La jeunesse continue de se mobiliser contre la privatisation !

Il n’y a pas que dans les universités françaises que les étudiants et travailleurs se mobilisent contre la privatisation (le Mirail, Lyon II, Saint-Denis, Orsay…). Ces derniers mois, au Chili ou en Espagne par exemple, les luttes se sont poursuivies, contre le même processus qui nous touche tous : celui de nous faire payer la dette et la crise.
Rejoignez le comité de mobilisation contre la privatisation
Depuis plusieurs mois dans les universités Paris III et Paris X, le GSI impulse un comité de mobilisation contre la privatisation. L’objectif de ce comité est de rassembler dans une structure souple et unitaire toutes les personnes de l’université, étudiants et travailleurs, qui veulent se battre et se mobiliser contre la privatisation des universités et contre la volonté du gouvernement de nous faire payer la crise et la dette.
Ce comité cherche donc à rassembler largement étudiants et travailleurs des universités, qu’ils soient organisés ou non dans un parti ou un syndicat, sur la base d’un accord simple : le retrait de la loi Fioraso – qui privatise l’université et casse nos diplômes – et le retrait de la loi Macron – qui casse le code du travail et nous promet la précarité à vie.
Nous ne le répéterons jamais assez : la situation de la lutte de classe en France et en Europe prouve que les jeunes et les travailleurs veulent se battre et cherchent les voies d’une mobilisation massive (1). Cette analyse est aussi juste concernant les universités, et les retours que nous avons eus dans les universités pendant nos campagnes le prouvent.
Les étudiants veulent se battre et, pour se mobiliser, ils cherchent un outil du type de ce comité. Un outil permettant de rassembler largement, de faire l’unité et d’avancer vers une mobilisation massive contre la loi Fioraso et la loi Macron ! Les étudiants ont compris l’ampleur de l’attaque d’Emmanuel Macron et ont conscience que nous n’obtiendrons le retrait de sa loi que si nous nous joignons aux mobilisations des travailleurs !
C’est pourquoi, par exemple, le comité a organisé un cortège unitaire réunissant des étudiants de Paris III et de Paris X lors de la manifestation du 9 avril avec une banderole exigeant le retrait de la loi Macron.
En mai, le calendrier universitaire touchait à sa fin mais l’activité du comité s’est poursuivie. Nous tiendrons fin juin, début juillet des tables de rentrée dans nos universités afin de commencer à nous adresser aux lycéens qui viennent s’inscrire à l’université. Le comité doit être en ordre de bataille dès la rentrée. La lutte contre Macron ne fait que commencer. Continuons de faire grandir le comité de mobilisation contre la privatisation et construisons l’unité avec tous les secteurs en lutte !
Au Chili, les étudiants mobilisés contre la « gauche radicale »
Au Chili, les étudiants se mobilisent contre la privatisation des universités. Au mois de mai, plusieurs manifestations réunissant étudiants et travailleurs des universités ont eu lieu dans différentes grandes villes du pays, notamment à Valparaíso et Santiago. Il y avait jusqu’à 150 000 manifestants brandissant des banderoles et scandant des mots d’ordre pour la gratuité de l’éducation, pour un financement totalement public des universités et contre la politique de transformation de l’éducation supérieure en marché.
Mais les revendications des étudiants chiliens dépassent largement le cadre des universités puisque de nombreux cortèges dénonçaient la corruption du gouvernement et des institutions. Certains cortèges réclamaient la renationalisation des mines de cuivre du pays afin de financer l’éducation à hauteur de ses besoins.
Depuis 2011, il n’y a pas eu une année sans que les étudiants chiliens se mobilisent contre la privatisation de leurs universités. Durant ces dernières manifestations, c’est la réforme de Michelle Bachelet – actuelle présidente du Chili – qui était rejetée, ce qui prouve le caractère bourgeois et réactionnaire de ces gouvernement qualifiés de « gauche radicale ».
En Espagne, les étudiants exigent une éducation publique et gratuite
La crise en Espagne enfonce violemment des millions de jeunes et de travailleurs dans la misère. La dette espagnole dépasse les 1 000 milliards d’euros, ce qui correspond à quasiment 100 % du PIB du pays. La bourgeoisie espagnole est bien décidée à faire payer la crise aux travailleurs et aux jeunes et, depuis 2008, il n’y a pas un jour sans que l’Espagne soit le théâtre d’affrontements durs.
Les étudiants se sont souvent mobilisés ces dernières années contre les mêmes processus de privatisation des universités que ceux de France. Les frais d’inscription ont considérablement augmenté, atteignant plusieurs milliers d’euros. Ces derniers mois, les étudiants espagnols sont de nouveau sortis dans la rue pour exiger une éducation publique et gratuite. Ils étaient 20 000 à Madrid fin mars.
Il est important de noter que les mobilisations espagnoles ont pris une voie très positive à notre sens puisque des travailleurs de différentes entreprises (comme Coca-Cola), qui mènent aussi des grèves dures dans leurs sociétés, se sont joints aux étudiants. Les mots d’ordre scandés ou inscrits sur les banderoles prouvent aussi la volonté de faire l’unité entre tous les secteurs en lutte. Ainsi, certains cortèges présentaient des banderoles exigeant une santé et une éducation publique et questionnaient le paiement de la dette publique.
(1) Tous les mois, notre revue de presse sociale tente de donner une vision générale de la lutte de classe nationale et internationale.