Les cheminots montrent la voie ! Communiqué du MCI

Mercredi 16 octobre, un TER qui transportait 70 passagers a heurté un convoi exceptionnel sur un passage à niveau à Saint-Pierre-sur-Vence, dans les Ardennes. Dix-sept personnes ont été blessées, dont le conducteur.

Ce dernier, seul à bord, s’est retrouvé dans l’impossibilité de signaler l’accident depuis sa cabine. Il a été dans l’obligation de remonter la voie afin de déclencher un système d’alerte pour prévenir tout sur-accident en cas d’arrivée d’un convoi à contre-sens.

Massivement, dans tout le pays, les conducteurs de train et les contrôleurs de la SNCF ont cessé le travail invoquant leur droit de retrait. Ils ont eu raison !

Depuis des décennies, les cheminots combattent le sabotage du service public par l’État et la direction de la SNCF, sabotage qui sert à « justifier » la privatisation, par la dégradation du service et par des mesures qui vise à rentabiliser la compagnie pour la rendre « attractive » aux spéculateurs.

Une de ces mesures, que les cheminots n’ont eu de cesse de rejeter, s’appelle « l’équipement agent seul » (EAS) un équipement électronique qui fait porter au conducteur seul à bord la responsabilité de son convoi.

Le déploiement de l’EAS sur les TER et sur le RER en Île-de-France a eu pour conséquence le suppression du deuxième agent, du contrôleur. Ce déploiement et la suppression des agents d’escale devrait être généralisés au 15 décembre !

Sur les TGV, les contrôleurs ont été transformés en agents commerciaux et de « lutte contre la fraude » ; sur les autres trains, ils forment des équipes mobiles pour « concentrer la présence humaine dans les trains où fraudes et incivilités sont des phénomènes importants » selon le ministère des transports en 2002 !

Ces équipes sont « renforcées » par la « sûreté ferroviaire », créée en 1939, qui atteignait fin 2017, 3035 agents contre 800 en 1989, alors que les effectifs de la SNCF sont passé dans le même temps de 206 000 à 147 000.

Les cheminots ont donc raison de lutter contre la politique de « l’agent seul », raison de lutter pour renforcer le service public ferroviaire et sa sécurité, raison, mille fois raison, de combattre la privatisation de la SNCF !

Ce 17 octobre, en cessant le travail massivement, ils n’ont demandé l’autorisation de personne. Ils ont mis devant le fait accompli les bureaucrates qui ont permis l’adoption de la loi sur la privatisation de la SNCF à partir de 2020.

Ils ont mis devant le fait accompli le gouvernement qui organise le sabotage et la privatisation des services publics.

Ils ont mis devant le fait accompli la direction de la SNCF qui a déjà cherché à esquiver sa responsabilité dans l’accident mortel de Brétigny en 2013, accident dû aux réductions massives des effectifs de maintenance, au sous-investissement, au « tout TGV ».

Les cheminots montrent la voie à tous les travailleurs !

Le 5 décembre, tous ensemble, grève générale pour le retrait du projet Delevoye !

Paris, le 19 octobre 2019, le MCI