Mobilisations à Toulouse contre des attaques antisyndicales 

Rassemblement de la CGT devant la Bourse du Travail de Toulouse en 2015 contre la répression anti-syndicale

Article de L’Internationaliste n° 155 de Juillet-août 2015

Toulouse, Juillet 2015

Halte à la répression de l’activité syndicale dans l’académie de Toulouse!

L’intersyndicale de Toulouse (CGT Educ 31, SUD 31, FSU 31) a appelé à la grève, à continuer la mobilisation en se rassemblant devant le rectorat le jeudi 18 juin pour soutenir et exiger l’arrêt des poursuites contre les six enseignants du collège de Bellefontaine.

Ces poursuites sont une attaque au droit syndical ! Du 27 novembre au 15 décembre 2014, une grève de près de trois semaines a rassemblé 90% des enseignants et personnels du collège Bellefontaine, à Toulouse, en lien avec les autres établissements concernés de l’académie, contre le manque de moyens accordés pour la mise en œuvre de la nouvelle politique d’éducation prioritaire et contre l’absence de prise en compte des personnels précaires. Depuis ce mouvement de grève, ces enseignants subissent des répressions liées à leur intervention syndicale : baisse de note administrative, mutations forcées, procédure disciplinaire pouvant aller jusqu’à leur radiation ! Le Rectorat n’a mis en place aucune mesure, si ce n’est une médiation qui sert aujourd’hui à charger les dossiers des enseignants incriminés.

Le 22 mai 2015, cinq enseignants du collège Bellefontaine se sont vu annoncer par courrier une mutation « dans l’intérêt du service » et le lancement d’une procédure disciplinaire pouvant aller jusqu’à leur radiation de la fonction publique. Le 27 mai 2015, une sixième enseignante recevait une convocation pour un conseil de discipline à son encontre le jeudi 18 juin. Elle avait déjà fait l’objet d’une suspension par mesure conservatoire pour quatre mois au sujet d’un mail d’usage privé rendu public mais classé sans suite par le Procureur de la République.

Une campagne de soutien à ces enseignants a été lancée (voir l’Internationaliste n°153). Cette campagne a déjà acquis une répercussion nationale, avec de nombreuses signatures récoltées à travers la France et transmises notamment à la CGT Educ 31.

Devant le rectorat de Toulouse, le jeudi 18 juin 2015, nous étions une quarantaine extrêmement motivés, dynamiques et conscients des enjeux de cette journée, avec une grande majorité de militants syndicaux. L’action consistait à faire du bruit tout autour du rectorat le matin pendant la CAPA (commission paritaire) qui se tenait au même moment.

Les manifestants se sont mobilisés pour condamner ces poursuites et ces attaques contre le droit syndical. Ils exigent la réintégration des enseignants de Bellefontaine et l’arrêt des poursuites à leur encontre. Jamais une telle répression n’avait été tentée en Haute-Garonne.

Cette attaque contre les enseignants de Bellefontaine s’inscrit dans un contexte national de résistance contre la répression antisyndicale. Plusieurs dossiers frauduleux ont été montés cette année à travers le pays contre des militants syndicaux afin de stopper les mobilisations. Mais les enseignants refusent de se laisser faire ! Cette répression dont sont victimes les militants syndicaux est à mettre en lien avec l’objectif du gouvernement, de privatiser, de détruire l’enseignement public avec le prétexte de la réduction des dépenses publiques et du remboursement de la dette. Les militants syndicaux refusent la destruction de l’enseignement et se dressent contre toutes ces réformes visant à rendre l’école compétitive, à privatiser notre système éducatif creusant les inégalités entre les élèves, et se battent pour le maintien d’un système public d’éducation.

Expulsion de la CGT de la bourse du Travail de Toulouse !

La CGT 31 rassemblant tous les secteurs de la CGT (éducation, fonction publique, commerce, police, transport…) a appelé à une journée de grève et de rassemblement pour continuer la mobilisation contre l’expulsion de la CGT de la Bourse du Travail de Toulouse.

La Bourse du Travail est indissociable du mouvement ouvrier. Inaugurée en 1892 en présence de Jean Jaurès, les clés ont été remises au secrétaire général de la CGT en 1931, par le maire. L’hébergement des organisations syndicales par les institutions, n’est pas un coût, mais un droit constitutionnel reconnu de tous les travailleurs!

« Il fallait absolument redresser les finances » a déclaré Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse. L’hébergement des organisations syndicales au sein de la Bourse du Travail serait une dépense bien trop onéreuse. Or, le maire de Toulouse ne condamne pas la baisse des dotations de l’État aux communes, instaurée dans le cadre de la décentralisation et opérée au nom de la diminution des dépenses publiques et du remboursement de la dette pour faire payer la crise aux travailleurs.

Or cet hébergement s’élève à 63 centimes d’euros par an et par contribuable de Haute-Garonne ! Dans ce montant, la Bourse du Travail revient à 3 centimes d’euros par an, alors que plus de 2500 salariés y sont reçus gratuitement tous les ans par des militants, au titre de leur engagement syndical.

De plus, tout au long de son histoire, la Bourse du Travail a joué un rôle déterminant dans la défense des intérêts des travailleurs. C’est notamment là que furent organisées au niveau intersyndical et interprofessionnel, les luttes contre le CPE en 2006 et contre la contre-réforme des retraites de 2010.

Cette obligation de quitter les lieux est une attaque contre ce syndicat et à travers lui contre les intérêts de tous les salariés. Et cela fait suite aux précédentes attaques engagées contre les syndicats au Blanc-Mesnil (93), à Saint-Quentin (02) et à Nice (06).

La journée du vendredi 19 juin 2015 a rassemblé environ 300 militants de la CGT 31, dont l’objectif était de faire pression et d’empêcher la bonne tenue du dernier conseil municipal avant l’été. Il s’agissait d’une journée très importante de lutte, car cela constitue une attaque supplémentaire contre les travailleurs, contre les syndicats. Lors de ce rassemblement, tous les Haut-Garonnais étaient appelés à soutenir la poursuite de l’hébergement gratuit des organisations syndicales, constituant un des remparts pour défendre le droit des salariés.

Nous GSI, soutenons les enseignants subissant des répressions anti-syndicales et exigeons l’abandon des poursuites disciplinaire et leur réintégration. Nous condamnons aussi l’expulsion de la CGT et exigeons son maintien au sein de la Bourse du Travail de Toulouse.