesures dérogatoires aux 8 heures quotidiennes et aux 35 heures hebdomadaires et de généraliser le travail de nuit, les dimanches et jours fériés. Si à cela on ajoute la multiplication du temps partiel, les missions d’intérim, les périodes de chômage, on voit que la durée légale du temps de travail n’est plus qu’une idée théorique sur un bon de papier. Tout ça pour répondre aux intérêts des patrons et faire la maximum de bénéfices.

L’autre enjeu de cette contre-réforme c’est de contraindre les syndicats des travailleurs à négocier, entreprise par entreprise, l’abolition de la durée légale du temps de travail. Voilà ce qu’est réellement le dialogue social, museler les syndicats et les obliger par loi à mettre en place les politiques anti-ouvrières chères aux patrons et aux actionnaires. Les travailleurs qui ne collaborent et qui s’opposent à ces mesures sont victimes de répression anti-syndicale et finissent devant les tribunaux. C’est ce qui se passe à Air France.

L’heure est grave pour les travailleurs. Face à la violence des attaques du gouvernement il est impossible de rester passif. C’est pourquoi, face à une attaque d’une telle ampleur, le rôle des organisations syndicales est de rompre immédiatement les négociations avec le patronat et le gouvernement. Il n’y a rien à négocier. Face à la violence de la politique anti-ouvrière du gouvernement, il est nécessaire de travailler à la mobilisation unie des travailleurs et des jeunes pour empêcher l’application des annonces faites par M. Valls et sa ministre du travail.

Le GSI appelle tous les travailleurs et tous les jeunes à se mobiliser et à s’associer à toutes les initiatives unitaires qui entendent combattre la remise en cause du code du travail et de la durée légale du temps de travail.