La CGT Éduc’ 93 se prononce pour l’annulation de la dette

Un nouveau Congrès de la CGT Educ'action 93 a eu lieu

Article de L’Internationaliste n°154 de juin 2015

par Griselda

Des débats très positifs

Le congrès de la CGT Éduc’ 93 s’est tenu les 21 et 22 mai. Nous tirons un bilan très positif de ce congrès auquel ont participé une cinquantaine de militants. Les débats se sont concentrés sur :

  • l’analyse de la situation européenne et la question de la dette,
  • le bilan de la refonte de l’éducation prioritaire qui a touché une grande partie des établissements du département,
  • les suites de la grève nationale du 19 mai contre la contre-réforme de Najat Vallaud-Balkacem.

Ces débats ont remis au centre des discussions notre soutien aux peuples grec et espagnol contre les plans d’austérité. Les militants ont également pu faire un bilan des mobilisations dans les collèges et lycées qui, n’étant plus classés éducation prioritaire, ont perdu leurs moyens.

Ces grèves et ces blocages ont démontré une nouvelle détermination chez les enseignants, mais également chez les parents d’élèves. Un rassemblement devant l’inspection académique a eu lieu le vendredi matin, suite à l’Assemblée Générale de la ville de Saint-Denis. Le congrès a pu envoyer une délégation d’une dizaine de professeurs des écoles pour participer à cette action.

Les militants ont également insisté sur la nécessité de poursuivre la mobilisation contre la réforme des collèges de manière unitaire, que ce soit du point de vue de l’intersyndicale ou en poursuivant les liens avec les parents d’élèves. Les questions et les interventions ont également montré la gravité de cette attaque et la nécessité de créer une mobilisation dans tous les établissements, pas seulement dans les collèges, mais également dans les écoles et les lycées. Nous avons soutenu ces interventions.

Notre intervention

Nous avons commencé nos interventions en remerciant la secrétaire départementale sortante ainsi que les élus paritaires pour leur soutien dans notre mobilisation pour le retrait du dossier administratif monté de toutes pièces contre notre camarade enseignante et secrétaire de la section du collège Liberté. C’est grâce à cette unité que nous avons gagné le retrait du dossier administratif et démontré son caractère antisyndical.

Nous sommes intervenus sur trois axes, en lien avec des propositions de motions et d’amendements qui avaient été adoptés en réunion de section :

  • continuer la mobilisation unitaire pour le maintien du collège unique alors que le gouvernement est déterminé à démanteler et privatiser notre système éducatif,
  • intégrer à notre activité la défense des militants syndicaux victimes de répression syndicale parce qu’ils se mobilisent avec leurs collègues pour défendre un vrai service public de l’éducation,
  • ouvrir les premiers débats sur la question de la dette, car cette question concentre toutes les attaques des gouvernements contre nos droits, nos acquis sociaux et nos services publics.

Dans les débats, plusieurs interventions, notamment de militants du NPA, ont nourri notre argumentaire sur le caractère illégitime de la dette, et ont fait le lien avec les dernières mobilisations des peuples grec et espagnol qui ont mis au cœur de leurs revendications l’annulation de la dette.

À chacune de nos interventions nous avons veillé à être pédagogiques et explicites pour permettre à chacun des syndiqués du congrès de s’approprier les discussions et leurs enjeux.

Nous avons également soutenu les militants du NPA, en défendant la motion qu’ils présentaient contre la répression syndicale, et qui touche aujourd’hui de plus en plus de syndicalistes dans l’enseignement.

Les votes du congrès

Les résultats des votes sont très positifs car les deux motions (pour le collège unique et pour l’annulation de la dette) que nous avons proposées ont été adoptées par le congrès le vendredi matin. La motion en défense du collège unique a été intégrée à la motion présentée par le bureau départemental dès le jeudi soir en commission des amendements. La direction du syndicat a intégré deux éléments dans la motion :

  • le vote contre la réforme du collège de la CGT Éduc’ nationale, le 10 avril, lors du CSE (Conseil supérieur de l’éducation),
  • les mensonges sur les objectifs de la ministre qui prétend vouloir lutter contre les inégalités sociales alors qu’il s’agit de mieux répondre aux objectifs du classement PISA (dont les critères répondent aux exigences des marchés, de l’OCDE et de l’OMC).

La CGT Éduc’ 93 appelle déjà à poursuivre la mobilisation pour réussir la deuxième grève nationale du jeudi 11 juin. Nous mobiliserons dans nos établissements pour faire de cette journée un succès. L’objectif est de poser les bases d’une mobilisation nationale et de créer un rapport de force pour le retrait de cette contre-réforme.

Le congrès a également adopté notre motion pour l’annulation de la dette (10 pour, 1 contre, 11 abstentions). Tous les militants du NPA ont voté cette motion, et les militants de la direction départementale ont également affirmé qu’ils « n’avaient pas de désaccord avec cette revendication », précisant même que nous avions « du retard sur cette revendication ». C’est extrêmement positif. Il s’agit maintenant de lancer cette campagne d’information et de mobilisation pour l’annulation de la dette.

Le congrès a adopté à l’unanimité la motion contre la répression syndicale proposée par les militants du NPA. Sur proposition du bureau départemental, nous avons intégré le collectif intersyndical Île-de-France contre la répression syndicale en tant que CGT Éduc’ 93. Nous avons déjà participé à une première réunion, et un point fixe se tiendra pendant la manifestation des enseignants et des hôpitaux de Paris le jeudi 11 juin, auquel nous participerons.

Soutien aux syndicalistes enseignants

du collège Bellefontaine

Nous relayons la mobilisation des enseignants du collège Bellefontaine de Toulouse pour la réintégration immédiate des six enseignants du collège sur leur lieu de travail et pour la levée des procédures disciplinaires engagées à leur encontre. Ces derniers sont aujourd’hui la cible du rectorat de l’académie de Toulouse car ils se sont mobilisés par la grève et le blocage au mois de décembre pour le maintien des moyens REP (Réseau éducation prioritaire) dans leur établissement, et pour avoir dénoncé les emplois précaires dans l’éducation nationale. Pour cela, le rectorat a pris deux mesures : suspension d’une enseignante depuis le mois d’avril, et procédure de mutation forcée pour les cinq autres syndicalistes.

Les rectorats qui relaient la politique du gouvernement criminalisent chaque jour l’action syndicale et le droit de grève. Ne les laissons pas faire ! L’objectif est de semer un climat de peur et d’intimidation chez les militants syndicaux combatifs qui mobilisent pour défendre jusqu’au bout nos conditions de travail et les conditions d’étude des élèves… Cette répression est au service d’une politique qui détruit nos statuts, baisse nos salaires et remet en cause l’accès pour tous les élèves à une éducation de qualité.

C’est la raison pour laquelle nous saluons la mobilisation des enseignants du collège Bellefontaine et nous réaffirmons notre soutien aux syndicalistes pour leur réintégration.

Signez et faites signer la pétition du collège Bellefontaine !