Éducation : Succès de la manifestation du mardi 26 janvier

Manifestation à Toulon le 26 janvier 2016

Contrairement aux dernières annonces, la ministre de l’éducation Najat Vallaud Balkaem n’a pas reculé sur la contre réforme du collège. Les options bilangues avec l’allemand, ou l’option latin grec ne sont pas maintenues comme des options de droit. Elles seront soumises aux projets d’établissements et aux rectorat. L’objectif du gouvernement n’ a pas changé : suppression de postes, fermetures d’options …

Cette annonce aura été sans effet. Après les pétitions d’établissement, les appels à boycotter les réunions du rectorat, après les mouvements de grève et les débrayages,de nombreux enseignants étaient en grève le mardi 26 janvier, grève de toute la fonction publique sur les revendications salariales. Ce qui démontre aussi l’attachement des enseignants à leur statut de fonctionnaire, remis en cause par l’abrogation du décret 50 et la réforme Peillon qui sera appliquée dès la rentrée 2016. Le succès de la mobilisation démontre qu’il est possible d’obtenir l’abrogation du décret Peillon !

La mobilisation a été très suivie à échelle nationale : entre 110 000 et 150 000 personnes ont manifesté dans toute la France. Près de 15 000 manifestants à Paris, près de 10 000 personnes à Marseille, ou encore près de 6 000 manifestants à Toulouse. Et la mobilisation a été très massive, avec près de 120 rassemblements dans toute la France.

Pour la CGT, il s’agit de « la plus forte mobilisation depuis l’élection de François Hollande » avec un taux de grévistes de 30 % dans la fonction publique, selon la confédération. Dans l’éducation nationale, les taux de grévistes étaient d’environ 50 % dans les collèges, et d’environ 33% dans les écoles élémentaires.

Pourquoi les enseignants rejettent-ils cette contre-réforme ?

La contre-réforme du collège, c’est la fin des programmes nationaux tels que nous les avons connus jusqu’à maintenant. Les élèves ne seront plus évalués sur des notions et des programmes tout au long de l’année scolaire, ils seront évalués par « compétence » sur des cycles de trois ans à la fin de la sixième et à la fin de la troisième. Par ailleurs 20 % des cours seront des projets pluridisciplinaires évalués également en compétences. Au lieu de redéployer des moyens en termes financiers et en termes de personnels formés, pour surmonter les inégalités sociales et scolaires, le gouvernement va faire disparaître les programmes et niveler par le bas le contenu des enseignements.

La contre-réforme du collège c’est moins d’heures de cours pour les élèves. 26 heures obligatoires pour tous les élèves de sixième, cinquième, quatrième et troisième. C’est jusqu’à 5 heures de cours en moins pour les élèves de troisième.

La contre-réforme du collège, c’est l’autonomie des établissements, c’est surtout l’autonomie des chefs d’établissement. Pour les collègues le bilan est très simple : remise en cause de notre liberté pédagogique, plus de pressions hiérarchiques, surcharge de travail et baisse de la qualités de nos cours !