Editorial de l’Internationaliste 173 de Mars 2017

À l’approche du premier tour de la présidentielle, la chasse aux abstentionnistes est ouverte ! Il faut à tout prix les faire céder, les culpabiliser, en les pointant du doigt.

Peu importe pour qui vous votez, mais votez ! Voilà l’injonction qui est adressée à tous ceux qui font la grève du vote.

Or, c’est en s’abstenant et en se mobilisant que travailleurs et jeunes ont mis le gouvernement, les institutions bonapartistes de la cinquième République et ses partis en crise ! Ceci explique sûrement cela…

Et pour cause, les travailleurs, les jeunes qui se mobilisent, ne se reconnaissent pas dans « l’offre politique » institutionnelle, puisque tous ont le même programme : faire payer la crise et la dette aux travailleurs et aux jeunes.

Au mieux certains défendent une utopie réactionnaire et prétendent renégocier la dette et les traités européens capitalistes, dans le cadre d’une Union Européenne soi-disant plus sociale…

Aucun ne parle clairement de rupture avec les traités européens et d’annulation pure et simple de la dette ! Alors que ce sont là des exigences démocratiques de base pour qui prétend vouloir satisfaire les besoins sociaux de la population laborieuse.

Quant à LO et le NPA, ils ont été incapables d’offrir un programme de mobilisation et une alternative d’organisation aux millions d’individus qui ont voté autrefois pour eux et qui s’en sont éloignés.

Incapables de dépasser leur sectarisme, ils ont été incapables d’offrir ne serait-ce qu’une alternative électorale.

Ainsi, les médias bourgeois, les partis institutionnels oublient constamment de rappeler que l’abstention n’a cessé de grandir depuis le déni de vote sur la constitution européenne de 2005.

Massivement rejetée dans les urnes, la politique de l’UE et ses gouvernements pour « une concurrence libre et non faussée » est pourtant celle qu’ont appliquée les uns après les autres tous les gouvernements qui se sont succédé au pouvoir depuis 2005…

Aujourd’hui, il s’agit de se saisir du cadre de ces élections pour ouvrir une perspective de classe, ouvrière, socialiste et internationaliste.

Dans la continuité de la mobilisation contre la loi travail, dans la continuité des mobilisations et grèves de ces derniers mois et semaines, sur le terrain de la lutte des classes, là où nous pouvons avoir le dernier mot, une initiative large et unitaire pour un premier tour social à été lancé par Info-com CGT et Mickaël Wamen, de la CGT Goodyear.

Parce que, quel que soit le candidat élu, il sera élu par défaut. Parce que, quel que soit le candidat élu, il se soumettra à la loi du Medef et de l’UE, nous nous joignons à cet appel.

Pour l’abrogation de la loi travail , pour la levée de l’état d’urgence, pour l’annulation de la dette, pour la rupture avec l’Union Européenne, pour un gouvernement par et pour les travailleurs, prenons la rue pour imposer notre programme !

Alors oui, tous à Paris place de la République le 22 Avril pour préparer le premier tour social !

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Réunion de préparation du premier tour social samedi 11 mars à la Bourse du travail de Paris.

Lors de son intervention la camarade Griselda est revenue sur la détermination des travailleurs et des jeunes depuis la loi travail, comme le montrent les 150 grèves (voire plus) qui se déroulent chaque jour.

La camarade a insisté sur la nécessité d’informer largement autour de nous, sur nos lieux d’études, dans nos boîtes, dans nos structures syndicales pour massifier la mobilisation.

Elle a particulièrement insisté sur le fait qu’il fallait faire le lien entre le premier tour social, qui est une initiative large et unitaire, et les revendications concrètes des luttes actuelles pour être au plus près des préoccupations quotidiennes de nos collègues.

La camarade a conclu sur les premières jonctions des mardi 7 et mercredi 8 mars. Elles sont annonciatrices de futures initiatives unitaires, comme la marche pour la justice et la dignité et seront un point d’appui pour le succès du 22 avril. Le premier tour social a déjà commencé !