Le 49-3, dernier rempart contre la grève générale ? Edito de l’Internationaliste 164

Cortège de la Coordination Régionale étudiante à Paris le 12 mai 2016

Comme nous le relatons dans ce numéro de l’Internationaliste, le passage en force du gouvernement -et sa fuite en avant-, n’ont pas éteint l’incendie provoqué par la loi El Khomri.

Les travailleurs, les chômeurs, les jeunes, ont plutôt trouvé là une nouvel raison de se révolter. Ce passage en force est permis par la constitution profondément anti-démocratiqaue de la 5 ème république, autrefois caractérisée par Mitterand lui-même comme le régime du coup d’état permanent…

Minoritaire, affaibli, divisé, rejeté massivement par la population laborieuse, tout comme son projet de loi; le gouvernement utilise sa dernière carte, son dernier joker, avant…avant la chute ?

Rappelons tout de même que le PS bourgeois, un des « piliers » de la stabilité institutionnelle, ne compterait plus au bas mot que 60 000 militants. Tout comme le PASOK grec, il risque l’éclatement et l’effondrement.

C’est que la dure bataille contre la loi El Khomri a commencé dans un contexte où depuis trente ans chaque gouvernement est élu par défaut, sur fond d’une explosion de l’abstention ouvrière et populaire. Les travailleurs et les jeunes qui se sont abstenus – tout en se mobilisant de plus en plus- on donc mis en crise le régime et les partis institutionnels qui le soutiennent, aujourd’hui à bout de bras.

On le voit, les attaques contre les travailleurs et les jeunes, discutées et coordonnées dans le cadre de l’Union Européenne capitaliste; ont généré des processus de mobilisations partout en Europe. En France, comme en Grèce ou en Espagne, ceux d’en haut ne peuvent plus gouverner comme avant et ceux d’en bas ne veulent plus être gouvernés comme avant. L’Europe capitaliste est en crise et risque elle aussi l’explosion.

Alors oui, camarades, jeunes, travailleurs, chômeurs du Royaume-uni : for a Socialist Federal Republic of the British Isles, as part of the Socialist United States of Europe, just say “Yes” to Brexit !(voir notre article)

Affaiblit à tous les étages, le gouvernement ne tient que grâce à la complicité des directions bureaucratiques syndicales qui refusent toujours d’organiser la grève jusqu’au retrait ( sinon pourquoi continuer de « négocier » avec le gouvernement ?). Mais les appels à la grève jusqu’au retrait total se multiplient, en particulier dans les transports, et les jeunes se radicalisent.

Comme nous le disons dans notre déclaration du 1er Mai : on ne dialogue pas avec un gouvernement qui peut à tout instant faire usage des prérogatives qu’il s’est données avec l’état d’urgence pour museler les travailleurs, les jeunes, leurs organisations. État d’urgence que Hollande, Valls et Cazeneuve ont prolongé une nouvelle fois, jusqu’à la fin juillet !

Nombre de militants syndicaux de la CGT, de FO, de la FSU, de Solidaires se prononcent pour la grève générale : ils ont raison ! Ils se font l’écho de l’attente de leurs collègues de travail, de leurs camarades, qui n’en peuvent plus des journées d’actions sans lendemain car ce qui est à l’ordre du jour c’est le rassemblement au grand jour des opprimés face à leurs oppresseurs.

Partout des assemblées générales devraient se tenir dans l’unité, des assemblées souveraines pour ouvrir la voie à la seule réponse que méritent les capitalistes, le MEDEF et leur gouvernement : la grève générale !

  • Pour en finir avec la « loi El Khomri »,

  • Pour la levée immédiate de l’état d’urgence,

  • Pour en finir avec cette politique anti-ouvrière et anti-jeunes,

  • Pour l’annulation de la dette,

  • Pour l’abrogation des traités capitalistes de l’Union Européenne,

  • Pour en finir avec ce gouvernement,

Pour ouvrir une perspective vers un gouvernement pour et par les travailleurs !