Pour Théo et tous les autres : pas de justice, pas de paix !

Réunion publique :Venez nous rencontrer et débattre le mercredi 22 février à 16h00 à l’Université Paris 3- Censier, M° Censier-daubenton!

Déclaration des jeunes du GSI-UIT QI, le 17 février 2017

Jeudi 2 février 2017, à Aulnay-sous-bois (Seine Saint Denis), Théo, jeune Noir de 22 ans, a été passé à tabac par des policiers et violé à l’aide d’une matraque. Dans la voiture le menant au commissariat il a été « traité de négro, de bamboula, de salope, de tous les noms ». Théo a ensuite été hospitalisé en raison des graves blessures qu’il a subies. Il a 60 jours d’Incapacité Totale de Travail.

Le GSI-UITQI, condamne avec la plus grande fermeté ce crime raciste. Nous apportons tout notre soutien à Théo et à ses proches. Les auteurs de cette agression et de ce viol doivent être condamnés par la justice.

Pour Adama, Théo et tous les autres

Les masques tombent : la police et la justice défendent les intérêts de la classe dominante.

Des manifestations et des marches blanches se sont déroulées. Organisées par les associations de quartiers, à Aulnay-sous-Bois, elles sont la première expression de la colère des familles, et des jeunes. D’autres rassemblements ont également eu lieu en province à Lille, Rouen ou encore Strasbourg.

Le drame que vit Théo n’est pas isolé. Adama Traoré, 24 ans, est mort d’asphyxie pendant l’été 2016 à Beaumont-sur-Oise. À l’heure où nous écrivons ces mots, d’autres jeunes, Alexandre, Mohamed K. témoignent d’acte de violence policière. En fait, dans les quartiers populaires, le racisme et la violence sont devenus le quotidien de nombreux jeunes.

Là où le chômage et la pauvreté sévissent le plus, que propose-t-on à la jeunesse ? Pouvoir étudier ? Non. Avoir un vrai emploi ? Non plus. Dans les quartiers populaires, on  »règle le problème » à coup de matraque, tazer, flashball…

Depuis le début, le ministre de l’Interieur, Bernard Cazeneuve, et l’IGPN (Inspection Générale de la Police Nationale) tentent d’étouffer l’affaire : le pantalon serait tombé de lui-même, la matraque l’aurait violé par accident. Pour un policier du syndicat Unité police SGP-FO :« bamboula, ça reste convenable »

Par delà les conceptions religieuses, morales, ou politiques, jeunes et travailleurs des quartiers populaires s’affrontent à la violence de l’appareil d’état autour d’un combat commun pour exiger justice pour Théo et tous les autres !

Défendre les libertés démocratiques

Cet été, l’état d’urgence a été prolongé. Le but est d’interdire les manifestations et de faire passer les contre-réformes. Aujourd’hui plus de 1700 militants syndicaux subissent la répression anti-syndicale : poursuites judiciaires, interpellations, peines de prison avec sursis …

Sous prétexte de lutter contre le terrorisme, les jeunes et les travailleurs devraient accepter le racisme et la violence d’état, en plus du chômage, des plans de licenciements, de la précarité à vie …

Le racisme est une arme de division au sein de la classe ouvrière. Le combat pour condamner les auteurs de ce crime, rejoint le combat des militants lutte de classe. Nous faisons face à la même violence de l’appareil d’état.

Alors que des affrontements se déroulaient à Aulnay-sous-bois, le mercredi 8 février, la « loi de sécurité publique » était discutée au Parlement.

Le syndicat de la magistrature s’est prononcé contre ce texte et notamment sur l’article concernant les règles d’usage des armes. En effet, cet article élargit les possibilités de tir des policiers dans les cas de « légitime défense » en les alignant sur celles des gendarmes. Cette loi doit être abrogée !

La bataille juridique ne peut remplacer la mobilisation. C’est pourquoi le crime contre Théo nécessite une réponse large et unitaire, d’envergure, de l’ensemble des organisations de défense des libertés démocratiques, des syndicats et des partis politiques qui prétendent représenter le mouvement ouvrier, afin que justice soit faite pour Théo. Les coupables doivent être punis.

Justice pour Théo !

Abrogation de la loi « sécurité publique » !

Levée immédiate de l’état d’urgence !

Abrogation de toutes les lois racistes !


Liberté de circulation, ouverture des frontières !

Dès sa fondation, l’Union Européenne s’est dotée d’un arsenal législatif pour défendre le marché européen. En 1995, l’espace Schengen, a renforcé la politique de contrôle aux frontières.

En 2006, en conséquence de l’adoption des lois CESEDA (Code d’Entrée et de Séjour des Etrangers en France et au Droit d’Asile), les arrestations et des expulsions des travailleurs sans-papiers ont augmenté.

Pourtant, les travailleurs et les jeunes ont massivement rejeté cette Europe forteresse et ses lois racistes. Ils ont rejeté le traité constitutionnel européen en 2005 !

En Mars 2016, en plein mouvement contre la loi travail, le gouvernement PS a voulu faire adopter une loi sur la déchéance de nationalité. Mais face à la mobilisation unitaire, il s’est vu contraint de reculer !