Le dialogue social démasqué ! Edito de l’Internationaliste 158

En faisant irruption dans la salle de réunion où se tenait le comité central d’entreprise, les salariés d’Air France ont fait voler en éclat le soi-disant dialogue social.

Car, en réalité, le « dialogue social » n’a qu’un seul objectif : faciliter l’application des plans de licenciements, de privatisation des services publics en associant les syndicats à la politique d’austérité du gouvernement. Et cela, les travailleurs d’Air France, et de tout le pays, l’ont bien compris !

« Je crois au dialogue social, qui donne un cadre et favorise le compromis dans l’intérêt de ceux qui font vivre l’entreprise », a déclaré Hollande. Or, faire vivre l’entreprise dans le cas précis d’Air France implique des milliers de licenciements…Le dialogue social est donc synonyme de collaboration de classe et de liquidation de l’indépendance de classe des syndicats.

caricature dialogue socialLes jaunes de la CFDT, de la CFTC, de la CGC sont les parfaits exemples de ce que signifie l’intégration des syndicats à l’appareil d’État. Ce sont eux qui ont signé sans sourciller « l’accord sur les retraites complémentaires » qui va dans le sens d’une liquidation du système de retraite par répartition.

Ainsi, les salariés devront travailler une année de plus à partir de 2019, une fois réunies les conditions d’une retraite à taux plein (âge et durée de cotisation). Sinon, ils subiront une décote de 10 % de leur pension complémentaire pendant deux, voire trois ans.
D’ailleurs, Pierre Gattaz, le président du Medef, n’a pas manqué de souligner que « l’accord sur les retraites complémentaires a montré qu’il y a dans ce pays un dialogue social responsable et constructif ». Il n’a donc pas manqué de saluer les pseudo-syndicats de collaboration de classe ; minoritaires mais « responsables et constructifs », qui ont signé cet accord scélérat.

Le dialogue social est tout entier au service du patronat et de la politique d’austérité du gouvernement, mais la révolte des salariés d’Air France est le grain de sable qui peut enrayer la machine à broyer les travailleurs et leurs familles. Nombreux sont les salariés et les syndicalistes combatifs qui se reconnaissent dans leur combat. C’est ce que l’on a pu voir et constater lors du rassemblement du 22 octobre à Paris.

C’est pourquoi, là où nous sommes, nous devons tout faire pour populariser leur lutte et assurer leur victoire. De plus, leur bataille en cours, est un point d’appui important pour exiger des directions syndicales la rupture du soi-disant « dialogue social »avec le gouvernement.

Ainsi, les déclarations de J.-C. Mailly, secrétaire général de FO (qui a dénoncé « l’autoritarisme social » du gouvernement qui « accorde tout ce que le patronat demande ») , tout comme l’absence de la CGT à cette conférence sociale, sont déjà une première victoire de la résistance et de la juste explosion de colère des salariés d’Air France !


Les cinq salariés, mis en garde à vue le lundi 12 octobre au matin dans les locaux de la police aux frontières de Roissy, seront jugés le 2 décembre devant le tribunal correctionnel de Bobigny pour des « faits de violences en réunion ayant entraîné une ITT (incapacité temporaire de travail) n’excédant pas huit jours », a précisé le parquet. Alors ne laissons pas faire, mobilisons-nous devant le tribunal !

Par ailleurs, une nouvelle mobilisation aura lieu, à l’appel de tous les syndicats d’Air France, le 19 novembre, lors de la tenue du prochain comité central d’entreprise devant le siège d’Air France.


Dernière minute

Décès de Pedro Carrasquedo

Ce 29 octobre, au moment de boucler la mise en page de ce numéro de l’Internationaliste, la consultation du site du groupe La Commune nous apprend le décès brutal de P. Carrasquedo, son dirigeant historique, dans la nuit du 26 au 27 octobre.

Dans ces circonstances dramatiques, le secrétariat du GSI-UTIQI tient à assurer les proches de P. Carrasquedo, les militants de La Commune et sa famille, de nos plus sincères condoléances.