Éducation : l’Europe reconfine, J. M. Blanquer maintient la rentrée le 4 janvier

Déclaration des enseignants du MCI, le 12/01/21.

Le lundi 4 janvier, tous les personnels de l’éducation et les 12 millions d’élèves ont fait leur rentrée après les congés de noël. Pourtant, l’Angleterre, l’Irlande du Nord, l’Écosse, l’Allemagne, l’Autriche, les Pays-Bas, le Luxembourg, la Grèce, la Catalogne, la moitié des régions d’Italie ont déjà annoncé que les écoles ne rouvriront pas avant mi-janvier. Autrement dit, la France est le seul pays d’Europe de l’ouest dans lequel la rentrée scolaire a eu lieu… comme si de rien n’était !

Le virus qui a muté en Angleterre, le rend plus contagieux et touche les jeunes. C’est pour cette raison que la très grande majorité des pays européens ont décidé de reconfiner, de fermer les établissements scolaires, et donc de reporter la rentrée des classes après les fêtes de fin d’année.

Et pour cause, les préconisations des scientifiques étaient assez explicites : « ne commettons pas la même erreur que lors de l’arrivée de la première vague en Italie, pas de procrastination en Europe : ne rouvrons pas les écoles début janvier. » ( Antoine Flahaut, épidémiologiste et directeur de l’Institut de santé globale à la faculté de médecine de l’Université de Genève).

On se souvient que quelques jours avant les vacances de Noël, mardi 15 décembre, Jean Castex, le 1er ministre, annonçait que « Si vous pouvez ne pas amener vos enfants à l’école jeudi et vendredi, vous le faites, ce n’est pas une obligation ». Il faisait donc comprendre que les écoles sont un lieu de contamination.

Quinze jours plus tard, des syndicats, des associations de parents et des scientifiques demandaient le report de la rentrée : « est-il possible que la rentrée de janvier soit décalée compte tenu du brassage pendant les fêtes ? ».

La réponse du ministre a été sans appel : « Ce n’est pas du tout l’option privilégiée », arguant que les études scientifiques montrent qu’ « on réussit à moins se contaminer en milieux scolaire » et que « les professeurs sont un peu moins contaminés que le reste de la population ».

Dimanche 3 janvier, veille de la rentrée, même son de cloche de la part du ministre sur la chaîne de propagande patronale BFM-TV : «Les enfants iront à l’école demain comme prévu. ». Il l’a encore répété le dimanche suivant,le 10 janvier, au Grand Jury RTL : « Je suis très attentif à ce qu’on ne ferme les écoles qu’en dernier ressort. »

Et pourtant, plusieurs cas du variant anglais VOC 202012/01 ont été détectés. À Bagneux en Ile-de-France, c’est une animatrice de centre de loisir qui a été testée positive. Or, comme cette animatrice est en contact avec des enfants, il va de soi que les établissements scolaires, les écoles, les collèges et les lycées sont de fait des lieux de forte contamination.

Le protocole sanitaire national est totalement insatisfaisant, puisque le ministère et le gouvernement ne veulent pas remettre en cause leur politique de privatisation. Pour des conditions sanitaires décentes, il faut faire tout le contraire de la politique actuelle de J. M. Blanquer : créer des postes à hauteur des besoins, mettre en place des demi-groupes quand cela est nécessaire, construire des locaux scolaires, recruter du personnel, des infirmières scolaires, des assistantes sociales, etc.

On le voit bien, il n’y a rien à attendre du gouvernement Macron-Castex-Blanquer. Il n’y a que par notre mobilisation que nous obtiendrons des conditions de travail et sanitaires décentes.

C’est pourquoi nous appelons tous les enseignants, de la maternelle à l’université, à s’emparer de la date du mardi 26 janvier, et à faire grève !