Vive l’unité internationale des travailleurs ! Édito de l’Internationaliste 156

Congrès de fusion UIT CEI

L’impérialisme, Al Assad, Daesh, la Turquie, l’Iran, tout comme les monarchies du Golfe, au delà de leurs désaccords et de la défense de leurs intérêts propres, ont compris, mieux que quiconque, que le processus ouvert par la révolution syrienne pouvait les mener à leur perte.

Voilà pourquoi, pour tous ces gens, la révolution qui a commencé en Tunisie, et qui s’est propagée dans tout le Proche et le Moyen- Orient, doit être écrasée à tout prix, ce qui implique l’écrasement du peuple syrien et kurde.

Mais, la crise sociale et politique qui touche la Turquie, le Liban , tout comme les mobilisations en Tunisie, démontrent que le processus révolutionnaire est loin d’être clos et qu’il a atteint un nouveau degré d’intensité.

L’émigration massive du peuple syrien dans des conditions d’un autre siècle, filmée par les télévisions du monde entier, sont le révélateur de la barbarie du capitalisme et de ce qu’il peut produire. Aylan Kurdi, 3 ans, mort sur une plage après un voyage épuisant, inhumain, en est la triste preuve.

Mais cet exode remet aussi au centre la nécessité de lutter pour l’ouverture des frontières, pour la libre circulation de tous les travailleurs, contre le racisme et les lois racistes. Il remet au centre la nécessité de lutter pour l’abrogation des accords de Schengen.

Dans ce contexte, la campagne unitaire internationale contre l’écrasement de la révolution syrienne prend tout son sens. En effet, nous sommes les seuls à appuyer concrètement les révolutionnaires syriens, ce qui implique la lutte contre la politique criminelle des puissances impérialistes, qui aujourd’hui ont choisi de tolérer le régime dictatorial d’Al Assad contre Daesh.

Le Groupe Socialiste Internationaliste, désormais section sympathisante de l’Unité Internationale des Travailleurs, a compris très tôt l’importance de se positionner très clairement aux côtés des révolutionnaires syriens, contre Daesh et l’Impérialisme.

En effet, avancer vers la reconstruction de la quatrième internationale ne peut se faire d’un point de vue national, de façon abstraite et sectaire.

Malheureusement, certains camarades du GSI, ont préféré rompre avec notre tradition internationaliste pour développer une politique de type lambertiste dans les syndicats. Arguant oralement que la bureaucratie était trop forte et que l’UIT n’était pas la bonne internationale, ils ont refusé de défendre leurs positions par écrit, préférant l’intrigue et la calomnie allant même jusqu’à faire un travail fractionnel de destruction de notre petite organisation.

Pour sa part, la majorité du groupe a préféré s’ouvrir et s’internationaliser en rejoignant l’UIT, consciente qu’isolée internationalement, nous étions en train de dégénérer. C’est donc après 3 ans de discussions, d’échanges, de voyages et de campagnes communes (contre le chavisme au Venezuela, pour la révolution syrienne, pour la défense de l’unité du FIT en Argentine) que nous avons sauté le pas !

Conscients que la période qui vient sera plus que jamais marquée par des guerres et des révolutions, nous avons fait le choix de l’internationalisme prolétarien !


Extrait de la lettre du GSI à l’UIT-QI à propos de son document international pour son congrès mondial de 2014

« Chers Camarades,

Tout d’abord nous tenons à affirmer que la discussion de votre document mondial a été très positive et a engendré une discussion interne très riche sur les questions de méthode, de tactique et de stratégie.

Nous avons plusieurs accords avec le document, en particulier sur :

– le caractère structurel et profond de la crise économique qui continue à s’aggraver avec une destruction massive et violente des forces productives ; ce qui pose clairement l’alternative « socialisme ou barbarie » ;

– le fait qu’il existe la volonté de faire payer la crise et la dette aux travailleurs ; en conséquence de cela, avec un rythme inégal et combiné, les masses du monde, résistent, se révoltent, produisant l’usure de tous les gouvernements, qui appliquent les politiques du FMI, de la Banque Mondiale, etc.

– la polarisation et la radicalisation de la lutte des classes avec l’apparition de nouveaux militants en opposition aux bureaucraties syndicales ;

– la nécessité de reconstruire sans sectarisme une direction internationale et la IVe Internationale comme un outil au service des masses et de leurs revendications pour une issue socialiste à la crise ( ce qui implique d’avoir des tactiques transitoires de construction) ;

– la nécessité de défendre la démocratie ouvrière dans les syndicats et les luttes, ce qui implique de défendre l’indépendance de classe ;

– la nécessité de défendre le non paiement de la dette comme mot d’ordre de propagande – et aujourd’hui d’agitation et de mobilisation – non seulement en Amérique Latine mais aussi en Europe (étant donné que c’est au nom du paiement de la dette que les politiques d’austérité contre les travailleurs sont menées)

En ce qui concerne la situation internationale, il nous paraît essentiel de rappeler que :

– nous partageons les caractérisations et la politique à propos de l’Ukraine et de la Crimée

– nous soutenons la résistance du peuple palestinien contre l’État sioniste d’Israël

– nous affirmons que le processus révolutionnaire au Moyen-Orient n’est pas clos ; au contraire, la résistance des peuples palestinien et kurde, comme la résistance des travailleurs d’Egypte et de Tunisie, ou celle des travailleurs iraniens, montrent qu’il y a un processus contradictoire, bien que dynamique, marqués par des reculs et des avancées de la révolution ;

– la nécessité de lutter contre le castro-chavisme et ses partisans, et au-delà, contre les fausses alternatives néo-réformistes.

Il nous paraît aussi essentiel d’avancer la rupture avec l’Union Européenne capitaliste (pour nous il est essentiel de dénoncer tous les traités capitalistes depuis la fondation de l’UE) et de défendre la perspective d’une Europe par et pour les travailleurs, les Etats-Unis Socialistes d’Europe. Cela implique la défense des droits démocratiques des travailleurs et de la laïcité.

Nous tenons également à vous informer que la discussion du document mondial de l’UIT, des politiques et des tactiques d’intervention (le FIT et les Rencontres Syndicales Combatives en particulier) ont ouvert une discussion sur le Front Unique Ouvrier et sur le Front Unique Révolutionnaire que nous n’avons pas clos. Nous avons également eu une discussion sur la caractérisation de la politique de la bourgeoisie russe et sur le rôle de la Russie que nous devons approfondir.

Ce document mondial reflète la réalité complexe dans laquelle intervient l’UIT et ses organisations, donnant au document un aspect vivant et concret. C’est-à-dire qu’il est le produit d’une intervention/élaboration collective de l’UIT qui y compris a armé politiquement – et a enthousiasmé – nos militants.

Nous pensons que les bases existent pour continuer à avancer ensemble (vers la reconstruction de la IVe Internationale) autour de quelques axes concrets d’intervention ( Dette, UE, révolution arabe, FIT, RSC)

Le GSI, Paris le 08 juillet 2015 »