Réunion du 07-02 : « Patriarcat, institutions religieuses et patronat, c’est la même chose ! » (vidéo)
Le mercredi 7 février s’est tenu le premier débat féministe à l’université de Paris 3. Cette première réunion a regroupé des étudiantes de plusieurs horizons et a posé les bases d’un comité féministe lutte de classes.
Lors de son introduction, la camarade Griselda a introduit le débat en rappelant les luttes actuelles en cours dans des secteurs du mouvement ouvrier majoritairement féminins : les commerces, la santé, l’éducation.
Elle a également insisté sur le rôle des femmes dans les processus révolutionnaires actuelles, en citant en particulier la révolution iranienne qui a repris depuis la fin du mois de décembre ou encore le rôle des femmes dans le processus d’indépendance de la république catalane.
Les étudiantes présentes ont salué le courage des femmes iraniennes qui retirent leur voile pour combattre la dictature des mollahs. Elles ont également salué le courage de l’adolescente Ahed Tamimi actuellement emprisonnée, et de toutes les femmes palestiniennes qui jouent un rôle central dans lutte héroïque du peuple palestinien face à l’occupation sioniste.
Pour illustrer le combat des femmes travailleuses contre les institutions religieuses, la camarade Laura a développé le rôle hautement réactionnaire de l’Église Catholique en Amérique Latine. Elle a rappelé, qu’il a fallu attendre 2017 au Chili, pour que l’avortement soit autorisé concernant les victimes de viol.
C. étudiante en cinéma, est intervenue pour insister sur la nécessité d’un mouvement féministe laïque car aujourd’hui l’enseignement privé, financé par l’état, est un lieu de reproduction sociale pour formater les jeunes dans un modèle social conservateur et archaïque ! Pour elle, « patriarcat, institutions religieuses et patronat, c’est la même chose ! »
Pour N., étudiante en première année, le mouvement de contestation en Iran, ne peut qu’être que positif pour les femmes car le port du voile est hautement réactionnaire, il s’agit d’un des pire symboles de la domination de l’homme sur la femme.
Toutes les étudiantes présentes s’accordaient à dire que tous les reculs sociaux touchaient en premier lieu les femmes travailleuses. Nous sommes revenues sur les conséquences de la loi travail, de la privatisation des services publics ou encore des plans de licenciements prévus dans de grandes enseignes telles que Pinkie ou encore dans le groupe Carrefour.
La revendication d’un avortement libre et gratuit est brûlante d’actualité en France où on privatise la santé, et où on détruit les plannings familiaux. Par ailleurs, il faut défendre cette revendication dans tous les pays, car la femme doit pouvoir disposer librement de son corps peu importe son âge, sa classe sociale, son appartenance religieuse !
Après un débat très riche, nous avons ensuite évoqué les perspectives de notre comité. Il était évident que nous devions argumenter autour de nous sur la nécessité de créer l’unité étudiantes – travailleuses dans nos interventions et notre argumentation.
Nous avons établi une plate forme en trois points :
- égalité salariale hommes- femmes
- droit à l’avortement dans tous les pays
- défense de la laïcité, et soutien à toutes les femmes qui combattent les institutions religieuses
Pour combattre le sexisme sur nos lieux de travail et nos lieux d’étude, nous invitons toutes les étudiantes à participer à la prochaine réunion du comité !