Le projet de loi « confortant le respect des principes de la République » doit être retiré
Communiqué des jeunes du MCI

Communiqué des jeunes du MCI
Le 25 Avril 2021
Depuis l’adoption de l’état d’urgence sanitaire en mars 2020, le gouvernement Macron en profite pour faire passer son programme capitaliste et ultra-réactionnaire. Il instrumentalise la lutte contre la covid-19, la lutte contre le terrorisme, ou contre le racisme !
Que lui importe que le nombre de victimes du coronavirus atteigne les 100 000 victimes ? Que lui importe l’épuisement des personnels hospitaliers ? Que lui importe les vagues de contaminations dans les établissements scolaires dans les écoles, les collèges ou les lycées ?
L’état d’urgence sanitaire qui annule la durée légale du temps de travail, qui réquisitionne des personnels soignants, qui entrave le doit de réunion et de manifestation permet au patronat et au gouvernement d’aller très loin et très vite dans la remise en cause de nos acquis et de nos libertés démocratiques.
C’est dans ce contexte, que doit être adopté le projet de loi confortant le respect des principes de la République, anciennement loi Séparatisme. Cette nouvelle loi d’exception s’ajoute à tout l’arsenal législatif répressif.
À la suite d’une campagne hystérique menée par toute la droite de Bayrou à Le Pen, le Sénat a adopté un amendement dans le cadre de ce projet de loi.
Prenant prétexte de réunions fermées (et internes) organisées par l’UNEF, un représentant typique de la « droite décomplexée, Stéphane Le Rudulier, sénateur des Bouches-du-Rhône, a présenté un amendement qui vise ceux « qui interdisent à une personne ou un groupe de personnes à raison de leur couleur, leur origine ou leur appartenance ou non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée de participer à une réunion ».
Dans l’exposé des motifs ce sénateur a expliqué que ces événements ont « mis en exergue que les conditions de dissolution d’une organisation syndicale dans notre droit sont complexes ». D’où la volonté de « combler ce vide juridique ». Les intentions sont donc claires.
Or, pourtant, il se trouve que cet amendement a été adopté avec l’appui de sénateurs se réclamant de la « gauche ». Soyons clairs : c’est une nouvelle trahison. La droite vient de poser les bases d’une législation permettant de dissoudre une organisation syndicale, pas seulement un syndicat étudiant. Le cinéma, les simagrées autour de l’UNEF n’est qu’un prétexte.
Soyons encore plus clairs. Nous avons vu la dérive de l’UNEF qui est devenu un syndicat d’accompagnement de toutes les contre-réformes à l’université, dans l’enseignement supérieur et la recherche, d’accompagnement d’un processus qui mène à la privatisation des universités.
Pour cela nous l’avons combattu, la combattons et la combattrons, mais en aucun cas nous n’accepterons sa dissolution par l’État.
En 2019, nous avons entendu un député MODEM – du même département que le sénateur Le Rudulier – demander la dissolution de l’UD CGT des Bouches-du-Rhône qui avait eu l’outrecuidance d’interrompre un meeting de la « majorité » jupitérienne pour demander des comptes à propos de la fermeture de la centrale de Gardanne !
La clique bonapartiste ambitionne toujours de créer un syndicalisme intégré à l’État qui serait la courroie de transmission des intérêts capitalistes dans le mouvement ouvrier. Ceux qui n’accepteraient pas seraient dissous. C’est cela le contenu réel de « l’amendement Le Rudulier ».
Le flicage est devenu l’obsession du gouvernement ! Il lui faut toujours plus de régime d’exception, de lois qui attentent à toutes nos libertés fondamentales, toujours plus de flicage. Jusqu’à quand ?
Plutôt que de nourrir son délire sécuritaire et les appétits sans limites des « sociétés de sécurité », la priorité devrait être la vaccination de l’ensemble des étudiants et des personnels de l’université, la lutte contre la précarité étudiante par l’augmentation des bourses et des logements universitaires !
Mais ne nous y trompons pas, les grèves et les mobilisations sont déjà en cours. Les révoltes sociales sont à venir, et le gouvernement veut avoir les mains libres pour dissoudre toutes les associations.
Pour défendre nos libertés démocratiques et nos conditions de travail, il faut se mobiliser dans l’unité et ouvrir la perspective de la Grève Générale.
Macron est le Thiers* du XXIème siècle. C’est pour cela que nous devons reprendre le flambeau de la Commune de Paris, et chasser Macron pour aller vers un gouvernement par les travailleurs, pour les travailleurs !
* Nommé chef du pouvoir exécutif en février 1871, il est chargé des négociations avec l’Allemagne. Menée par les troupes du gouvernement — réfugié à Versailles —, la répression de la Commune de Paris fait plus de 25 000 morts lors de la « semaine sanglante » en mai 1871.