Il y a une alternative, le socialisme ! Édito de l’Internationaliste 185

Tete de liste européennes 2019 Abstention

Depuis qu’il est parvenu à son stade suprême, l’impérialisme, à la fin du XIXème siècle, le capitalisme est agité par des crises et soubresauts de plus en plus fréquents et violents. Deux guerres mondiales ont déjà précipité dans la mort des dizaines de millions d’enfants, de femmes et d’hommes.

Nombreux ils remplissent toujours les prisons, les camps d’internements ; torturés ; assassinés, exterminés parce qu’ils s’opposent à l’ordre établi, au capitalisme.

Oui, la barbarie s’avance sous ses multiples visages de la guerre sans fin avec ses atrocités et ses morts sans nombre, de l’exode massif et contraint de millions, de la disette et de la famine programmée de millions encore.

La survie de l’humanité est en jeu, en tant qu’élément de la nature, car il n’est pas d’Homme en dehors de la nature.

Une nouvelle catastrophe en gestation

Le dernier soubresaut de la crise du système capitaliste qui est survenu en 2007-2008 est la crise dite des « subprimes » comme si les gens modestes qui veulent tout simplement se loger avaient été responsables de la frénésie spéculative qui a provoqué cette crise.

Des milliers de milliards de dollars ou d’euros ont été mis à disposition de la finance par les banques centrales. Les États ont racheté les dettes des spéculateurs et font payer le prix de la crise par les travailleurs et les jeunes. Non seulement cette crise n’a pas été surmontée, mais elle risque de déboucher dans un avenir proche sur une crise encore plus grave car des milliers de milliards de dollars ou d’euros n’ont servi qu’à reconstituer, en pire, la bulle spéculative qui a explosé en 2007-2008.

Seuls des idéologues complices du capital relayant les institutions internationales (FMI, Banque mondiale, OCDE, etc.) peuvent prétendre le contraire. Voyez, disent-ils, « les banques ont augmenté leurs fonds propres » ; « les leviers d’endettement ont été réduits » ; « les banques passent régulièrement des crash tests ». Dormez tranquille ! « Simplement » votre salaire ne sera pas augmenté, vous devrez travailler plus longtemps et plus vieux pour gagner moins.

Vous voulez augmenter votre « pouvoir d’achat » ? Demandent-ils. Alors vous devrez faire des heures supplémentaires, travailler tous les jours de la semaine, la nuit, sans majoration bien entendu. Vous pouvez demander des baisses d’impôts (qui impacteront les services publics), des baisses de prix (qui reviendront en boomerang sous forme de baisses de salaire) et de nouveaux crédits (qui vous enfonceront dans la spirale sans fin de la dette).

Grâce à ces crédits, poursuivent-ils, vous pourrez, parfois, payer l’école à vos enfant et l’hôpital pour les soigner. À condition d’avoir payé une assurance vous serez, peut-être, remboursés.

Pendant ce temps, la banque de l’ombre a étendu sa toile, les opérations hors bilan et hors de contrôle sont devenus la norme pendant que les algorithmes informatiques pilotent la bourse.

« Lord » Stephen Green, président de la Hong-Kong & Shangai Banking Corporation (HSBC) de 2006 à 2010 est entré au cabinet du conservateur D. Cameron au poste de ministre d’État pour le commerce et l’investissement.

Le petit timonier José Manuel Durão Barroso, Président de la Commission Européenne de 2004 à 2014, est allé travailler chez Goldman Sachs (après avoir travaillé pour cette banque à l’instar de nombreux autres dans l’UE).

Donald Trump a abrogé l’ensemble de la très modeste régulation bancaire prise après 2008 et même plus, pour que les Étasuniens d’Amérique du Nord puissent emprunter encore plus alors qu’ils réclament la hausse de salaires bloqués depuis des décennies.

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Un contexte de crise en Europe…

Tout est donc prêt pour une nouvelle catastrophe, dans le cadre de l’État de droit, s’entend, comme on l’a vu…

C’est dans ce contexte que les élections européennes se profilent alors que l’UE est en crise. Référendum, après référendum, l’UE apparaît pour ce qu’elle est aux yeux du plus grand nombre : une construction basée sur la coopération des gouvernements des États membres, au service des capitalistes.

Depuis 1949 traité après traité, la construction européenne s’est faite en dehors du débat public, sur fond d’un discours lénifiant : « paix, prospérité, droits de l’Homme ». Il a fallu 30 ans pour qu’un « parlement » fut élu : voilà pour la démocratie.

C’est le talon d’Achille « démocratique » de l’UE : on ne demande pas aux peuples, a fortiori pas aux travailleurs, de décider, on leur demande de consentir à une politique décidée par les gouvernements des pays membres, sur mandat direct des conseils d’administration des entreprises transnationales ; une politique, qui plus est, conçue pour être irréversible et intangible.

C’est pourquoi pour chaque vote négatif, une nouvelle consultation est organisée (Irlande, Danemark, Pays-Bas). Mieux : un moyen est trouvé pour contourner le refus populaire (France en 2005). Les travailleurs et les jeunes du Royaume-uni ont voté pour le « brexit » et on assiste à une tentative de rendre ce vote inopérant sauf que, là, la crise politique a gagné une des principales puissances capitalistes : la question de l’unification de l’Irlande est sur la table.

Et en France !

En France, la mobilisation des « gilets jaunes » a eu un impact politique gigantesque surtout après que ceux-ci se sont emparés de thèmes sociaux et d’égalité fiscale exigeant le renforcement des services publics. Cette mobilisation a créé une situation d’affrontement de plus en plus ouvert au sein de la bureaucratie qui dirige la CGT, au point qu’aujourd’hui, le 52ème congrès de la CGT va s’ouvrir le 13 mai quelques jours après une manifestation nationale, appelée le 27 avril, par des organisations (fédérations et unions départementales) de la CGT en opposition avec le bureau confédéral.

La ligne de clivage est l’alignement de plus en plus ouvert de la direction de la CGT sur celle de la CFDT, avec une démarche d’intégration syndicale à l’État, conformément à ce qui se passe au niveau européen avec la soi-disant « Confédération européenne des syndicats ». Elle qui s’apprête à accueillir lors de son congrès le 21 mai à Vienne (Autriche), entre autres, J.-C. Juncker, Président de la Commission de l’UE et M. Beyrer, directeur général de Business Europe (l’équivalent européen du MEDEF français) !

Macron s’apprête à révéler que le « grand débat » orienté et cadenassé aurait légitimé son programme. Ce tour de passe-passe ne va certainement pas mettre un terme à la colère qui s’est exprimée dans la dernière période, pas plus que l’opération d’union nationale autour de l’incendie de la cathédrale de Paris.

Il est fort probable que lors des élections européennes du 26 mai, les mêmes qui étaient dans la rue ces derniers mois et qui s’abstiennent avec détermination, de plus en plus nombreux se détournent des urnes : nous appelons à l’abstention ouvrière et populaire pour une autre Europe, pour les États-Unis Socialistes d’Europe !

À ceux, chrétiens impénitents, qui prétendent que « l’Homme est mauvais » et qui en concluent que, sans l’homme, la nature se porterait mieux nous répondons que sans le capitalisme la nature, avec l’Homme, se porterait infiniment mieux.

Un écologiste conséquent se doit de rompre non pas avec « la croissance », mais avec le capitalisme : avec la propriété privée des moyens de production et d’échange. Cette rupture est la condition première pour se donner tous les moyens de remettre la société sur ses pieds, elle qui marche sur la tête sous la férule d’un pourcent de la population mondiale.

Une lutte se mène sous nos yeux, à l’échelle du monde et dans chaque pays. Elle met aux prises ceux, les bourgeois, qui veulent accroître des profits sans nombre et ceux, les prolétaires, qui veulent tout simplement vivre dignement de leur travail : c’est la lutte des classes.

L’enjeu de cette lutte c’est la victoire de la révolution socialiste mondiale ou l’enfoncement de l’humanité dans la barbarie, l’effondrement de toute civilisation. Socialisme ou barbarie. Pour nous le choix est simple !