Le 2 décembre, mobilisons-nous avec les travailleurs d’Air France !

Comme nous avons eu l’occasion de le dire dans les colonnes de l’Internationaliste, ce qui s’est passé à Air France au début du mois d’octobre – lorsque les manifestants ont envahi le Comité Central d’Entreprise pour protester contre un plan de 3000 licenciements – constitue un tournant dans la situation de la lutte des classes en France.
C’est ce qu’indiquent le soutien profond de la classe ouvrière et de la jeunesse à la lutte des travailleurs d’Air France, ainsi que les très nombreuses prises de position émanant de syndicats, aussi bien au niveau local que national. Face au risque d’embrasement social que pouvait représenter la mobilisation en solidarité avec les personnels de la compagnie aérienne, le gouvernement et le patronat ont cherché à intimider et à réprimer, notamment en prenant des mesures disciplinaires contre des travailleurs mobilisés et en traduisant en justice des travailleurs « pour violence en réunion ».
Désormais, le gouvernement s’appuie sur la situation créée par les attentats pour justifier la suppression les libertés démocratiques, notamment la liberté de réunion et de manifestation. En instaurant l’état d’urgence et au nom de la « lutte contre le terrorisme », le gouvernement cherche à empêcher par la force toute mobilisation du mouvement ouvrier contre sa politique guerrière et anti-ouvrière. Ainsi, la répression anti-syndicale s’intensifie dans la cadre de l’état d’urgence.
Dans la cadre des perquisitions administratives, la police a fait une descente à l’aéroport de Roissy dans les services d’Air France qui sont le plus mobilisés contre le plan de licenciements prévu par la direction de la compagnie. Signalons que ce n’est pas non plus un hasard si, dans ce contexte, un juge a requis contre des ouvriers de l’usine Goodyear d’Amiens mobilisés contre 1200 licenciements et contre la fermeture de leur outil de travail, 2 ans de prison dont 1 ferme. Le jugement a été mis en délibéré jusqu’au mois de janvier, mais si la réquisition est suivie cela constituerait une attaque sans précédent contre des militants syndicaux. Cela ne ferait que confirmer la vraie nature de classe de la justice.
Pour autant rien n’est réglé. Si l’objectif du gouvernement et du patronat est d’intimider et d’isoler les travailleurs et de réprimer et de criminaliser les militants syndicaux combatifs, depuis plusieurs jours les travailleurs montrent plus que jamais qu’ils cherchent les voies de l’offensive et qu’ils cherchent une issue politique contre la bourgeoise et ses alliés et leur politique barbare.
Depuis les attentats, de nombreux mouvements de grève se déroulent dans tout le pays. Les travailleurs des Hôpitaux de Paris, accusent M. Hirsch de se servir des attentats pour imposer son plan de destruction des hôpitaux publics dans la capitale. Les chauffeurs de bus de la RATP et les travailleurs d’ERDF ont maintenu leur mouvements de grèves, et ceux-ci ont été massivement suivis, malgré l’état d’urgence et les interdictions de manifester.
Un des meilleurs indicateurs de cette situation explosive chez les travailleurs est la déclaration du Comité Confédéral National de la CGT, dans lequel cette organisation syndicale s’est prononcée contre l’union nationale et « contre la trêve sociale » que le gouvernement et la patronat appellent de leurs vœux pour taper encore plus dur sur les travailleurs.
La déclaration consacre une part importante au conflit d’Air France en soutien aux salariés poursuivis par la direction et la justice. La CGT appelle à une mobilisation massive le 2 décembre, jour initialement prévu pour le procès des salariés d’Air France. Il semble que la justice, par peur de la mobilisation, ait repoussé le jugement à la fin du mois de mai 2016.
L’appel est néanmoins maintenu et de nombreux syndicats (aussi bien au niveau des UD et des UL que des fédérations et de la confédération) appellent à se mettre en grève le 2 décembre contre la « violence patronale ». La CGT, FO et SUD d’Air France appellent à la grève pour les 2, 3 et 4 décembre prochains.
Mobilisons nous dans l’unité de notre classe : contre le plan de licenciement et contre les sanctions prises contre les grévistes ; pour la levée de l’état d’urgence ; pour la défense des libertés démocratiques. Cela pourrait constituer un point d’appui pour un tous ensemble contre la politique guerrière, anti-démocratique et anti-ouvrière du gouvernement.