8 mars 2018 : Journée Internationale de lutte des femmes travailleuses (vidéo)

En 1910, Clara Zetkin, une des principales dirigeantes socialistes et féministes, propose le 8 mars comme Journée Internationale de la Femme lors de la Seconde Conférence Internationale des Femmes Socialistes à Copenhague. Elle fait alors particulièrement référence aux plus de quinze mille ouvrières du textile qui se sont mobilisées à New York en mars 1908 pour exiger la réduction du temps de travail, des meilleurs salaires et le droit de vote. 110 années se sont écoulées depuis ces journées de lutte historiques et notre meilleur hommage est de continuer de nous mobiliser pour nos droits.
Après une année durant laquelle les femmes avaient été les protagonistes de grandes luttes partout dans le monde contre les réformes du travail et les plans d’ajustement dans des pays comme la France, le Brésil, le Panama ou l’Argentine ; une année durant laquelle nous avons manifesté contre la violence sexiste et le féminicide, du Mexique au Pérou en passant par l’État espagnol, l’Italie et la Turquie ; une année durant laquelle nous avons exigé les libertés élémentaires comme sortir seules dans la rue, conduire ou décider de comment nous habiller comme aux Émirats Arabes ou en Iran. Cette année, dans plus de 200 villes du monde nous voulons participer à la Seconde Grève Internationale des Femmes de l’histoire.
Nous voulons mettre en évidence comment nous les femmes nous nous organisons, en utilisant mondialement la grève, la méthode de lutte de la classe travailleuse, pour freiner les plans d’austérités que les gouvernements capitalistes appliquent partout dans le monde et qui touchent particulièrement les femmes.
Les mobilisations massives aux États-Unis, après un an de gouvernement Trump, mettent cela en évidence et le mot d’ordre « Les femmes à la tête de la résistance » montre que nous ne luttons pas seulement contre les verbiages mysogines et racistes du président mais aussi contre toute sa politique d’attaques contre nos droits.
Nous allons aussi dénoncer la complicité du Vatican contre les droits des femmes, comme le droit à l’avortement et à l’éducation sexuelle sans dogme.
Selon un rapport d’Oxfam, 82 % de la richesse mondiale générée en 2017 est entre les mains des 1 % les plus riches de la population mondiale. Selon ces données, les plus touchées par ces inégalités sont les femmes, puisque nous subissons plus de discrimination au travail et assumons la majeure partie des tâches ménagères qui est un travail non rémunéré. C’est pourquoi, nous sommes les plus pauvres des plus pauvres et nous nous organisons pour affronter ce système capitaliste et patriarcal qui nous surexploite.
Ce 8 mars, notre grand défi sera d’impulser l’organisation des femmes, une organisation indépendante des gouvernements et du patronat ( plus soucieux de défendre les piliers du capitalisme patriarcal) qui cherchent à freiner notre mobilisation par la répression ou en la détournant vers les urnes . C’est pourquoi, ce ne sera pas la journée d’Angela Merkel, Theresa May, Erna Solberg, ni de Michelle Bachelet, Dilma Roussef ou Cristina Kirchner, puisqu’elles sont des politiciennes patronales qui gouvernent ou ont mené des politiques contre les droits des femmes.
Au contraire, ce sera la journée de l’adolescente palestinienne emprisonnée Ahed Tamimi et des milliers de palestiniennes qui résistent à l’occupation impérialiste des colons sionnistes. Ce sera la journée des migrantes qui meurent en mer ou face aux murs que dressent les états répressifs.
Ce sera la journée des réfugiées syriennes qui fuient la famine et les crimes d’Al Assad, de la Russie, des États-Unis et de toutes les puissances étrangères.
Ce sera la journée des militantes kurdes qui subissent et s’affrontent à l’agression criminelle de l’armée turque.
Ce sera la journée des migrantes qui font le travail le moins qualifié et qui sortent pour lutter et exiger l’augmentation des salaires, de meilleures conditions de travail et qui luttent contre la discrimination au travail.
Ce sera notre journée, la journée de celles qui luttent contre tout type de violence de genre, de celles qui veulent en finir avec les réseaux de traites des femmes pour l’exploitation sexuelle, de celles qui luttent pour le droit à l’avortement légal, sûr et gratuit.
C’est pourquoi nous, Unité Internationale des Travailleurs et Travailleuses – Quatrième Internationale, nous appelons à organiser une grande journée de lutte le 8 mars 2018 afin que s’élève la voix des femmes travailleuses qui s’opposent aux politiques d’austérité de tous les gouvernements capitalistes.
Ce n’est pas aux femmes de payer la crise. Les gouvernements sont responsables.
Assez des plans d’austérité partout dans le monde.
À travail égal, salaire égal.
Séparation de l’Église et de l’État.
Stop aux féminicides, aux violences et réseaux de traites.
Pas une de moins, nous voulons être libres et en vie.
Avortement légal, sûr et gratuit.
Vive la journée internationale des femmes travailleuses. Vive notre lutte partout dans le monde.
Unité Internationale des Travailleurs, Février 2018
https://youtu.be/pVz_3Ldixak