Edito de l’Internationaliste 174 : Vive la grève générale illimitée en Guyane !

Suivons son exemple et unifions nos luttes !

Depuis le lundi 27 mars, une grève générale illimitée a commencé en Guyane. Elle a été appelée par l’UTG (Union des Travailleurs Guyanais) qui regroupe 37 syndicats et le collectif « Pou la Guiyan dékolé » ( pour que la Guyane décolle ).

Comme l’affirme le Communiqué du collectif de Paris 3 pour le 1er tour social : « les manifestations massives et les grèves dans des secteurs stratégiques ont étendu le mouvement de colère à l’ensemble du peuple guyanais : écoles et boutiques fermées, barrages routiers, aéroports et ports bloqués mais également pêcheurs, agriculteurs sont actuellement mobilisés !

L’unité et la détermination de la grève générale a contraint Arianespace à ajourner le lancement de la fusée Ariane 5, vitrine de la puissance économique de la France dans la région. »

Et le collectif de Paris 3 pour le 1er tour social de conclure : « Les travailleurs et le peuple guyanais nous montrent l’exemple, et nous indiquent le chemin à suivre. L’unité autour des revendications, les manifestations et la grève générale illimitée imposent un rapport de force au gouvernement afin de satisfaire toutes les revendications. »

La grève générale est si puissante que le matériel de propagande du premier tour de l’élection présidentielle ne sera pas distribué !

Oui, le premier tour social a déjà commencé !

Grève générale illimitée du peuple Guyanais, 511 grèves par jour en France en moyenne la semaine du lundi 27 mars au vendredi 31 mars, et encore 423 par jour en moyenne la semaine du lundi 03 avril au vendredi 07 avril !

Rappelons aussi à ceux qui doutent encore des capacités révolutionnaires du prolétariat, que près de 10 millions de personnes ont suivi le débat télévisé du 20 mars et 6,3 millions celui du 5 avril avec les 11 candidats.

Qui osera encore affirmer, comme les médias bourgeois, que ceux qui font grève – et qui s’abstiennent- ne s’intéressent pas à leur avenir , ou encore, que la soi-disant majorité des travailleurs et des jeunes votent FN ?

Une chose est sûre, quelque soit le candidat mal élu, comme l’indique les mobilisations et grèves en cours, la lutte des classes ne lui laissera aucun répit et aura le dernier mot ! Surtout dans ce contexte de crise politique et institutionnelle sans précédant.

Parce que, quel que soit le candidat élu, il sera élu par défaut. Parce que, quel que soit le candidat élu, il se soumettra à la loi du Medef et de l’UE, nous appelons à l’abstention et à prendre la rue pour imposer notre programme !

Tous à Paris place de la République le 22 Avril pour préparer le premier tour social !



Pour une Europe des Travailleurs et des peuples !

Lors du dernier débat télévisé, Mélenchon s’est recentré pour élargir sa base électorale et s’est prononcé clairement pour une « réécriture » des traités européens. En bon chauvin qui défend sa bourgeoisie nationale, il a défendu « la question centrale de la puissance de la France ».

« Quant à N. Arthaud et P. Poutou, ils ont tous les deux relativisé la responsabilité de l’Union européenne dans la crise économique et sociale. « Ce n’est pas l’Europe qui force le patronat à aggraver les cadences », a dit la candidate de LO (…) Celui du NPA a lui aussi évoqué les « capitalistes nationaux » mais a malgré tout appelé à une « autre Europe, contre les banques et les capitalistes » (Mediapart).

En résumé , LO et le NPA, nient tout simplement la réalité de l’Union européenne capitaliste, les directives anti-ouvrières et anti-démocratiques de l’UE, tout comme leur rejet par l’immense majorité des travailleurs d’Europe !

Pour notre part, nous pensons qu’il faut dénoncer l’UE et ses institutions (BCE, Commission Européenne, CES…), non comme une structure supra-nationale, mais comme un cartel des bourgeoisies qui permet d’attaquer conjointement la classe ouvrière au sein des différents états.

D’un point de vue socialiste et internationaliste, se battre pour la rupture avec l’UE, ce n’est pas le repli national, la fermeture des frontières et le protectionnisme. Rompre avec l’UE, c’est avancer le mot d’ordre d’un gouvernement des travailleurs, issu des mobilisations, à l’échelle du continent . C’est le contenu du mot d’ordre d’États-Unis Socialistes d’Europe.