Retraites : pour battre Macron, il faut battre les patrons !

Encore une fois, revenons-y : le but de la contre-réforme des retraites portée par É. Borne, la sixième depuis 1993, n’est pas de sauver les retraites par répartition, mais d’en faire des coquilles vides, de les amener à la faillite !

Celles du régime général, comme celles des régimes spéciaux, c’est pourquoi le préalable de ce sabotage est la disparition de ces derniers.

Non pas par souci d’« équité », de « justice » comme le prétendent les diviseurs de tous poils, mais parce que la manne financière destinée aux capitalistes en serait élargie considérablement.

Ajoutons-y le régime de la Fonction publique qu’ils rêvent de basculer du budget de l’État à celui de la sécurité sociale et la coupe serait pleine : en tout ce sont des centaines de milliards d’euros qui sont en jeu !

Aussi, qu’il s’agisse de l’assurance maladie ou des retraites, il faut mettre à nu le double langage des gouvernements qui se sont succédé depuis des décennies.

Ainsi quand Macron a rencontré le dirigeant de Blackrock en 2019, ont-ils discuté de la défense des retraites par répartition ou du développement de « l’épargne retraite », c’est-à-dire des fonds de pension, de la capitalisation ?

Oui, depuis 1947, tous les gouvernements ont tous eu pour ambition de vider les caisses de la sécurité sociale au profit des capitalistes. Ces derniers l’exigent, les institutions internationales à leur service relaient puissamment leurs attentes.

Institutions auxquelles s’ajoute toute une bureaucratie au service des capitalistes : les McKinsey et consort, la pléthore de cabinets d’avocats d’affaire et leurs tribunaux d’arbitrages, les sociétés de conseil et autres agences de notation, experts-comptables, etc. Fonds spéculatifs, banques, assurances…

L’Union européenne et les gouvernements des pays membres ne sont que des exécutants zélés de cette politique qu’ils nomment « les réformes », contre-réformes en réalité, indiscutables, incontestables. Encore que…

À l’échelle d’un pays comme la France, Macron veut la contre-réforme des retraites, car le MEDEF et ses affidés l’ordonnent.

Depuis des décennies, le mille-feuille des exonérations s’épaissit, privant la sécurité sociale de recettes, creusant son déficit, alimentant les actionnaires en dividendes. Car pour le MEDEF et l’État les salaires doivent baisser, ils appellent ça « la baisse des coûts salariaux ».

  • Cela passe par la baisse du salaire indirect et socialisé que constituent les cotisations sociales versées à la sécurité sociale, aux caisses de retraites.

Depuis que l’État a pris le contrôle de la sécurité sociale et a intégré son budget à la nébuleuse des « comptes publics » tous les prétextes sont bons pour mettre sur son dos de nouvelles charges : la crise de la Covid-19 a été une démonstration de cette politique de pillage de notre salaire indirect et socialisé.

Le budget de la sécurité sociale est devenu une vache-à-lait pour les capitalistes.

  • Cela passe par l’inflation, salaires bloqués, qui aboutit à une baisse des salaires en termes réels. À la place des primes « défiscalisées » et « désocialisées », l’intéressement et à l’actionnariat salarié !

« Travailleurs, tirez-vous une balle dans le pied en acceptant une baisse des salaires contre la promesse de miettes de dividendes ». Voilà en substance le langage du MEDEF et du gouvernement !

« Travailleurs, battez-vous pour virer votre collègue afin de vous partager sa dépouille ». Voilà en substance le langage du MEDEF et du gouvernement !

Tous les travailleurs l’ont compris : accepter plus de 60 ans, aujourd’hui 64 ans, c’est accepter 65, 66, 67, 70 ans demain et après‑demain, c’est accepter que la baisse des pensions de retraites brutes soient sur la table à l’occasion de la prochaine contre-réforme !

Pour battre Macron-Borne-Darmanin-Le Maire et compagnie, il faut battre le MEDEF ! Il faut le frapper au portefeuille ! Par la grève, car il n’y a pas d’autre solution ! Par la grève et la manifestation !

Il faut agglomérer les mécontentements ouvriers jeunes et populaires et non pas faire converger (quand ?) des luttes (lesquelles ?).

Oui, il faut s’opposer aux fermetures de classes et d’écoles, s’opposer aux fermetures de lits et d’hôpitaux, de maternités.

Oui, il faut s’opposer aux charrettes de licenciements qui continuent derrière le discours officiel sur la baisse du chômage et les « difficultés de recrutement » !

Oui, il faut exiger des augmentations de salaires de façon à neutraliser l’inflation (cela s’appelle l’échelle mobile des salaires).

Mais imposer le retrait pur et simple du projet Macron-Borne-Roux de Bézieux c’est se donner les moyens de mettre fin à toute cette politique de recul social et démocratique.

Pour cela, nous toutes et tous, les opprimés, devons nous réunir face aux oppresseurs, au grand jour, massivement, sans ruser, sans RTT, ni télétravail : par la grève, en cessant le travail en concertation avec nos collègues, en nous réunissant et en débattant démocratiquement.

Cela s’appelle la grève générale.

Ce n’est pas un gros mot. Ce n’est pas une utopie. Ce n’est pas une marotte idéologique.

C’est une exigence de survie, une nécessité impérieuse.