Privatisation et répression à l’université Paris-10-Nanterre !

Par Loïc, syndicaliste de Solidaires Étudiant-e-s Nanterre et militant du GSI-UIT
Avec l’autonomie des universités (loi LRU), votée en 2007 sous Sarkozy, les universités ont été sommées d’accélérer leur processus de privatisation. De façon symptomatique, l’université « Paris 10 » est devenue « Paris Ouest Nanterre – La Défense » reflétant le poids toujours plus grand des multinationales sur l’université publique.
Les fusions d’universités (engagées par Hollande depuis 2013) avec la loi Fioraso sont dans la continuité de cette politique de destruction-privatisation de l’enseignement supérieur.
L’objectif, ce sont des facs plus sélectives, formant donc moins d’étudiants, avec des diplômes qui ne sont plus adossés au code du travail, et que l’on va nous faire pourtant payer très cher. A titre d’exemple, le « Diplôme d’Université Coach en transition professionnelle » coûte 9500 euros l’année !
Pour autant, la hausse généralisée des frais d’inscription n’a pas encore eu lieu. Pour cela, les facs ont besoin au préalable de mettre aux pas les syndicats combatifs d’étudiants et de travailleurs. C’est pour cela que globalement la direction de l’université de Nanterre entrave l’exercice du droit syndical.
Plus spécifiquement, Solidaires Étudiant-e-s lui pose un sérieux problème puisque nous mobilisons les étudiants contre la privatisation de l’université, contre la fusion avec l’université de St Denis, et pour l’abrogation des lois LRU et Fioraso. Ce qui nous a entre autres permis d’augmenter notre nombre d’adhérents, et d’avoir depuis février 2016 un élu au conseil d’administration. Depuis cette élection, nous dénonçons systématiquement les décisions de la direction de l’université en faveur de la sélection et de la privatisation.
La répression s’accentue contre Solidair-e-s!
Le retour de bâton ne s’est pas fait attendre : Depuis le mois de mai, la direction cherche à nous exclure de nos locaux. Pour se débarrasser de nous, elle a pris prétexte d’un déménagement des associations logeant dans la Maison des Étudiants. Si nous n’acceptions pas de déménager avant le 30 juin, la fac nous expulsait purement et simplement.
Jusqu’à la fermeture estivale de l’université, la direction n’a pas pu mettre sa menace à exécution. En effet, nous avons largement mobilisé contre la répression syndicale. Ainsi, plus de 700 étudiants ont signé notre pétition !
Depuis le début de l’été, nous tenons chaque jour un stand, afin de faire connaître le syndicat, et aider les bacheliers et étudiants dans leurs démarches. C’est ainsi que plus de 80 étudiants nous ont sollicité car ils n’ont pas réussi à s’inscrire à Nanterre, dans la filière de leur choix. Nous avons engagé une lutte pour l’inscription de tous. En effet, notre rôle de syndicalistes lutte de classe nous impose de défendre les intérêts matériels et moraux de tous les étudiants au quotidien !
Jeudi 21 juillet, nous avons ainsi fait un rassemblement dans le hall du bâtiment de la présidence de l’université, afin que la direction de la fac accepte un dépôt collectif des dossiers.
Le vice-président à la formation a été contraint de nous rencontrer, mais nous a qualifié de « preneur d’otage », et nous a averti qu’aucun dossier étudiant déposé par Solidaires Etudiant-e-s ne serait traité, tant que nous n’aurions pas cédé sur notre local. Il a ajouté qu’il verrait au cas par cas, mais que de toute manière, la fac de Nanterre n’avait plus de capacité d’accueil. En clair personne ne serait accepté. N’étant pas à une contradiction près, il a conseillé aux étudiants de remettre leur dossier « à un autre syndicat » en l’occurrence l’UNEF.
Le lendemain, on apprenait que tous les dossiers présentés par l’UNEF (qui avait accepté le « cas par cas ») avaient tous été rejetés. Cela ne pouvait en être autrement puisque le « cas par cas » vise à diviser les étudiants et les syndicats en les opposant les uns aux autres ! C’est pourquoi il nous faut mobiliser largement et de façon unitaire, pour l’inscription de tous et toutes sans condition, dans la filière de leur choix.
Un dur combat nous attend donc à la rentrée, contre la répression syndicale, contre la privatisation de l’université, pour l’inscription de tous, pour une université publique, gratuite et laïque pour tous.
Le GSI-UIT- QI accueil les nouveaux étudiants de Nanterre !
- la table du GSI-UIT
Au début du mois de juillet, les bacheliers sont venus s’inscrire dans les universités. A la fac de Nanterre, les militants et sympathisants du GSI ont ainsi tenu un stand une partie de l’été. Nous avons distribué notre déclaration « Le vote en faveur du Brexit est une défaite pour les capitalistes ». L’objectif était de faire connaître notre position sur le Brexit, et plus largement de faire connaître le GSI et l’UITQI à tous les nouveaux venus à Nanterre.
C’est ainsi que beaucoup de discussions ont été engagés sur la situation en Angleterre, et la nature de l’Union Européenne capitaliste. Ces nouveaux étudiants nous ont demandé ce que nous entendions par « États-Unis Socialiste d’Europe » et les moyens d’y parvenir.
En conséquence, la discussion a aussi porté sur la lutte en cours contre la loi El Khomri. Beaucoup de ces jeunes ayant participé aux manifestations pour le retrait de la loi, ils voulaient poursuivre la lutte pour son abrogation. Tous se sont engagés à être présents le 15 septembre pour l’abrogation de la loi El Khomri !