Tout notre soutien aux travailleurs d’Air France !

Manifestation à Air France

Le 5 octobre, le Comité Central d’Entreprise (CCE) d’Air France devait annoncer la suppression de 2900 postes ainsi que la fermeture de plusieurs liaisons aériennes. À cette occasion, les travailleurs d’Air France se sont mobilisés pour exprimer leur rejet de cette mesure et pour sauvegarder leurs postes de travail. À Roissy, ils ont été plusieurs milliers à se rassembler devant le siège social de la compagnie au moment où se tenait le CCE. Ce plan de licenciements massifs étant perçu comme celui de trop – après celui dit de Transform 2015 qui s’était déjà traduit par 5000 suppressions de postes – les travailleurs rassemblés ont envahi le bâtiment où se tenait la réunion et ont interrompu le CCE.

À la suite de cet événement, les médias, le gouvernement et le patronat ont massivement dénoncé la juste attitude des travailleurs en lutte pour leurs emplois, pour soutenir le plan de démantèlement de la compagnie défendu par la direction d’Air France. Les médias ont cherché à faire passer les travailleurs qui se sont mobilisés pour des « voyous », en montrant largement l’image de cadres dirigeants de la compagnie avec leurs chemises déchirées.

Il s’agit là d’une claire provocation de la part de la direction de la compagnie avec le soutien explicite du gouvernement pour discréditer la mobilisation des travailleurs. La direction a annoncé que si son plan de 2900 suppressions de postes n’était pas accepté par les représentants du personnels, il y a aurait 5000 licenciements secs supplémentaires dès 2017.

Le gouvernement, par la voix de M. Valls, a pris ouvertement faits et causes pour la direction de la compagnie. Valls a dénoncé les travailleurs d’Air France comme des voyous. Dans la semaine qui a suivi le 5 octobre, 6 travailleurs d’Air France, puis par le suite 5 autres, ont été interpellés chez eux au petit matin, devant leurs enfants, comme des membres du grand banditisme. Certains ont vu leur garde à vue prolongée à plusieurs reprises. Ces travailleurs interpellés dont plusieurs sont des représentants du personnels CGT seront jugés le 2 décembre sous le chef d’inculpation de « violence en réunion ». De plus, ils ont été mis à pied sans versement de leur salaire par la direction de la compagnie aérienne.

Il s’agit là d’un fait sans précédent et d’une attaque extrêmement grave contre la liberté syndicale. Pour le premier-ministre et pour le gouvernement « socialiste », se mobiliser pour sauvegarder les postes de travail relève donc du pénal. Cette prise de position du gouvernement est tout à fait cohérente dans la mesure où ce même gouvernement a décidé de liquider le code du travail, les conventions collectives, la durée légale du temps de travail, le CDI. C’est un gouvernement de combat contre les travailleurs, contre tous les travailleurs, intégralement au service du grand patronat et de la finance. Valls, Macron et Hollande veulent finir de liquider Air France et veulent adresser un message à l’ensemble de la classe ouvrière : « si vous vous mobilisez pour défendre vos droits et vos conditions de travail, vous finirez devant les tribunaux ». Tout ça se fait au nom du « dialogue social », c’est-à-dire de la collaboration de classe, dans un contexte où le gouvernement veut imposer ses contre-réformes dans le cadre de la « conférence sociale ».

Nous exprimons notre totale solidarité envers les travailleurs d’Air France en lutte pour sauvegarder leurs emplois et leur outil de travail. Nous exigeons la levée immédiate de toute les poursuites et de toutes les mesures disciplinaires contre les travailleurs d’Air France ! Nous appelons à participer à toutes les actions de soutien à ces travailleurs (pétitions, manifestations, rassemblements, grèves).

Nous exigeons le retrait du plan de licenciements prévu par la direction d’Air France !

Nous appelons à mener la lutte pour exiger de l’ensemble des organisations syndicales qu’elles ne participent pas à la « conférence sociale », qu’elles rompent les négociations avec le gouvernement et le patronat et qu’elles construisent un mouvement d’ensemble de la classe ouvrière et de la jeunesse contre les contre-réformes du patronat !