Tous fichés, tous suspects, le retour du délit d’opinion !

Par les étudiants, les travailleuses, et travailleurs du MCI, Paris le 8-12-2020
Alors que la politique anti-démocratique, sécuritaire et de surveillance de de toute la population est rejetée massivement, le gouvernement poursuit sa politique.
Ainsi, avec les lois sécurité globale et le projet de loi « confortant les principes républicains » (anciennement nommée « loi de lutte contre le séparatisme » ), le gouvernement s’en prend à la liberté d’information, d’expression, de circulation, d’organisation.
De nouveaux décrets ont été adoptés, sans même un semblant de débat à l’assemblée, concernant les pratiques de fichage, en fonction des « opinions politiques » et des « convictions religieuses » ( et non plus des « activités politiques et religieuses »).
C’est très clairement le retour du délit d’opinion qui existait … sous l’Ancien Régime ! L’article 10 de la Déclaration des droits de l’homme stipulait « Nul ne peut être inquiété pour ses opinions ». Il est désormais permis d’en douter…
Ce nouveau délit d’opinion est également une attaque en règle de la liberté de conscience, et donc de la laïcité que le gouvernement prétend vouloir défendre avec sa nouvelle loi « confortant les principes républicains ».
Cette loi qui veut « encadrer les associations » (chapitre II) soi-disant pour protéger la population vise en vérité à interdire le droit d’association et la liberté d’organisation.
Cette mise sous tutelle des associations, est donc une remise en cause de la loi 1901 (loi relative au contrat d’association) telle qu’elle existe aujourd’hui.
Il est clair que l’adoption de toutes ces lois visent à légaliser une surveillance de masse et une montée en puissance de la répression des révoltes sociales à venir.
Derrière la liberté d’organisation, derrière le droit associatif et le droit syndical, c’est explicitement le droit de manifester et le droit de faire grève qui sont remis en cause.
Les premiers visés par cette politique sont évidemment les militants ouvriers, syndicaux et des droits de l’homme.
Ce projet de loi « confortant les principes républicains » est discuté alors que d’importantes grèves et manifestations ont eu lieu avec une répression féroce de syndicalistes, d’inspecteurs du travail, ou encore de lanceurs d’alerte.
Depuis le 17 novembre, de nombreux comités et collectifs se sont constitués pour stopper la loi sécurité globale, qui s’en prend aux libertés démocratiques.
Dans tout le pays, des centaines de milliers de personnes se sont déjà mobilisées contre l’arsenal répressif et la surveillance de masse qu’implique cette loi.
Encore une fois, nous saluons la mobilisation et les initiatives qui émanent de comités et collectifs locaux.
La victoire est possible. Mais elle ne se gagnera que par la mobilisation par en bas de toute la population.