Grève pour soutenir un enseignant au collège Liberté (Drancy)

Les enseignants du collège Liberté de Drancy en soutient à leur collègue Les enseignants du collège Liberté de Drancy en soutient à leur collègue

Article de L’Internationaliste n°179 de janvier-février 2018

Le vendredi 12 janvier, une quinzaine d’enseignants du collège Liberté à Drancy était en grève pour soutenir un enseignant victime d’une véritable cabale orchestrée par la direction de l’établissement.

Monter des dossiers pour intimider les enseignants

Ce n’est malheureusement pas la première fois que cette direction peut sévir comme elle le fait dans un collège public de Seine-Saint-Denis. En effet, depuis la prise en fonction de cette direction, on assiste à un véritable management par le stress dans cet établissement.

En 2014, c’est une déléguée syndicale CGT qui s’était retrouvée avec un dossier monté de toutes pièces pour remettre en cause son professionnalisme et ses états de service.

La direction avait ainsi créé un précédent. Or, à cette occasion, la mobilisation des enseignants n’avait pas faibli à travers les grèves, les rassemblements, les audiences … jusqu’à la commission paritaire qui avait tranché en faveur de l’enseignante !

L’objectif était de déstabiliser l’équipe syndicale CGT, SNES, FO et SUD présente sur le collège pour avancer dans l’application des contre-réformes du ministère : classes sans notes, bilan des compétences, remise en cause de l’exercice du droit syndical, augmentation du temps de présence des personnels …

Toutes ces mesures s’inscrivaient dans la politique globale de destruction du statut de fonctionnaire des enseignants, c’est-à-dire la déréglementation du temps de travail des professeurs certifiés et agrégés, avec les pleins pouvoirs donnés aux chefs d’établissement.

L’unité syndicale au service de la mobilisation

Cette année, c’est un nouveau collègue qui se retrouve être la cible des attaques de la direction, à travers un dossier monté de toutes pièces, où encore une fois, des propos d’élèves ont été instrumentalisés.

Dès la constitution du dossier, les enseignants du collège Liberté se sont mis en grève vendredi 10 novembre pour défendre leur collègue aux états de service irréprochables, qui exerce depuis plus de vingt ans en Seine-Saint-Denis. Cette première grève s’est faite dans la plus large unité syndicale CGT, SNES, FO et SGEN-CFDT.

Les revendications étaient simples :le retrait de ce dossier monté de toutes pièces et le refus d’une gestion des personnels par le stress. Malgré les tentatives d’intimidation de la direction, qui a tenté de retirer trois journées de salaire (vendredi, samedi, et dimanche), la détermination de l’équipe syndicale et des personnels n’a pas faibli.

Les grévistes ont été reçus une première fois en délégation à l’inspection académique où étaient présents les délégués CGT, SNES, FO ainsi que 3 enseignants non syndiqués. Puis une équipe de médiation s’est directement déplacée sur l’établissement, le mardi 12 décembre.

Il est évident, qu’une fois encore, l’objectif de l’inspection académque et de la direction, était de décourager les enseignants de participer à cette entrevue, que ce soit par l’horaire tardif à 18 heures ou par la période choisie, celle des conseils de classes.

Et pourtant, une quinzaine d’enseignants étaient présents (dont les trois délégués syndicaux CGT- SNES- FO). Plueisurs d’entre eux sont intervenus pour dénoncer la direction et sa politique de management par le stress, digne pour certains de France Telecom.

Nous savons que des mesures similaires ont lieu envers d’autres collègues. Il y a notamment le cas d’un enseignant de BTS au lycée Suger à Saint-Denis (93), ou encore comme le cas de Toulouse au collège Bellefontaine. (voir précédents numéros).

Le vendredi 12 janvier nous étions encore très nombreux en grève à soutenir notre collègue convoqué par le service des ressources humaines au rectorat de Créteil. Là encore, le lieu et l’horaire ont été modifiés à plusieurs reprises, pour avoir lieu un vendredi après midi et empêcher la mobilisation.

Le succès de cette journée de grève est donc un point positif et démontre la combativité et la détermination de nombreux enseignants qui sont attachés à défendre leurs conditions de travail et leurs droits.

Il est clair pour nous, que les attaques continueront, avec la remise en cause de notre statut : 5 500 postes au concours de recrutement du CAPES ont déjà été supprimés, autonomie des établissements, multiplication des statuts et recrutement de contractuels. Il s’agira pour nous de continuer notre lutte contre la destruction de l’éducation publique, laïque et gratuite face au processus d’individualisation et de privatisation.